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Cylindre de cuivre, fixé à l'extrémité des regles de fer, qui forment la carcaffe du Secteur. Car on avoit remarqué que le trou du centre fait fur du cuivre eft trop facile à érailler, & fujet à être altéré par le verd de gris.

Pour fe fervir de cet Inftrument on fufpend du centre, au moyen d'une aiguille très-fine, un fil d'argent, portant une boule de cuivre d'environ dix lignes de diametre. Ce fil eft renfermé dans un garde-filet, qui le met à l'abri de l'agitation de l'air. Le même garde-filet porte une cuvette d'eau, dans laquelle on fait nager la boule pour en arrêter les ofcillations, une lampe, afin d'éclairer le Limbe, & une forte loupe dont le foyer eft fur l'Arc-de-Cercle.

Une regle de fer, femblable à celle d'un Compas à verge fait mouvoir verticalement tout l'Inftrument. Elle traverfe un chaffis de cuivre qu'on peut fixer à l'une ou à l'autre des extrémités du Limbe; elle y peut couler & y être arrêtée au point où l'on veut, au moyen d'un reffort & d'une vis. Cette regle eft terminée en une longue vis, engagée dans un écrou à oreille, porté par un autre chaffis, fixé à un collet de cuivre, ce collet embraffe l'arbre du pied de l'Inftru ment, & donne à la regle la facilité de fe mouvoir horizontalement & verticalement.

Lorfqu'on fait tourner l'Inftrument fur fon axe pour diriger la Lunette à une Etoile, la regle de fer coule dans fon chaffis; & quand le fil à plomb fe trouve à peu près fur le point de la divifion qui répond à la hauteur de l'Etoile, on ferre la vis qui arrête la regle dans fon chassis, & qui affujettit l'Inf trument dans cette position. Enfin pour placer le fil fur le point, on tourne doucement l'écrou de l'autre chaffis, ce qui fait avancer ou reculer la regle, & en même-tems le Secteur, autant qu'il eft néceffaire.

ARTICLE

ARTICLE SECOND.

Des précautions qu'on a prifes pour faire les Obfervations des Etoiles.

AVANT que de faire ufage du Secteur, il étoit néceffaire de déterminer le rapport des tours de la vis du Micrometre avec les minutes & fecondes des degrés de la division.

Nous nous fommes fervis pour cet effet, d'une Base que M. le Monnier a mefurée dans le Jardin du Roi, & dont il a déterminé la longueur de 184 toifes 8 pouces 5 lignes. Une de fes extrémités répond au milieu du cordon qui regne audeffous de la fenêtre méridionale du Cabinet d'Hiftoire Naturelle, & l'autre à une barre de fer dreffée & fcellée fur le Parapet du mur qui termine le Jardin du Roi du côté de la riviere. Cette barre eft divifée par points, de forte que l'intervalle de chacun eft d'une minute de degré. La ligne fur laquelle ils font marqués, fait avec la direction de la Bafe un angle de 70° 5' au premier point de la divifion. On pofe fur ces points des mires faites exprès avec beaucoup de foin.

Ayant pris un milieu entre les résultats de l'eftime de cinq Obfervateurs différens, on trouva que 30 minutes répondoient à 22 tours & de la vis du Micrometre du Secteur: & qu'ainfi de tour valoient une minute.

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Dans les différens voyages que notre Inftrument a fait, il a toujours été porté par des mulets ou par des chevaux fur un brancart de litiere. Il étoit enfermé dans une caiffe très-folide, & nous fommes affurés qu'il ne lui eft arrivé aucun accident dans le chemin.

Lorfqu'il étoit arrivé au lieu où nous devions nous en fervir, nous faifions conftruire un petit bâtiment de planches, capable de le contenir, & bien fermé, afin que ni le vent ni la moindre agitation de l'air ne puffent caufer aucun obftacle à l'exactitude des Obfervations. L'Inftrument étant une fois placé dans le plan du Meridien, au moyen de quelque

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Etoile affez éloignée du Zenith, & dont on connoiffoit exactement l'heure du paffage par le Meridien, on tendoit un fil parallelement au plan du Limbe, & à la diftance de 5 à 6 pouces. De forte que toutes les fois que l'on étoit obligé de déranger l'Inftrument pour le diriger à une autre Etoile on examinoit fi le plan du Limbe étoit encore parallele à ce fil.

Un des deux Obfervateurs étoit occupé à placer le fil à plomb fur un des points de la divifion, pendant que l'autre tournoit la vis du Micrometre,jufqu'à ce que le Curfeur coupât en deux parties égales le difque de l'Etoile, à l'inftant qu'elle fortoit de dessous le fil vertical, qui étoit dans le plan du Meridien.

Lorsqu'il étoit nécessaire d'éclairer l'objectif de la Lunette pendant la nuit, pour diftinguer les fils, on ne s'en fervoit que pour approcher de l'Etoile le curfeur du Micrometre, & pour reconnoître dans quel fens il falloit tourner la vis: quand l'Etoile étoit fort près du Meridien, on éloignoit la lumiere, & il étoit facile de prendre fa hauteur au moment de fon paffage.

