Est-ce l'heureux amant sur ses pas revenu, Ou quelque autre rival qui m'était inconnu? O ciel! donne à mon cœur des forces suffisantes Pour pouvoir supporter des douleurs si cuisantes! Rougissez maintenant, vous en avez raison : Et le masque est levé de votre trahison; Voilà ce que marquaient les troubles de mon âme; Ce n'était pas en vain que s'alarmait ma flamme; Par ces fréquents soupçons qu'on trouvait odieux, Je cherchais le malheur qu'ont rencontré mes yeux; Et, malgré tous vos soins et votre adresse à feindre, Mon astre me disait ce que j'avais à craindre; Mais ne présumez pas que, sans être vengé, Je souffre le dépit de me voir outragé.
Je sais que sur les vœux on n'a point de puissance; Que l'amour veut partout naître sans dépendance; Que jamais par la force on n'entra dans un cœur ; Et que toute âme est libre à nommer son vainqueur: Aussi ne trouverais-je aucun sujet de plainte, Si pour moi votre bouche avait parlé sans feinte; Et son arrêt livrant mon espoir à la mort, Mon cœur n'aurait eu droit de s'en prendre qu'au sort. Mais d'un aveu trompeur voir ma flamme applaudie, C'est une trahison, c'est une perfidie
Qui ne saurait trouver de trop grands châtiments; Et je puis tout permettre à mes ressentiments; Non, non, n'espérez rien après un tel outrage; Je ne suis plus à moi, je suis tout à la rage. Trahi de tous côtés, mis dans un triste état, Il faut que mon amour se venge avec éclat; Qu'ici j'immole tout à ma fureur extrême, Et que mon désespoir achève par moi-même.
Assez paisiblement vous a-t-on écouté? Et pourrai-je à mon tour parler en liberté?
Et par quels beaux discours, que l'artifice inspire....
Si vous avez encor quelque chose à me dire, Vous pouvez l'ajouter, je suis prête à l'ouïr; Sinon, faites au moins que je puisse jouir De deux ou trois moments de paisible audience.
Eh bien! j'écoute. O ciel! quelle est ma patience!
Je force ma colère, et veux sans nulle aigreur Répondre à ce discours si rempli de fureur.
C'est que vous voyez bien...
DONE ELVIRE.
Autant qu'il vous a plu; rendez-moi la pareille. J'admire mon destin, et jamais sous les cieux Il ne fut rien, je crois, de si prodigieux,
Rien dont la nouveauté soit plus inconcevable, Et rien que la raison rende moins supportable. Je me vois un amant qui, sans se rebuter, Applique tous ses soins à me persécuter; Qui, dans tout cet amour que sa bouche m'exprime, Ne conserve pour moi nul sentiment d'estime; Rien, au fond de ce cœur qu'ont pu blesser mes yeux, Qui fasse droit au sang que j'ai reçu des cieux, Et de mes actions défende l'innocence Contre le moindre effort d'une fausse apparence. Oui, je vois...
(Don Garcie montre de l'impatience pour parler.) Ah! surtout ne m'interrompez point.
Je vois, dis-je, mon sort malheureux à ce point, Qu'un cœur qui dit qu'il m'aime, et qui doit faire croire Que, quand tout l'univers douterait de ma gloire. Il voudrait contre tous en être le garant. Est celui qui s'en fait l'ennemi le plus grand. On ne voit échapper aux soins que prend sa flamme Aucune occasion de soupçonner mon âme : Mais c'est peu des soupçons, il en fait des éclats Que sans être blessé l'amour ne souffre pas. Loin d'agir en amant qui, plus que la mort même, Appréhende toujours d'offenser ce qu'il aime; Qui se plaint doucement, et cherche avec respect A pouvoir s'éclaircir de ce qu'il croit suspect, A toute extrémité dans ses doutes il passe; Et ce n'est que fureur, qu'injure et que menace. Cependant aujourd'hui je veux fermer les yeux Sur tout ce qui devrait me le rendre odieux, Et lui donner moyen, par une bonté pure, De tirer son salut d'une nouvelle injure. Ce grand emportement qu'il m'a fallu souffrir Part de ce qu'à vos yeux le hasard vient d'offrir. J'aurais tort de vouloir démentir votre vue, Et votre âme sans doute a dû paraître émue.
