I.

Cette Lettre étant ainfi écrite i & I, est la troifiéme voyelle & la neuviéme Lettre de l'Alphabet François: & ainfi écrite j & f, c'est une confonne qui a en François le fon du G devant e ou i. De toutes les voyelles l'i eft celle dont le fon eft le plus délié & le plus aigu. Platon difoit qu'elle fervoit pour exprimer les chofes fubtiles. Etant allongée en majufcule, elle étoit d'une quantité longue. On l'exprimoit quelquefois par ei, comme divei, pour divi; omneis, pour omnes: ce qui n'avoit lieu que dans les noms au pluriel. Quand les Anciens l'employoient pour Lettre numérale, elle fignifioit cent, fuivant ce

vers

IC compar erit, & centum fignificabit.

On ne s'en fert plus que pour marquer un. Dans les nombres de quatre & de neuf, la Lettre I étant mife devant les Lettres numérales V pris pour cing & X pris pour dix, marque qu'il faut diminuer l'un & l'autre d'une unité. Ainfi IV fignifie quatre, & IX fignifie neuf. Diverfes Nations, & fur-tout les Italiens & les Efpagnols, prononcent de deux ou trois façons différentes l'1 voyelle & confonne. Les Anciens changeoient quelquefois I en U, comme Decumus & Maxumus, pour Decimus & Maximus. Aulu-Gelle nous apprend encore que la Lettre E eft quelquefois changée en 1. Aulu-Gelle, l. 10. c. 29. Cæfar Scalig. de Caufis Latina Lingua.

I A.

IA A, fille d'Atlas & fœur de Maja, mére de Mercure. Homére en fait mention dans fon Odyffée, 1. 4. [Ceci eft auffi dans le Dictionnaire de Ch. Etienne, & l'on y cite le 14. de l'Odyffée. L'une & l'autre citation eft fauffe. Je ne trouve point ce nom d'la parmi ceux des filles d'Atlas. Il est parlé, dans d'Arnobe 1. 5, d'une fille nommée la, qui fut changée en violette, parce qu'en Grec iz eft une violette. ] JAASIA. Voyez JAHSEJA.

JAAZANJA, JESONIAS ou JECONIAS, fils d'un Mahacathite, fut un de ceux qui ayant appris que le Roi de Babylone avoit établi Guédalja pour Gouverneur en Judée, l'allérent trouver & fe mirent fous fa protection. * II ou IV Rois, ch. 25. v. 23.

* JAAZANJA, fils de Jérémie, de la Famille des Récabites, fut un de ceux que le Prophéte Jérémie prit par ordre du Seigneur, pour leur préfenter du vin à boire, ce qu'ils ne voulurent point faire, parce que cela étoit contraire à leurs loix. * Férémie, ch. 35. v. 1.

*JAAZANJA fils de Sçaphan, fut celui que le Prophéte Ezechiel vit, avec plufieurs Ifraëlites, qui fe fouilloient de toutes fortes d'idolatries. * Ezechiel, ch. 8. v. II.

*JAAZANJA fils de Hazur, ce fut celui qu'Ezéchiel le Prophéte vit au milieu de vint-cinq hommes à la porte orientale de Jérufalem, & contre lefquels Dieu lui ordonna de prophétizer. Ezéchicl, ch. 11. v. 1. & fuiv.

J

JAAZIA. Voyez JAHSEJA.
JA B.

ABADIU, Ifle de l'Océan oriental, dont fait mention Ptolomée, 1. 7. c. 2, eft ainfi nommée pour fignifier l'Ifle de faba, le mot Diu, dans le Langage de la plupart des Orientaux, fignifiant une Ifle, d'où font venus les noms des Maldives & autres femblables. Cette Ifle eft fort fertile en une espéce d'orge, & c'est ce qui a fait croire au favant Bochart que fon véritable nom eft Jabadiu, du mot Arabe Fabad ou Aibad, qui eft une herbe ou une graine propre à engraiffer les bêtes; mais qu'on a retranché un B du inot, pour en ren

dre la prononciation moins rude. Baudrand avoue quil ne fais pas bien où eft cette Ifle; & Sanfon la prend pour le Japon. JABAHANITES. Voyez JABAHARITES.

JABAHARITES, Secte de Mahométans qui difent que la fcience de Dieu ne s'étend pas à connoître toutes chofes & qu'elle fe perfectionne par l'expérience. Ils affurent auffi que Dieu gouverne le Monde, felon la rencontre des divers événemens, parce qu'il n'a pas eu de toute éternité une connoiffance parfaite de toutes les particularitez qui doivent arriver. Voyez GIABARES. * Ricaut, de l'Empire Ottoman. JABAL. Voyez JABEL.

