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fils, Pouirthel et Poughda, avec une fille, qu'il donna en mariage à un illustre et puissant prince, Eatchou, fils d'Hasan, fils du grand prince Brhosch, qui étoit fils du vaillant Vasag, dont nous avons déjà parlé. Libarid eut cinq fils (14), dont l'aîné, nommé Sempad, épousa une fille de la maison de l'atabek Satoun, et le second, appelé Jean (15), fut élevé par l'évêque Étienne, qui l'instruisit dans les lettres pour qu'il embrassât l'état ecclésiastique.

NOTES

SUR

L'HISTOIRE DES ORPÉLIANS.

CHAPITRE 1."

(1) LES hautes montagnes et les profondes vallées qui se trouvent dans toutes les parties de la Géorgie et des autres contrées Caucasiennes, ont sans doute donné naissance à la dénomination de iu husfire my humps, Dzmagaïn aschkharh, Pays ténébreux, dont l'historien des Orpélians se sert pour désigner ces régions. Les montagnes voisines des sources de l'Euphrate portoient aussi le nom de vil ¿kuun'u, Dzmag léarhn (voyez le premier volume, p. 50), c'est-à-dire, montagne ténébreuse, sans doute par une raison de la même nature. Nous pensons, malgré cela, que ce n'est pas là l'origine du nom donné par les Arméniens aux pays Caucasiens, mais qu'elle vient de leur situation du côté du nord, regardé comme le côté des ténèbres. C'est par suite d'une opinion semblable que les Chinois appellent régions de ténèbres, les pays du nord de l'Asie, et que les Arméniens donnent aux montagnes qui les séparent de la Géorgie, le nom de or, Mthin, qui signifie aussi ténébreux. (Voyez le premier volume, p. 47. )

(2) Les expressions dont se sert notre auteur semblent faire croire que le mont Armaz et la forteresse d'Orpeth, appelée ensuite Schamschouïldé, étoient dans la même région, tandis qu'on pourra remarquer, un peu plus bas, qu'il place la même montagne dans le voisinage

de

2

de Mtskhitha, ancienne capitale de la Géorgie. Cette dernière ville étoit sur la rive gauche du Kour, dans la partie septentrionale du pays, tandis que Schamschouïldé étoit au midi, vers les frontières de l'Arménie. C'est effectivement du côté de Mtskhitha que se trouve le mont Armaz; il est à une petite distance à l'ouest de cette ville, de l'autre côté du Kour, vis-à-vis de son confluent avec l'Aragvi, qui s'effectue un peu au sud de la ville. C'est bien là, selon les traditions Géorgiennes, que K'harthlos, l'auteur de leur nation, fixa sa résidence, et l'on trouve encore sur les bords du Kour une vallée qui' s'appelle K'harthlis-khevi, c'est-à-dire, vallée de K'harthlos. Comment l'archevêque de Siounie a-t-il pu transporter dans ces lieux la ville de Schamschouïldé! Nous croyons qu'il n'a pas bien compris les auteurs Géorgiens qu'il consultoit, et c'est une remarque que nous aurons encore occasion de faire, Comme Schamschouïldé étoit la principale place de guerre des Orpélians, et qu'ils la possédoient depuis fort long-temps, il a cru que c'étoit celle qui leur avoit été donnée lors de leur arrivée dans la Géorgie. Voici maintenant, selon nous, ce qui a donné lieu à son erreur. Nous avons vu, dans notre Dissertation sur l'origine des Orpélians, que, selon les traditions Géorgiennes, quand ils vinrent dans la Géorgie, on leur donna la ville de Sark'hiné, célèbre dans l'ancienne histoire du pays, et qu'ils y fixèrent leur résidence. Cette ville, dont il ne reste plus maintenant que quelques ruines, formoit un des faubourgs de Mtskhitha, du côté de l'occident; elle n'étoit donc séparée du mont Armaz que par le cours du Cyrus. On donne encore le nom de Sark'hinethi à une montagne qui part du lieu où étoit l'ancienne ville de Sark'hiné et s'avance vers le nord. A trois ou quatre cents pas de la ville, on trouve les ruines de l'ancienne forteresse de Samthavro ( Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 715), qui pourroit bien être celle que 'historien des Orpélians a confondue avec Schamschouïldé. De même que canton situé au pied du mont Armaz s'appelle vallée de K’harthlos, cette montagne porta aussi le nom de ce personnage. Ce ne fut que sous le règne de Pharnavaz où Pharnabaze, premier roi de Géorgie, deux ou trois siècles environ avant J. C., qu'on l'appela Armaz ou

le

Armazi, mǝ58o, selon la prononciation Géorgienne. Ce prince

y

Annazi, Aრმაზი,

fit élever une statue à une divinité qui portoit ce nom, et qui

Tome II.

