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De cette paix profonde
Dont ton ame jouit?

Ah! s'il pouvait encore, au gré de sa prudence,
Tenant également le glaive et la balance,
Fermer, par des ressorts aux mortels inconnus,
De sa main respectée

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Si de l'or des Français les sources égarées,
Ne fertilisant plus de lointaines contrées,
Rapportaient l'abondance au sein de nos remparts,
Embellissaient nos villes,

Arrosaient les asiles

Où languissent les arts!

Beaux Arts, enfants du Ciel, de la Paix, et des Graces,
Que Louis en triomphe amena sur ses traces,
Ranimez vos travaux, si brillants autrefois,
Vos mains découragées,

Vos lyres négligées,

Et vos tremblantes voix.

De l'immortalité vos succès sont le gage.
Tous ces traités rompus et suivis du carnage,
Ces triomphes d'un jour, si vains, si célébrés,
Tout passe et tout retombe

Dans la nuit de la tombe;

Et vous seuls demeurez 2.

NOTES ET VARIANTE

DE L'ODE XII.

Le cardinal de Fleuri. (Édit. de 1748.)

2 Dans une ancienne édition on trouve une strophe de plus, qui terminait l'ode:

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Le ciel entend mes vœux, un nouveau jour m'éclaire;
L'ame du grand Armand*, qui vous servit de père,

Pour ranimer nos chants reparaît aujourd'hui:
Rois, suivez son exemple;

Vous, prêtres de son temple **,
Soyez dignes de lui.

Le cardinal de Richelieu.

** La Sorbonne, au lieu de profiter de cet avis, s'est empressée de censurer et de dénoncer, comme des ennemis publics, tous ceux qui cultivaient les lettres avec quelque succès. Heureusement ces libelles étaient écrits dans un latin barbare, traduit, pour la commodité des dévotes, dans un français tel que les docteurs avaient pu l'apprendre dans leurs antichambres.

Voyez, tome IV, la satire intitulée: Les trois empercurs en Sorbonne.

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Vertu digne des immortels,
Clémence, de quelles images
Dois-je décorer tes autels?
Dans les débris du Capitole
Irai-je chercher ton symbole?
Rome seule a-t-elle un Titus?
Les Trajans et les Marc-Aurèles
Sont-ils les stériles modéles
Des inimitables vertus?

Ce monarque brillant, illustre,
Digne en effet du nom de grand,
Louis, ne dut-il tant de lustre
Qu'aux triomphes du conquérant?
Il le doit à ces arts utiles

Dont Colbert enrichit nos villes,
Aux bienfaits versés avec choix,
A ses vaisseaux maîtres de l'onde,
A la paix qu'il donnait au monde,
Aux exemples qu'il donne aux rois.

Imitez, maîtres de la terre,

Et sa justice et sa bonté;

Que les maux cruels de la guerre
Soient ceux de la nécessité;
Que dans les horreurs du carnage
Le vainqueur généreux soulage
L'ennemi que son bras détruit.
Héros entourés de victimes,
Vos exploits sont autant de crimes,
Si la paix n'en est pas le fruit.

La Paix est fille de la Guerre.
Ainsi les rapides éclairs

Par les vents et par le tonnerre
Épurent les champs et les airs;
Ainsi les alcyons paisibles,
Après les tempêtes horribles,

Sur les eaux chantent leurs amours;
Ainsi quand Nimègue étonnée

Vit par Louis la paix donnée, L'Europe entière eut de beaux jours.

Telle est la brillante carrière
Qu'ouvrit le dernier de nos rois ;
Son fils la remplit toute entière
Par sa clémence et ses exploits :
Comme lui bienfaiteur du monde,
Son cœur est la source féconde

De la publique utilité;
Comme lui conquérant et sage,
Il sait combattre avec courage,
Et secourir avec bonté.

Adorateurs de la Clémence,
Transportez-vous à Fontenoi.
Le jour luit, le combat commence;
Bellone admire votre roi.

Voyez cette phalange altière,
Dans sa marche tranquille et fière,
En tous nos rangs porter la mort;
Et Louis, plus inébranlable,
Par son courage inaltérable
Changer et maîtriser le sort.

Ce jour est le jour de la gloire,
Il est celui de la vertu.

Louis, au sein de la victoire,
Pleure son rival abattu.

Les succès n'ont rien qui l'enivre,
Il sait qu'un héros ne doit vivre
Que pour le bonheur des humains;
Parmi les feux qui l'environnent,
Sous les lauriers qui le couronnent,
L'olive est toujours dans ses mains.

Guerriers frappés de son tonnerre

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