DONE ELVIRE.
Encore un peu d'attention,
Et vous allez savoir ma résolution.
Il faut que de nous deux le destin s'accomplisse. Vous êtes maintenant sur un grand précipice; Et ce que votre cœur pourra délibérer
Va vous y faire choir, ou bien vous en tirer. Si, malgré cet objet qui vous a pu surprendre, Prince, vous me rendez ce que vous devez rendre, Et ne demandez point d'autre preuve que moi Pour condamner l'erreur du trouble où je vous voi; Si de vos sentiments la prompte déférence Veut sur ma seule foi croire mon innocence, Et de tous vos soupçons démentir le crédit, Pour croire aveuglément ce que mon cœur vous dit, Cette soumission, cette marque d'estime,
Du passé dans ce cœur efface tout le crime; Je rétracte à l'instant ce qu'un juste courroux M'a fait, dans la chaleur, prononcer contre vous; Et si je puis un jour choisir ma destinée Sans choquer les devoirs du rang où je suis née, Mon honneur, satisfait par ce respect soudain, Promet à votre amour et mes vœux et ma main. Mais prêtez bien l'oreille à ce que je vais dire : Si cette offre sur vous obtient si peu d'empire, Que vous me refusiez de me faire entre nous Un sacrifice entier de vos soupçons jaloux; S'il ne vous suffit pas de toute l'assurance
Que vous peuvent donner mon cœur et ma naissance, Et que de votre esprit les ombrages puissants Forcent mon innocence à convaincre vos sens, Et porter à vos yeux l'éclatant témoignage D'une vertu sincère à qui l'on fait outrage; Je suis prête à le faire, et vous serez content: Mais il vous faut de moi détacher à l'instant, A mes vœux pour jamais renoncer de vous-même; Et j'atteste du ciel la puissance suprême Que, quoi que le destin puisse ordonner de nous, Je choisirai plutôt d'être à la mort qu'à vous. Voilà dans ces deux choix de quoi vous satisfaire : Avisez maintenant celui qui peut vous plaire.
Juste ciel! jamais rien peut-il être inventé Avec plus d'artifice et de déloyauté ? Tout ce que des enfers la malice étudie A-t-il rien de si noir que cette perfidie? Et peut-elle trouver dans toute sa rigueur Un plus cruel moyen d'embarrasser un cœur? Ah! que vous savez bien ici contre moi-même, Ingrate, vous servir de ma faiblesse extrême, Et ménager pour vous l'effort prodigieux De ce fatal amour né de vos traîtres yeux! Parce qu'on est surprise, et qu'on manque d'excuse, D'une offre de pardon on emprunte la ruse : Votre feinte douceur forge un amusement Pour divertir l'effet de mon ressentiment; Et par le noeud subtil du choix qu'elle embarrasse, Veut soustraire un perfide au coup qui le menace. Oui, vos dextérités veulent me détourner D'un éclaircissement qui vous doit condamner; Et votre âme, feignant une innocence entière, Ne s'offre à m'en donner une pleine lumière Qu'à des conditions qu'après d'ardents souhaits Vous pensez que mon cœur n'acceptera jamais; Mais vous serez trompée en me croyant surprendre.
Aviser, vieux mot qui signifiait chercher; dans ce sens il n'est plus d'usage, mais on s'en sert encore dans le sens de songer, penser: On ne s'avise jamais de tout. Il est probable que c'est le proverbe qui nous a conservé le mot.
DONE ELVIRE, DON GARCIE, DONE IGNÈS, déguisée en homme; ÉLISE, DON ALVAR.
DONE ELVIRE, à don Garcie, en lui montrant done Ignès.
