Mercure de 24 pouces 3 lignes. Il arriva une heure après, à la pointe du grand Puy, & trouva, après plufieurs Expériences réïtérées, la hauteur de 23. 8. 4. Je fis la même Expérience aux Minimes, fur une espéce de Baffin de pierre, élevé au milieu du Jardin ; & pendant toute la matinée la hauteur du Mercure fut conftamment de 27. o. o. Le Barométre dont je me fuis fervi étoit un de ceux que j'avois comparés. 6 I · 1 2 16 Le 6 du même mois je montai au Puy de Domme avec les mêmes Barométres, & M. Caffini refta aux Minimes ; je fis l'Expérience aux mêmes ftations, & de plus, fur la bafe d'une 'croix de pierre fituée environ à cinquante pas du petit Village de Lafon-de-l'Arbre, où M. Perier avoit auffi fait l'Expérience, je trouvai la hauteur du Mercure à cette croix de 25 P. 71. 12. au petit Puy de Domme de 24P 4'.. & à 9 h. du matin au fommet du grand Puy, par plufieurs fois de 23 P. 9. j'eus bien de la peine à faire cette derniére Expérience, à caufe du vent & de la pluye, qui étoient de la derniére violence: elle fut faite en plein air, car la Chapelle dont parle M. Perier, ne fubfifte plus. Je reftai s ou 6 heures au haut de cette Montagne, pendant lesquelles j'éprouvai bien des alternatives de beau & de mauvais tems: enfin à 3 heures après midi, je fis encore plufieurs fois l'Expérience au fommet, & je trouvai la hauteur de 23 P. 8. 11. au petit Puy de Domme, 24P. 3. 1. à la Croix 25p. 61. 12. M.Caffini l'avoit obfervée le matin aux Minimes de 27P. O'.. elle n'avoit prefque pas varié dans le reste de la journée. 2 8 I 2 Obferv. du 6. Août. en defcendant. 27p ol 6 1/2. pouces lignes. en montant. 27 27p o1. * 25 24 3. 10 24 3 12. 25 7 119 24 4 1/2. Les petites différences qu'on remarque dans ces Obfervations, viennent de la difficulté d'obferver exactement dans des lieux expofés à de fi grands vents, peut-être auffi des variations qui arrivent dans l'Athmofphére pendant l’intervalle des Expériences.. Après ces Expériences, M. Caffini a déterminé par les méthodes géométriques la hauteur du Puy de Domme; il a mefuré pour cet effet une base dans la grande place de Jaude; & après avoir pris les angles, & calculé, il a trouvé la diftance de l'extrémité Septentrionale de sa base au signal qu'il avoit fait élever au fommet du Puy de Domme, de 4834 toifes, la hauteur de ce signal au-deffus de la place de Jaude, de 557 toifes: mais comme cette place eft un peu plus élevée que le jardin des Minimes, on peut déterminer cette hauteur de 560 toifes, plus grande de do toifes que M. Perier ne l'avoit eftimée. La hauteur du petit Puy de Domme a été aussi déterminée de 476 toifes au-deffus des Minimes. Nous partîmes le 8 pour aller faire de femblables Expériences au Mont-d'Or, que nous jugions devoir être beaucoup plus élevé que le Puy de Domme; car M. Caffini étant au fommet de celui-ci, avoit déterminé la hauteur du Montd'Or de o° 40′ 36′′, & la diftance comprise entre ces deux Montagnes eft au moins de 15000 toifes. On monte continuellement pour aller de Clermont au Village des Bains; & quoique ce Village paroiffe très-bas à caufe des hautes montagnes dont il eft environné, il eft cependant beaucoup plus élevé que la Croix de Lafon-de-l'Arbre, & prefque auffi haut que le fommet du petit Puy de Domme; car nous y fi mes dès le lendemain l'Expérience du Mercure avec les mêmes Barométres dont nous nous étions déja fervi, il demeura fufpendu à la hauteur de 24 P. 10.7. Dès que nous eûmes fait cette Expérience, nous montâmes au Rocher du Capucin, par ой nous avions deffein d'aller à la cime du Montd'Or; & ayant fait l'Expérience fur la pelouse qui est audeffus de ce Rocher, nous trouvâmes le Mercure à 23 P. 7.12. il faifoit un peu de pluye, & beaucoup de brouillard. Enfin après avoir marché long-tems par un chemin affez difficile, nous arrivâmes à la cime du Mont-d'Or : il y faifoit un vent de la derniére violence, qui chaffoit la pluye avec impétuofité, ce qui nous donna beaucoup de peine à faire exactement notre Obfervation. Le Mercure fe trouva élevé de 22P. 5. o. le Thermométre n'étoit qu'à 5 degrés & demi, au-deffus de la congellation, & nous avions vû de la neige en plufieurs endroits du Mont-d'Or. A notre retour au Village, nous observâmes le Mercure à 24P. 95. Le 11. nous répétâmes la même Expérience; le tems, quoiqu'encore fort mauvais, paroiffoit d'abord plus favorable: nous allâmes directement au Mont-d'Or fans paffer par le Capucin; mais le vent & la pluye furent cette fois fi violens, que nous ne pûmes jamais bien mettre le tube dans une fituation verticale; nous eftimâmes la hauteur du Mercure de 22 P. 4. nous defcendîmes très-rapidement, & vînmes faire l'Expérience au Village, où nous trouvâmes la hauteur de 24". 