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» de Nebrod devinrent puissans et subjuguèrent ces nations. Un héros >> qui vivoit parmi eux, nommé Aphridon (a), mit de doubles chaînes >> au seigneur des serpens (b), et l'attacha sur une montagne inacces>>sible aux autres hommes, comme on peut le voir dans les livres » Persans. Aphridon fut alors maître de la Perse et de plusieurs autres » pays qu'il avoit conquis; il y plaça des eristhavi [gouverneurs ]. Beaucoup de contrées lui étoient soumises."

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Aphridon envoya, avec une armée, en Géorgie, un éristhavi » nommé Ardam Ĺmos, qui étoit issu de la race de Nebrod;

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» il détruisit toutes les villes et forteresses, et tua tous les Khazars qu'il trouva. Il fonda une ville près de la porte de la mer et il la » nomma Daroubandi, c'est-à-dire, porte fermée. Cet Ardam envi»ronna aussi Mtskhetha d'une muraille construite en pierre et en » chaux. Avant son temps on ne connoissoit point en Géorgie cette » manière de bâtir. Il fortifia d'une pareille muraille le château d'Ar» mazi, et l'en environna jusqu'à l'endroit où le Mtkvari forme le » coude d'Armazi. 'Ardam fut plusieurs années éristhavi. Lorsque Aphridon partagea son empire entre ses trois fils, celui qui se » nommoit Iared (c) resta en Perse et la Géorgie fut comprise dans sa portion. Après le temps d'Ardam, le gouvernement changea telle» ment, que les éristhavi n'obéirent plus aux fils d'Aphridon, qui étoient » alors divisés entre eux; Iared fut tué par ses deux frères. A cette » même époque, les K’harthlosiens furent soumis aux Grecs.....(d).

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» La partie inférieure du pays, située sur le fleuve d'Egrisi, resta » aux Grecs (e). Ses habitans firent ensuite alliance avec les Osi, pour

(a) Ce personnage, appelé Apriton par l'historien des Orpélians, est le fameux Feridoun des Persans, qui est appelé quelquefois | Afridoun. En langue Zende, Threteno, et en arménien Hrotan Հրոդան, sont toujours le même nom; il est seulement altéré suivant des

règles particulières à différens dialectes.

(b) C'est le même que Zhohak, célèbre dans l'histoire fabuleuse des Persans, et nommé

aussi Ajdehak, c'est-à-dire, dragon. | Ajdehak, en persan, et ԱժդաՀակ Ajtahag, en

arménien, ont effectivement cette signification. Ce personnage s'appelle encore nom qui a le même sens.

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Վիշապ Vichak,

(d) Il manquoit une page dans cet endroit du manuscrit de la Chronique Géorgienne qui étoit entre les mains de M. de Klaproth.

(e) Bien long-temps avant l'invasion d'Alexandre en Asie, les Grecs avoient établi des colonies

» faire la guerre aux Persans; puis ils attaquèrent leur éristhavi dans une » vallée très-étroite, et le tuèrent. Tous les Persans restèrent sur la place, tués par les Géorgiens et les Osi. De cette manière, les » Géorgiens devinrent libres; mais Rani et Héréthi restèrent sous la >> domination des Persans.

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Beaucoup d'années après, K’hekapos [Kaïkaous], roi de Perse, >> devint célèbre et puissant. Il y avoit alors, dans le pays de Lek'hethi » [ les Lesghis], un homme de la race des enchanteurs, appelé Za» nikhazi, qui, par ses sortiléges, rendit aveugle le roi K'hekapos et » son armée, de sorte qu'ils ne purent faire la guerre contre le peuple » de Lek'hethi et qu'ils furent obligés de s'en retourner, après quoi >> ils recouvrèrent la vue. A cette occasion, K'hekapos rendit la Géorgie tributaire et s'en retourna ensuite chez lui..........

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(a).

Quelques années après, pendant que le roi de Perse, K’hekapos, » étoit en guerre avec les Touranians, les Arméniens et les Géor»giens profitèrent de cette occasion pour s'affranchir du joug des » Persans. Ils fortifièrent leurs châteaux et leurs villes, et tous les >> Thargamosiens furent réunis. Le roi K'hekapos envoya bientôt son » fils P'harschoroth [Feribourz ] avec une puissante armée contre -> les Arméniens, les Géorgiens, et en général tous les Thargamosiens, >> qui se réunirent, entrèrent dans l'Adarbagani, s'avancèrent encore, >> repoussèrent P'harschoroth et tuèrent tous ses soldats (b). Peu de » temps après, K'hekapos envoya son petit-fils, le fils de Schiousch » [Syawesch], l'heureux, qui avoit été tué dans le pays des Kurdes (c),

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sur toutes les côtes du Pont-Euxin et ils en avoient plusieurs dans la Colchide. Il seroit fort possible que l'envie d'étendre leur commerce dans l'intérieur des pays qui les environnoient, les cût portés à y faire des expéditions militaires. Les historiens Grecs ne nous ont conservé aucun renscignement sur les guerres que leurs colonies de la mer Noire ont pu entreprendre contre les peuples du Caucase; l'histoire de Géorgie est la seule qui nous ait transmis cette tradition importante et extrêmement vraisemblable.

(a) Il est question, dans le Schah-nameh, d'une expédition malheureuse du roi Keïkaous dans le Mazenderan, où il fut aveuglé ainsi que toute son armée par les enchantemens du Dew Sepid New god [le Dew blanc ], et il fut obligé d'appeler à son secours le héros Roustem qui le tira de ce mauvais pas. Il paroît que les historiens Géorgiens ont transporté dans le pays des Lesghis la scène de cet événement, que le Schah-nameh place dans le Mazenderan.