M

étoit sans doute la même que le dieu Ormouzd des Persans, appelé Aramazt, Upluq, par les Arméniens. Cette montagne étoit déjà un lieu révéré des Géorgiens, qui croyoient que K'harthlos y avoit été enterré. Il y existoit une antique forteresse, qui prit aussi à cette époque le nom d'Armaz. Elle nous paroît être, sans aucune difficulté, la même que l'ancienne métropole des Ibériens, que Strabon appelle Harmozice, 'Aguolinn, Pline Harmastis, et Ptolémée Armactica, 'Aguaxixa, comme M. J. de Klaproth l'a déjà pensé avant moi (Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 731 ). C'est Strabon qui nous a transmis, de la manière la plus exacte, la véritable dénomination de cette antique cité, dont les ruines, encore subsistantes, seroient certainement fort curieuses à visiter. Il est évident que le nom d'Harmozice, dans Strabon, est la même chose que le nom

Géorgien Lmdson &nbŋ, Armazi-tsikké, qui signifie forte

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resse d'Armaz. Les détails qu'il donne sur la position de cette ville ne peuvent s'appliquer qu'au lieu dont nous parlons. «En venant » d'Arménie, dit-il, on trouve des défilés qui conduisent vers les fleuves Cyrus et Aragus, fleuves qui, avant de se réunir, ont sur leurs >> bords deux villes bâties en pierres et environnées de murs, éloignées » l'une de l'autre de seize stades; Harmozice domine le Cyrus » Seumara (ou selon d'autres manuscrits Seusamora ) l'Aragus. » ̓Απὸ δὲ τῆς ̓Αρμενίας τὰ ἐπὶ τῷ Κύρῳ σενα, καὶ τὰ ἐπὶ τῷ ̓Αράδῳ καὶ δ πρὶν εἰς ἀλλήλες συμπεσεῖν ἔχουσιν ἐπικειμένας πόλεις ἐρυμνὰς ἐπὶ πέτραις, διεχούσας ἀλλήλων ὅσον ἐκκαίδεκα ςαδίος· ἐπὶ μὲν τῷ Κύρῳ, τὴν ̔Αρμοζικὴν 6715 JαTEρY Zεúμaeg ( al. Σovodμopa). Strab. lib. x1, p. 500 et sor. Le mont Armaz est aussi à une petite distance du confluent du Kour et de l'Aragvi ( qui est l'Aragus de Strabon), et il domine le cours du premier de ces fleuves; ainsi, dans quelque partie de cette montagne que l'on cherche l'emplacement de l'antique Harmozice, on pourra facilement trouver, à seize stades de distance, quelle que soit d'ailleurs la nature du stade employé par Strabon, un endroit convenable pour y mettre l'ancienne Seumara. Ce ne peut être la ville de Mtskhitha, elle-même fort ancienne, parce qu'elle n'étoit point sur l'Aragus, mais sur le Cyrus. Nous pensons plutôt que c'est la forteresse de Samthavro, dont nous avons déjà parlé, qui dominoit l'Aragvi, comme Harmozice, le Cyrus, et qui d'ailleurs étoit fort

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près du mont Armaz. Si l'on peut s'en rapporter au témoignage de l'aventurier Reineggs ( Allgemeine historisch - topographische beschreibung des Caucasus, tom. II, p. 71. ) ces deux forteresses s'appellent actuellement Horumzighe et Tsoumar.

(3) Cinn, Schamschouté, Cunk, Schamschoghté, ou Cus

21nk, Schamschouïldé; en géorgien Szomoj, Samschvildé;

ville actuellement ruinée de la Géorgie méridionale, au nord de la rivière Ktsia, ou Nakhatir. Sous les anciens rois de la Géorgie, elle étoit le chef-lieu d'un des huit gouvernemens qui partageoient leurs états. Il paroît que dès-lors elle étoit au pouvoir des Orpélians, qui en tiroient leur nom; car cette ville, selon les Arméniens, fut aussi

appelée Orpeth, Orr, et selon les Géorgiens, Orbisi, omdobo.

Schamschouïldé a plusieurs fois fait partie de la province Arménienne de Gougarie, limitrophe de la Géorgie. En l'an 888, elle fut conquise par Sempad, héritier présomptif d'Aschod I.er, roi d'Arménie, qui en confia le gouvernement à Vasag et à Aschod, princes de la race des Kenthouniens, et elle resta pendant une cinquantaine d'années au pouvoir des rois d'Arménie. Cette ville étoit encore fort considérable au milieu du XV. siècle, puisqu'en l'an 1437, elle contenoit environ vingt mille habitans Arméniens. (Tchamtchéan, Hist. d'Arm. tom. III, p. 471.) Le patriarche Jean VI prétend, dans son Histoire d'Arménie, que le nom de la forteresse de Schamschouïldé dérive de deux mots Géorgiens qui signifient trois flèches; en effet, bSI

sam en géorgien veut dire trois, et შკილდე, chwilde, teche. (4) Le nom de fapt, K’harthel, ou +ართლი, Kharthli,

ne se donne qu'à la Géorgie proprement dite, qui est coupée en deux parties presque égales par le Kour. La partie au nord, qui s'étend jusqu'au Caucase, et qui est bornée à l'ouest par l'Imireth et à l'est Schina-k'harthli

par le Kakhéthi, appelle ყინა ქართლი,

[ K'harthel moyen ]. La partie au sud du Kour est bornée à l'est par ce fleuve, qui la sépare du Kakhéthi, au sud par la province de Somkhéthi, démembrement de l'Arménie, et par le territoire des Tartares Khasaks, à l'ouest par le pachalik d'Akhal-tsikhé; elle se

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