Enfin dans toutes les Obfervations des Etoiles, nous avons tourné la face de l'Inftrument vers l'Orient & vers l'Occident, de forte leurs distances au Zenith ont toujours été conclues directement.

que

On trouvera à la fuite des Obfervations, les vérifications que nous avons faites des divifions du Secteur.

ARTICLE TROISIEME.

De Pordre dans lequel on a rapporté les Obfervations des Etoiles, & du choix qu'on en a fait.

LEs titres des colomnes font affez connoître l'ordre que nous avons fuivi dans l'exposition des Obfervations.

Dans la troifiéme colomne on a marqué exactes les Obfervations dans lesquelles il ne nous a paru rien à désirer pour leur précision.

On a marqué paffables, celles qui, quoique faites exactement, l'auroient été davantage fans certaines circonftances, comme, par exemple, fi le jour n'avoit pas été trop grand; fi l'Etoile n'avoit pas paru agitée par les vapeurs, fi pendant l'Obfervation le fil à plomb étoit demeuré fixe fans ofciller, &c. Nous avons fait ufage de ces Obfervations, parce que tous ces accidens ne laiffent qu'une légere incertitude fur leur précision.

Enfin on a marqué médiocres, celles qui ont paru défectueufes en quelque point, comme lorfque l'Etoile n'a paru qu'un moment à travers les nuages, lorfque la hauteur n'a pas été prife à l'inftant du paffage par le Meridien, lorfqu'après l'Obfervation on s'eft apperçu, ou que le fil à plomb ne répondoit pas exactement au point de la divifion, ou qu'il étoit trop appuyé fur le Limbe ou trop écarté. Nous n'avons pas fupprimé ces Obfervations, parce que nous nous fommes impofé la loi de les rapporter toutes, telles qu'elles ont été faites; mais nous n'avons pas jugé en devoir faire ufage dans la détermination de nos Arcs.

ARTICLE QUATRIE ME.

Des Réductions qui ont été faites aux Obfervations des Etoiles. Nous avons réduit chacune de nos Obfervations au 1 Janvier 1740. afin de pouvoir les comparer toutes d'une même maniere. Il eft évident que lorsqu'on veut examiner ce qui réfulte de deux Obfervations faites, par exemple, après un intervalle de deux mois, on doit trouver précifément la même chofe, foit qu'on faffe directement les reductions qui conviennent à cet intervalle, foit qu'on réduife ces deux Obfervations à une époque à volonté, pourvû que dans ces deux cas on employe les mêmes Elemens.

Nous avons fait trois réductions à nos Obfervations. Nous avons eu égard 1°. au mouvement apparent des Etoiles en déclinaifon caufé par l'aberration de la lumiere; 2°. A leur mou

vement apparent causé par la précession des Equinoxes ; 3°. A la Réfraction.

S. I.

Des Réductions faites à caufe de l'aberration de la Lumiere.

LA Théorie des mouvemens apparens des Etoiles caufés par le mouvement fucceffif de la lumiere, eft expofée dans les Tranfactions Philofophiques, N° 406. par M. Bradley qui en a fait la découverte. Elle eft expliquée dans les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences ( Année 1737, page 205) par M. Clairaut. C'eft pourquoi nous n'en donnerons ici qu'une légere idée, avec les analogies du calcul que nous avons employé à cette réduction.

Il eft certain, par la Théorie des Mouvemens compofés, que fi un Corps vient dans une direction quelconque frapper un plan qui foit lui-même en mouvement fuivant une autre direction, l'impreffion du coup fur ce plan n'eft ni dans la direction du mouvement du Corps, ni dans celle du plan, mais dans la diagonale d'un parallelogramme, dont les côtés qui font dans les deux directions, expriment le rapport des viteffes du corps & du plan. D'où il fuit, que puifque la Terre entraîne l'oeil de l'Obfervateur, tandis qu'un rayon de lumiere parcourt avec une viteffe finie l'efpace compris entre l'Etoile & la Terre, l'impreffion de ce rayon fur l'oeil ne fe doit pas faire dans la direction du rayon, mais dans la diagonale d'un parallelogramme formé fur les efpaces que le rayon & la Terre parcourent en un même-tems: & par conféquent l'œil doit rapporter le lieu de l'Etoile dans cette diagonale, & non pas dans la direction véritable du rayon lumineux qui la lui fait voir.

L'Angle compris entre la vraie direction du rayon lumineux, & la diagonale, s'appelle l'angle de l'Aberration de l'Etoile. Il eft fenfiblement conftant, parce que le mouvement de la Terre, & celui de la Lumiere font fenfiblement uniformes. M. Bradley l'avoit conclu de 20" fur des Obfervations très-exactes qu'il rapporte dans fon Mémoire; il l'a

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