JABBOK, affez grand Torrent près duquel le Patriarche Jacob combattit avec un Ange, qui lui étoit apparu en forme humaine, à fon retour de la Terre de Canaan. Il est au feptentrion de la Tribu de Gad, defcend des montagnes de Galaad ou d'Arabie, & après avoir paffé par la ville de Rabba, & coulé le long du païs des Ammonites, va fe jetter dans le Jourdain du côté de l'orient.* Génése, ch. 32. v. 22. Simon, Dictionnaire de la Bible.

JABEL D'ADA, de la famille de Caïn, fut le Pére des Palteurs qui habitoient à la campagne fous des tentes. Par ce mot de Pére il faut entendre Auteur ou Inftituteur. Il n'eft pas néanmoins le premier qui ait eu des troupeaux, puisqu'Abel en avoit avant lui; mais Jabel inventa la maniére ancienne de paître les troupeaux, en les conduifant de contrée en contrée fous la conduite de Pasteurs, qui n'avoient point de demeures fixes, ni d'autres habitations que des tentes, comme depuis les Scythes, les Nomades, & les Arabes Scénites.* Genefe, ch. 4. v. 20. Dom Calmet, Comment. Litter. fur la Genéfe. JABE'S pére de Sçallum, qui tua Zacharie Roi d'Ifraël. * II ou IV Rois, ch. 15. v. 10.

*

JABES. Voyez JAHBETS.

JABE'S DE GALAAD, ville de Judée, dans le païs de Galaad, dont on paffa les Habitans au fil de l'épée, pour n'avoir pas voulu donner fecours aux autres Tribus pour venger l'outrage commis par les Benjamites. On conferva pourtant quatre cens jeunes filles, qui furent mariées à ceux qui rettoient de la Tribu de Benjamin. Naas ou Nahas, Roi des Ammonites, après avoir ravagé le païs de Galaad, preffoit extrêmement Jabès, l'an du Monde 2940, & 1095 avant Jéfus-Chrift, & ne vouloit point faire d'autre quartier aux Habitans, qui demandoient à fe rendre, que de les laiffer fortir en leur arrachant l'œil droit. Saül défit les Ammonites, & délivra la ville. Eufébe dit que Jabès étoit de fon tems un bourg encore tres confidérable, & qu'il étoit à fix milles de Pella, tirant vers Gérafa. * Relandi Palaftina, 1. 3. Fuges, ch. 21. I Sam. ou I Rois, ch. 11.

JABI. Voyez JABY.

JABIN, Roi d'Afor, qui attaqua Jofué, & fut défait. * Fofué, ch. II. v. 1. & fuiv.

JABIN, Roi des Cananéens, tint durant 20 ans les Ifraëlites en fervitude. Elle finit l'an du Monde 2750, & 1285 avant Jésus-Chrift, par le miniftére de Barach, qui défit l'Armée de ce Roi, conduite par Sifara. L'Ecriture remarque que Jabin avoit neuf cens chariots de guerre. Fofué ch. 11. Juges, ch. 45. Torniel, A. M. 2583. n. 22. 2721. n. I.

*

JABLONOWSKI, famille de Comtes, defcend des anciens Comtes de Zaremba.

JABLONOWSKI (Staniflas) Grand-Général de la Couronne & Châtelain de Cracovie, mourut en 1702, laiffant deux fils & une fille. Le cadet étoit en 1703, Enfeigne de la Couronne; mais l'aîné commandoit les troupes Saxonnes lorsqu'en 1697, le Roi Augufte entra en Pologne. Dans la fuite il fut Vaivode de Ruffie, & en 1713, il fut mené prifonnier en Saxe dans le château de Konigstein, pour avoir confpiré contre le Roi. En 1717, il fut relâché. * Gr. Dict. Univ. Holl. Okolski Orb. Polit. Hamb. Remarques.

JABLONSKI, famille noble de Pologne & de Bohéme, de laquelle eft iffu N. de Jablonski qui en 1685, étant Lieutenant-Général de l'Armée Polonoife, fignala fa valeur contre les Turcs.* Gr. Di&t. Univ. Holl. Okolski Orb. Polit. Hagecius, Bohem. Chron. Balbini Epitome Bohem. Tab. Stemm.

JABLONSKI (Théodore) Confeiller de Cour du Roi de Pruffe & Sécretaire de la Société Royale des Sciences. C'étoit un homme de mérite. Il joignoit à une grande probité beaucoup de douceur, de civilité, d'inclination à obliger tous ceux qui avoient befoin de lui, & par deffus tout cela, une grande piété. Il aimoit les Sciences & leur faifoit honneur, fans avoir l'ambition de la plupart des Savans. De là A vient