JÉ P I T R E A U ROI DE SUED E. GUstave, jeune roi, digne de ton grand nom, Je n'ai donc pu goûter le plaifir & la gloire J'aurais cru reffembler à ce vieux Philémon A leurs mœurs, à leurs traits, furtout à leur bonté (*); La grand-meffe pour moi n'a que peu d'harmonie. (*) Le prince fon frère était avec lui. Le grand roi des Bretons qu'à St. Pierre on condamne Eft le premier prélat de l'églife anglicane. Sur les bords du Volga Catherine tient lieu Où règne la victoire & la philofophie, Où l'on voit le pouvoir avec la modeftie. A ces nobles plaifirs je ne peux plus prétendre. Et je crie aux deftins du fond de mon azile, JÉ P I T R E AU ROI DE DANEMARK SUR LA LIBERTÉ DE LA DE LA PRESSE ACCORDÉE DANS TOUS SES ÉTATS. Monarque vertueux quoique né defpotique, Crois-tu régner fur moi de ton golphe baltique? Mais fans examiner ce qu'on doit à la bible, S'il vaut mieux dans ce monde être pape que roi, Et libre avec respect, hardi fans être vain, Tu rends fes droits à l'homme, & tu permets qu'on penfe. دو دو Pour avoir de l'efprit allez à la police. Les filles y vont bien fans qu'aucune en rougisse. Leur métier vaut le vôtre: il eft cent fois plus doux; Et le public fenfé leur doit bien plus qu'à vous". C'est donc ainfi, grand roi, qu'on traite le Parnaffe Et les fuivans honnis de Plutarque & d'Horace ! Bélifaire à Paris ne peut rien publier (1) S'il n'eft pas de l'avis de monfieur Riballier. (1) Le chapitre quinzieme du roman moral de Bélifaire paffe en général pour un des meilleurs morceaux de littérature, de philofophie & de vraie pieté qui aient jamais été écrits dans la langue françaife. Son fuccès univerfel irrita un principal de collège, docteur de Sorbonne, nommé Riballier, qui avec un autre régent de collège nommé Cogé, fouleva une grande partie de la Sorbonne contre Mr. de Marmontel auteur de cet ouvra ge. Les docteurs cherchèrent pendant fix mois entiers des propofitions mal fonantes, téméraires, fentant l'héréfie. Il fallut bien qu'ils en trouvaffent. On en trouverait dans le pater A S Hélas! dans un état l'art de l'imprimerie Ne fut en aucun tems fatal à la patrie. Les pointes de Voiture & l'orgueil des grands mots (2) Que prodigua Balzac affez mal à propos, Les romans de Scarron n'ont point troublé le monde; Chez le Sarmate altier la difcorde en fureur (3) Tous ces grands mouvemens feraient-ils donc l'éfet nofter en tranfpofant un mot & en abufant d'un autre. (Voiez l'article LIVRE dans les questions fur l'enciclopédie ). La faculté fit enfin imprimer fa cenfure en latin comme en français & elle commençait par un folecifme. Le pu blic en rit & bientôt on n'en parla plus. (2) Voiture qui fut frivole & qui ne chercha que le bel efprit; Balfac qui fut toujours empoulé, & qui ne dit prefque jamais rien d'utile, eurent une très grande réputation dans leur tems. Chapelain en eut encor davantage; ils étaient les rois de la littérature. Les querelles dont ils furent l'objet ne fervirent qu'à faire naître enfin le bon goût . & ne caufèrent d'ailleurs aucun mal. (3) Ce fera aux yeux de la poftérité nn événement unique, même en Pologne qu'une guerre civile fi acharnée & fi cruelle fous un Roi auquel la faction opofée n'a jamais pu reprocher la moindre contravention aux loix, le plus léger abus de l'autorité, ni même la moindre action qui put déplaire dans un particulier. C'eft pour la premiere fois qu'on a vu un roi fe borner à plaindre ceux qui fe rendaient malheureux eux-mêmes en ravageant leur patrie. Il ne leur a donné que l'exemple de la modération. |