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TRAITÉ

DU

SAINT-ESPRIT

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TRAITÉ

DU

SAINT-ESPRIT

CHAPITRE PREMIER

DIVINITÉ DU SAINT-ESPRIT

nité. Esprit.

Existence de Dieu. -Preuves et nécessité de ce dogme. Dieu, c'est la TriProuver le dogme de là Trinité, c'est prouver la divinité du SaintDéveloppements. Preuves indirectes de la Trinité : la notion de l'être, les créatures matérielles et les créatures raisonnables.- Nécessité et influence de ce dogme.

Dieu, la Trinité, la divinté du Saint-Esprit ! Dans la langue de la révélation comme dans la foi des peuples, ces trois vérités sont tellement unies, que la certitude de la première implique la certitude des deux autres. Or Dieu existe avec tous les attributs qu'adore le genre humain.

Avant tous les siècles, par delà tous les mondes, il est UN ÊTRE personnel, éternel, infini, immuable, qui est à lui-même son principe et sa félicité. Être toujours fécond, il est la vie de toutes les vies, le centre de tous les mouvements, le commencement et la fin de tout ce qui est. Comme l'Océan contient la goutte d'eau dans son immensité, il enveloppe dans son sein l'univers et ses créations multiples. Il est au dedans et au dehors;

il est loin, il est près : il est partout. Dans l'astre qui brille au front des cieux, il y est. Dans l'air qui me fait vivre, il y est. Dans la chaleur qui m'anime et dans l'eau qui me désaltère; dans le souffle de la brise et dans le mugissement des vagues; dans la fleur qui me réjouit et dans l'animal qui me sert; dans l'esprit et dans la matière; dans le berceau et dans la tombe; dans l'atome et dans l'immensité; dans le bruit et dans le silence: il y est. Lui toujours, lui partout.

Il entend tout et la musique harmonieuse des célestes sphères, et les chants joyeux de l'alouette, et le bourdonnement de l'abeille, et le rugissement du lion, et le pas de la fourmi, et le bruit de la feuille agitée, et la respiration de l'homme, et la prière du juste, et les blasphèmes du méchant.

Il voit tout et le soleil étincelant aux regards de l'univers, et l'insecte caché sous l'herbe, et le vermisseau enseveli sous l'écorce de l'arbre, et l'imperceptible infusoire perdu dans les abîmes de l'Océan. Il voit et le jeu varié de leurs muscles, et la circulation de leur sang, et les pensées de mon esprit, et les battements de mon cœur, et les besoins du petit oiseau qui demande sa pâture, et les vœux solitaires du faible, et les larmes de l'opprimé.

Il gouverne tout: et l'innombrable armée des cieux, et les saisons, et les vents, et les tempêtes, et les siècles, et les peuples, et les passions humaines, et les puissances des ténèbres, et les créatures privées de raison, et les êtres doués d'intelligence. Il nourrit, il réchauffe, il loge, il habille, il protége, il conserve tout ce qui respire; car tout ce qui respire ne respire que par lui et ne doit respirer que pour lui.

Source éternelle du vrai, règle immuable du bien, il

donne à l'homme la lumière pour le connaître, la force pour l'accomplir. Dans son infaillible balance, il pèse les actions des rois et des sujets, des particuliers et des peuples. Rémunérateur suprême de la vertu et vengeur incorruptible du vice, il cite à son tribunal le faible et le puissant, et le juste qui l'adore et l'impie qui l'outrage. Aux uns des châtiments sans miséricorde et sans espoir, aux autres une félicité sans mélange et sans fin.

Être au-dessus de tous les êtres, créateur et modérateur de l'univers, tout proclame votre existence: et les magnificences du ciel, et l'éblouissante parure de la terre, et l'obéissance filiale des flots irrités, et les vertus de l'homme de bien, et les châtiments du coupable, et la démence même de l'athée. Ce qui parle vous loue par ses acclamations; ce qui est muet, par son silence. Tout révère votre majesté, et la nature vivante, et la nature morte. A vous s'adressent toutes les douleurs; vers vous s'élèvent toutes les prières. Créateur, conservateur, modérateur, père, juge, rémunérateur et vengeur, tous les noms de puissance, de sagesse, d'amour, d'indépendance et de justice, vous sont donnés : tous vous conviennent, et cependant aucun ne saurait vous nommer. Être au-dessus de tous les êtres, ce nom est le seul qui ne soit pas indigne de vous: EGO SUM QUI SUM.

Un être au-dessus de tous les êtres, un Dieu auteur et régulateur suprême du monde et des siècles, tel est le dogme fondamental que proclame l'univers et devant lequel se sont inclinées, le front dans la poussière, toutes les générations qui, depuis six mille ans, ont passé sur la face du globe. Contre ce fait, sur lequel repose, comme l'édifice sur sa base, la foi du genre humain, que prouvent et que peuvent les dénégations de

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