PHILOSOPHIQUE DE LA RÉVOLUTION DE FRANCE, DEPUIS la première Assemblée des Notables jusqu'à la paix PAR ANT. FANTIN-DESODOARDS. CINQUIÈME ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE PAR L'AUTEUR. O passi graviora, dabit Deus his qu que finem. VIRG. AEneid DE L'IMPRIMERIE DES FF. MAME, A ANGERS. CHEZ PARIS, BELIN, libraire, rue Saint-Jacques, n.o 41. CALIXTE VOLLAND, libraire, quai des Augustins, n.o 25. 1807. FANTIN-DÉSODOARDS, A SES LECTEURS. Ce serait de ma part une vanité ridicule, si je me flattais que des particularités relatives à un homme aussi peu important que je l'ai été, dussent exciter l'intérêt du public. Cependant, en faisant réflexion d'une part que mes ouvrages ont été accueillis avec indulgence; et que, de l'autre, privé de toute ma fortune par l'effet de la révolution, et arrivé aux bornes de ma carrière, les efforts combinés des hommes de sang démasqués par moi dans mon Histoire de la Révolution, ont rendu vains tous mes efforts pour me procurer un moyen d'existence; il ne me reste que des manuscrits fruits d'une vie laborieuse : j'ose espérer qu'on me pardonnera de parler un instant de moi, et de quelques livres dont l'impression, utile à mes concitoyens, pourrait aussi m'être utile à moi-même. Je suis né dans les Alpes en 1738. J'entrai chez les jésuites à l'âge de 17 ans. Velly étant mort peu, d'années après, je m'occupai dès lors à continuer son histoire de France. Tous les secours dont j'avais besoin m'environnaient, mais les études relatives à l'enseignement, prenaient la plus grande partie de mon tems. D'ailleurs, je ne tardai pas à m'apercevoir que l'esprit du Corps auquel j'appartenais, nuisait à cette impartialité absolue dont un bon historien ne s'écarte pas. Je continuais mon travail parce que j'y trouvais des charmes. Je le croyais des tiné à augmenter le nombre des manuscrits dé |