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Il est midi un quart. Voilà la grand' messe.

DON JUAN.

Les chevaux sont-ils à la chaise?

LEPORELLO.

Non, monsieur, dans une heure.

DON JUAN.

Animal, je t'avais dit de m'éveiller pour partir.

LEPORELLO.

J'ai cru que vous auriez faim; et puis votre toilette...

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Le sellier, le tailleur et le traiteur sont là.

DON JUAN.

Bien, je suis satisfait qu'on me vienne faire sa cour à mon lever. Tiens, Leporello, prends cent louis et donneles au marchand de carrosses;

bligeant pour mon tailleur.

LEPORELLO.

Je ne porterai donc rien?

DON JUAN

non, cela serait déso

Non, tu enverras seulement cent pistoles au duc qui me les gagna hier soir, au quinze, sur parole. Tu demanderas en même temps une tasse de thé et mes lettres.

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Je dis qu'il n'y a ce matin qu'un billet doux.

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Ah! monsieur, la cause de la liberté va mal.

DON JUAN.

Tu n'es qu'un butor. Ouvre la fenêtre. Salut, beau ciel! ma poitrine s'élargit en te voyant. Ah! quel exécrable carillon de cloches! Le diable soit de toi de m'avoir éveillé trop tôt! Je rêvais, je rêvais... et toi. à quoi rêves-tu? tu as l'air d'une huître qui hume le

vent.

LEPORELLO.

J'écoutais ce que vous dites.

DON JUAN.

Va-t'en. Hé! Leporello, reviens; tu es bien sûr que je ne pourrai partir avant une heure d'ici ?

LEPORELLO.

Non, monsieur, pas plus tôt.

DON JUAN.

Je ne te quitterai pas, belle France, non, je ne te quitterai pas sans regret. Une heure encore! et la vallée de la Seine va disparaître. Quel est le sot qui a médit de tes femmes ?

Voilà le thé.

LEPORELLO.

DON JUAN.

J'éprouve un sentiment plus doux à voir sur la liste de mes maîtresses le nom de tes femmes, que les noms harmonieux de l'Italie; je t'aime, France!

LEPORELLO.

Le traiteur et le cocher crient comme des sourds.

Donne-leur à boire.

DON JUAN.

Où est ma liste? assois-toi là,

et lis-la-moi un peu pour me désennuyer.

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