Voici, grâces au ciel, ce qui les a fait naître Ces soupçons obligeants que l'on me fait paraître;
Voyez bien ce visage, et si de done Ignès
Mon plus grand ennemi se rencontre en moi-même. Vos yeux au même instant n'y connaissent les traits. Que me sert-il d'aimer du plus ardent amour
Si la fureur dont votre âme est émue Vous trouble jusque-là l'usage de la vue, Vous avez d'autres yeux à pouvoir consulter, Qui ne vous laisseront aucun lieu de douter. Sa mort est une adresse au besoin inventée Pour fuir l'autorité qui l'a persécutée : Et sous un tel habit elle cachait son sort, Pour mieux jouir du fruit de cette feinte mort. (à done Ignès.)
Madame, pardonnez, s'il faut que je consente A trahir vos secrets et tromper votre attente; Je me vois exposée à sa témérité, Toutes mes actions n'ont plus de liberté; Et mon honneur, en butte aux soupçons qu'il peut pren- Est réduit à toute heure aux soins de se défendre. Nos doux embrassements, qu'a surpris ce jaloux, De cent indignités m'ont fait souffrir les coups. Oui, voilà le sujet d'une fureur si prompte, Et l'assuré témoin qu'on produit de ma honte. (à don Garcie.)
Jouissez à cette heure en tyran absolu De l'éclaircissement que vous avez voulu; Mais sachez que j'aurai sans cesse la mémoire De l'outrage sanglant qu'on a fait à ma gloire; Et si je puis jamais oublier mes serments, Tombent sur moi du ciel les plus grands châtiments! Qu'un tonnerre éclatant mette ma tête en poudre, Lorsqu'à souffrir vos feux je pourrai me résoudre! Allons, madame, allons, ôtons-nous de ces lieux Qu'infectent les regards d'un monstre furieux; Fuyons-en promptement l'atteinte envenimée; Évitons les effets de sa rage animée;
Et ne faisons des vœux, dans nos justes desseins, Que pour nous voir bientôt affranchir de ses mains. DONE IGNÈS, à don Garcie.
Seigneur, de vos soupçons l'injuste violence A la même vertu vient de faire une offense.
SCÈNE XI.
DON GARCIE, DON ALVAR.
Quelles tristes clartés, dissipant mon erreur, Enveloppent mes sens d'une profonde horreur, Et ne laissent plus voir à mon âme abattue Que l'effroyable objet d'un remords qui me tue! Ah! don Alvar, je vois que vous avez raison; Mais l'enfer dans mon cœur a soufflé son poison; Et par un trait fatal de sa rigueur extrême,
Y chercher son pardon, et prévenir l'ennui Qu'un rival partageât cette gloire avec lui.
Il sortait de ces murs, quand un bruit trop fidèle Est venu lui porter la fâcheuse nouvelle Que ce même rival, qu'il voulait prévenir, A remporté l'honneur qu'il pensait obtenir, L'a prévenu lui-même en immolant le traître, Et poussé dans ce jour don Alphonse à paraître, Qui d'un si prompt succès va goûter la douceur, Et vient prendre en ces lieux la princesse sa sœur. Et, ce qui n'a pas peine à gagner la croyance, On entend publier que c'est la récompense Dont il prétend payer le service éclatant Du bras qui lui fait jour au trône qui l'attend. ÉLISE.
Oui, done Elvire a su ces nouvelles semées, Et du vieux don Louis les trouve confirmées, Qui vient de lui mander que Léon, dans ce jour, De don Alphonse et d'elle attend l'heureux retour; Et que c'est là qu'on doit, par un revers prospère, Lui voir prendre un époux de la main de ce frère. Dans ce peu qu'il en dit, il donne assez à voir Que don Sylve est l'époux qu'elle doit recevoir.
Ce coup au cœur du prince...
Est sans doute bien rude, Et je le trouve à plaindre en son inquiétude. Son intérêt pourtant, si j'en ai bien jugé, Est encor cher au cœur qu'il a tant outragé; Et je n'ai point connu qu'à ce succès qu'on vante, La princesse ait fait voir une âme fort contente De ce frère qui vient, et de la lettre aussi : Mais...