8. 1. COMPARAISON DES EXPERIENCES. Entre le Village & le Rocher du Capucin, . IP 31. Pour déterminer géométriquement la hauteur de ces fta tions; M. Caffini mefura dans la prairie une base de 85 toifes, & ayant pris les angles, il détermina la distance d'une des extrémités de la bafe (qui n'étoit qu'à 100 pas du Village) au fommet du Rocher du Capucin de 740 toifes, & la hauteur de ce Rocher de 221'. la distance du même point au fignal du Mont-d'Or fut trouvée de 2984'. & fa hauteur perpendiculaire, au-deffus de la prairie, de 509. J'ai fait encore cette Expérience au Cantal le 28. Août, & j'ai trouvé la hauteur du Mercure à Murat petite Ville, au pied de cette montagne, Au plomb du Cantal de 25 P. Mais comme il faifoit beaucoup de brouillard, je n'ai pû découvrir si j'étois au plus haut de cette montagne, je m'en fuis rapporté à mon Guide. SUR LES SOURCES MINERALES I I I. IL n'y a pas de Province en France, même parmi celles qui ont le plus d'étenduë, qui fourniffe autant de Fontaines minérales, qu'on en trouve dans la Haute & la Baffe Auvergne. La feule Ville de Clermont en raffemble peut-être plus dans fes murs, qu'on n'en trouve dans certaines Provinces du Royaume: car fans compter 7 ou 8 Sources fort abondantes, qui coulent en différens quartiers de cette Ville, on peut dire que prefque tous les puits font autant de Fontaines minérales, qui participent des mêmes principes, & dont le magazin eft apparemment dans l'intérieur de ces vaftes montagnes, au pied defquelles la Ville de Clermont eft bâtie. Les eaux mêmes des Fontaines publiques dont on boit, & qu'on Z employe aux différens befoins, font auffi impregnées des mêmes principes minéraux,d'une maniére prefque infenfible à la vérité; mais elles n'en participent fi peu, que parce qu'elles n'ont pas coulé long-tems dans l'intérieur de la terre, & qu'elles n'ont pas fans doute pénétré jufqu'au foyer minéral,où elles auroient pu s'en charger davantage. En effet, ces eaux viennent par des canaux du Village de Royat, où on a réuni dans un réservoir, les differens ruiffeaux qui viennent de Lafon-de-l'Arbre & des environs du Puy de Domme, & qui ne font formés que par les eaux des pluyes qui tombent fi fréquemment fur cette montagne : ces eaux, après s'être filtrées dans l'intérieur du Puy de Domme, fortent & coulent dans la plaine de Lafon-de-l'Arbre, & quelques-unes ont à leur fource un goût minéral très - fenfible, mais qui fe perd à mesure qu'elles avancent vers Royat, où elles font enfermées dans des canaux. La fource de ces ruiffeaux eft élevée de plus de 300 toifes au-deffus de Clermont: ainfi les eaux ont bien moins coulé dans l'intérieur de la terre, que celles qui fourdiffent immédiatement dans cette Ville, telles que les eaux de Jaude, de S. Pierre, de S. Allyre, &c. Entre les Sources minérales de Clermont, il y en a de fort eftimées ; d'autres qui ont été en regne autrefois, font maintenant négligées ; quelques-unes enfin font regardées comme pernicieuses: cependant je les crois toutes à peu près femblables. Celles de S. Pierre & de Jaude font renommées pour la fanté. On fait voir la Fontaine de S. Allyre comme une curiofité, ou plutôt on l'admire comme une merveille. On croit communément que cette Fontaine a une vertu pétrifiante, & on en donne la preuve dans une grande muraille, au bout de laquelle eft une espéce de pont, qu'on affûre être de fon ouvrage; on montre même une rigole fur cette muraille, par-où couloit autrefois l'eau de cette Source; & on lui attribue encore quantité d'autres petites murailles, qui bordent le ruiffeau où cette eau minérale fe perd: Enfin on eft fi perfuadé de fa qualité pétrifiante, que bien des perfonnes s'abftiennent d'en boire, dans l'appréhenfion qu'elle ne leur produise des pierres. J'ai examiné cette Fontaine |