DONE ELVIRE, done ignès, déguisée en homme; ÉLISE, DON ALVAR.
Faites, don Alvar, venir le prince ici. (Don Alvar sort.) Souffrez que devant vous je lui parle, madame, Sur cet événement dont on surprend mon âme; Et ne m'accusez point d'un trop prompt changement, Si je perds contre lui tout mon ressentiment. Sa disgrâce imprévue a pris droit de l'éteindre; Sans lui laisser ma haine, il est assez à plaindre, Et le ciel, qui l'expose à ce trait de rigueur, N'a que trop bien servi les serments de mon cœur. Un éclatant arrêt de ma gloire outragée A jamais n'être à lui me tenait engagée; Mais quand par les destins il est exécuté, J'y vois pour son amour trop de sévérité;
Et le triste succès de tout ce qu'il m'adresse M'efface son offense et lui rend ma tendresse : Oui, mon cœur, trop vengé par de si rudes coups, Laisse à leur cruauté désarmer son courroux, Et cherche maintenant, par un soin pitoyable, A consoler le sort d'un amant misérable; Et je crois que sa flamme a bien pu mériter Cette compassion que je lui veux prêter. DONE IGNÈS.
Madame, on aurait tort de trouver à redire Aux tendres sentiments qu'on voit qu'il vous inspire; Ce qu'il a fait pour vous... Il vient, et sa pâleur De ce coup surprenant marque assez la douleur. SCÈNE III.
DON GARCIE, DONE ELVIRE, DONE IGNÈS, déguisée en homme; ÉLISE.
Madame, avec quel front faut-il que je m'avance, Quand je viens vous offrir l'odieuse présence...
Prince, ne parlons plus de mon ressentiment. Votre sort dans mon âme a fait du changement; Et par le triste état où sa rigueur vous jette, Ma colère est éteinte, et notre paix est faite. Oui, bien que votre amour ait mérité les coups Que fait sur lui du ciel éclater le courroux; Bien que ces noirs soupçons aient offensé ma gloire Par des indignités qu'on aurait peine à croire, J'avourai toutefois que je plains son malheur Jusqu'à voir nos succès avec quelque douleur; Que je hais les faveurs de ce fameux service, Lorsqu'on veut de mon cœur lui faire un sacrifice; Et voudrais bien pouvoir racheter les moments Où le sort contre vous n'armait que mes serments: Mais enfin vous savez comme nos destinées Aux intérêts publics sent toujours enchaînées, Et que l'ordre des cieux, pour disposer de moi, Dans mon frère qui vient me va montrer mon roi. Cédez comme moi, prince, à cette violence Où la grandeur soumet celles de ma naissance; Et si de votre amour les déplaisirs sont grands, Qu'il se fasse un secours de la part que j'y prends, Et ne se serve point, contre un coup qui l'étonne, Du pouvoir qu'en ces lieux votre valeur vous donne : Ce vous serait, sans doute, un indigne transport De vouloir dans vos maux lutter contre le sort; Et lorsque c'est en vain qu'on s'oppose à sa rage, La soumission prompte est grandeur de courage. Ne résistez donc point à ses coups éclatants; Ouvrez les murs d'Astorgue au frère que j'attends, Laissez-moi rendre aux droits qu'il peut sur moi pré- Ce que mon triste cœur a résolu de rendre; [tendre
Et ce fatal hommage, où mes vœux sont forcés, Peut-être n'ira pas si loin que vous pensez.
C'est faire voir, madame, une bonté trop rare, Que vouloir adoucir le coup qu'on me prépare; Sur moi sans de tels soins vous pouvez laisser choir Le foudre rigoureux de tout votre devoir. En l'état où je suis je n'ai rien à vous dire. J'ai mérité du sort tout ce qu'il a de pire;
Et je sais, quelques maux qu'il me faille endurer, Que je me suis ôté le droit d'en murmurer. Par où pourrai-je, hélas! dans ma vaste disgrâce, Vers vous de quelque plainte autoriser l'audace? Mon amour s'est rendu mille fois odieux; Il n'a fait qu'outrager vos attraits glorieux; Et lorsque, par un juste et fameux sacrifice,
Mon bras à votre sang cherche à rendre un service, Mon astre m'abandonne au déplaisir fatal De me voir prévenu par le bras d'un rival. Madame, après cela je n'ai rien à prétendre, Je suis digne du coup que l'on me fait attendre; Et je le vois venir, sans oser contre lui Tenter de votre cœur le favorable appui.
Ce qui peut me rester dans mon malheur extrême, C'est de chercher alors mon remède en moi-même, Et faire que ma mort, propice à mes désirs, Affranchisse mon coeur de tous ses déplaisirs. Oui, bientôt dans ces lieux don Alphonse doit être, Et déjà mon rival commence de paraître;
De Léon vers ces murs il semble avoir volé Pour recevoir le prix du tyran immolé. Ne craignez point du tout qu'aucune résistance Fasse valoir ici ce que j'ai de puissance;
Il n'est effort humain que, pour vous conserver, Si vous y consentiez, je ne pusse braver; Mais ce n'est pas à moi, dont on hait la mémoire, A pouvoir espérer cet aveu plein de gloire; Et je ne voudrais pas, par des efforts trop vains, Jeter le moindre obstacle à vos justes desseins. Non, je ne contrains point vos sentiments, niadame; Je vais en liberté laisser toute votre âme Ouvrir les murs d'Astorgue à cet heureux vainqueur, Et subir de mon sort la dernière rigueur.
DONE ELVIRE, DONE IGNÈS, déguisée en homme; ÉLISE.
Madame, au désespoir où son destin l'expose De tous mes déplaisirs n'imputez pas la cause. Vous me rendez justice en croyant que mon cœur
Fait de vos intérêts sa plus vive douleur; Que bien plus que l'amour l'amitié m'est sensible; Et que si je me plains d'une disgrâce horrible, C'est de voir que du ciel le funeste courroux Ait pris chez moi les traits qu'il lance contre vous, Et rendu mes regards coupables d'une flamme Qui traite indignement les bontés de votre âme. DONE IGNÈS.
C'est un événement dont sans doute vos yeux N'ont point pour moi, madame, à quereller les cieux. Si les faibles attraits qu'étale mon visage M'exposaient au destin de souffrir un volage, Le ciel ne pouvait mieux m'adoucir de tels coups, Quand, pour m'ôter ce cœur, il s'est servi de vous; Et mon front ne doit point rougir d'une inconstance Qui de vos traits aux miens marque la différence. Si pour ce changement je pousse des soupirs, Ils viennent de le voir fatal à vos désirs;
Et dans cette douleur que l'amitié m'excite, Je m'accuse pour vous de mon peu de mérite, Qui n'a pu retenir un cœur dont les tributs Causent un si grand trouble à vos vœux combattus.
Accusez-vous plutôt de l'injuste silence Qui m'a de vos deux cœurs caché l'intelligence. Ce secret, plus tôt su, peut-être à toutes deux Nous aurait épargné des troubles si fâcheux; Et mes justes froideurs, des plaisirs d'un volage Au point de leur naissance ayant banni l'hommage, Eussent pu renvoyer...
DONE IGNÈS.
Madame, le voici.
DONE ELVIRE.
Sans rencontrer ses yeux vous pouvez être ici; Ne sortez point, madame; et dans un tel martyre, Veuillez être témoin de ce que je vais dire.
Madame, j'y consens, quoique je sache bien Qu'on fuirait en ma place un pareil entretien.
Son succès, si le ciel seconde ma pensée, Madame, n'aura rien dont vous soyez blessée. SCÈNE V.
DON ALPHONSE, cru don Sylve; DONE ELVIRE. DONE IGNÈS, déguisée en homme; ÉLISE.
Avant que vous parliez, je demande instamment Que vous daigniez, seigneur, m'écouter un moment Déjà la renommée a jusqu'à nos oreilles Porté de votre bras les soudaines merveilles; Et j'admire avec tous comme en si peu de temps
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