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(b) On trouve dans le Schah-nameh l'histoire de la prise de Feribourz, qui fut vaincu en assiégeant la forteresse de Bahman, dans l'Aderbadekan, et qui fut délivré par Kaïkhosrou, fils de Syawesch.

(c) U est probable que dans le manuscrit Persan consulté par l'auteur Géorgien de cette chre

» comme on peut le voir dans les livres des Persans. Ce fils de » Schiousch s'appeloit K'haikhosro; il se mit en marche : les Armé>> niens et les Géorgiens ne purent lui résister, parce que son armée » étoit trop nombreuse et trop vaillante. Il assujettit l'Arménie et la Géorgie entières, pilla tout, ruina les forteresses et les villes, puis » établit des éristhavi. Dans l'Adrabadagan, il fonda un temple pour » ceux qui suivoient la même religion que lui, et s'en retourna en>> suite chez lui (a).

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(12) Je n'ai trouvé le mot ppur dans aucun des dictionnaires que j'ai consultés. Il paroît qu'il n'est pas en usage dans l'arménien littéral; peut-être appartient-il au dialecte de la province de Siounie, dans laquelle étoit né l'auteur de cette histoire. Éléazar Schamiréan l'explique, dans son édition, par Spud, qui signifie coup, chátiment, défaite, plaie.

(13) Les géographes Arméniens se taisent sur la position du pays des Khalandriens. Nous ne connoissons qu'un seul auteur, Élisée, qui en fasse mention, et ce qu'il en dit nous confirme dans notre opinion, que cette nation habitoit dans les déserts du Kaptchak, vers les bords du Volga. Voici comment il en parle: thep kufir եթէ ոչ բռնութբ եւ ոչ սիրով կարացին ածել ի Հաւանութի, գանձ սաստիկ ետուն տանել յաշխարհն ալանդրացւոց: Բացին զդրունս Ալանաց, Հանին գունդ բաղումք ի Հոնաց, եւ կռուեցան տարի մի ընդ Աղուանից արքայի : « Quand les Persans virent que la force >> ni la douceur ne pouvoient amener les Albaniens à l'obéissance, >> ils envoyèrent des trésors considérables dans le pays des Khalan» driens, ouvrirent la porte des Alains ( le défilé de Dariel), firent » venir une forte armée de Huns, et, pendant une année, ils com>> battirent contre le roi des Albaniens (b). ›

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(14) Je doute beaucoup que ces derniers mots: Np k bqp kphuy

nique, au licu de, Turks, on lisoit, guerriers ou Kurdes, comme je l'ai vu dans plusieurs manuscrits du Schah-nameh.

(a) Après la conquête de la forteresse de Bahman et la délivrance des généraux Persans qui y étoient renfermés, Kaïkhosrou fit élever dans le même licu un célèbre pyrée connu sous le nom d'Ader-Goschasp . Voyez Schah-nameh, ms. Persan, B. R., n.o 229, folio 122 verso. Modjmel-al-tewarikh, ms. Persan, n.o 62, folio 34 recto. - Boun-dehesch, dans le ZendAvesta d'Anquetil-Duperron, tome II, page 384.

(b) Elisée, Histoire des Vartanians, chap. 8, pag. 201 & 202.

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նութբ մինչեւ ցիմասն, se soient jamais trouvés dans le manuscrit original. Je crois qu'ils ont été ajoutés par l'éditeur de Madras.

(15), Le nom de Porte de Dariel ou Tarial puppy, en géorgien

admogmd Dariela, désigne encore aujourd'hui le défilé qui est

situé au milieu du mont Caucase et qui donne entrée dans la Géorgie. Ce sont les Portes Caucasiennes des anciens, nommées souvent aussi Portes Caspiennes. Ce défilé est formé par une route longue et trèsétroite, au milieu de montagnes fort élevées. Il est traversé dans toute sa longueur, qui est de quelques journées de chemin, par le fleuve Aragvi, qui coule du côté du midi pour se jeter dans le Kour, et par le Terek, qui se dirige vers le nord; circonstance qui a fait donner à ces deux fleuves, par les Géorgiens, le nom d'Aragvi, parce qu'ils tirent leur source presque des mêmes lieux. Le passage de Dariel en a même reçu, chez les Géorgiens, le nom de Porte de l'Aragvi ( Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. 1.o, p. 670676). La description que Pline donne des Portes Caucasiennes s'accorde parfaitement avec ce que nous connoissons maintenant du pays. Ingens naturæ opus, dit-il, montibus interruptis repentè, ubi fores obditæ ferratis trabibus, subter medias amne Dyriodori fluente, citràque in rupe castello (quod vocatur Cumania) communito ad arcendas transitu gentes innumeras (Plin. lib. VI, cap. 11). Le fleuve Dyriodoris, qui traversoit le défilé, et sur lequel étoient placées les portes de fer destinées à le défendre, étoit certainement le Terek, et le fort de Cumania, celui de Dariel, qui fut bâti par un roi de Géorgie appelé Mirvan ou Mirman, dont le règne, selon les traditions du pays, remonte au deuxième siècle avant J. C. On ne voit plus maintenant que les ruines de l'antique citadelle de Dariel. Les Ossétiens, peuple qui habite dans le voisinage de ces lieux, donnent encore au fort de Dariel le nom de Dairan (Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. I.", pag. 675), qui pourroit bien avoir donné origine au nom de Chemin de Darine, qui, dans le moyen âge, fut porté par les Portes Caucasiennes. Ce fut par ce chemin, selon Menander-Protector, que les ambassadeurs que l'empereur Justin II envoyoit chez les Turks, passèrent le Caucase, en l'an 569 (Menand. Protect. Excerpta de legationibus, pag. 109). Les

Géorgiens appellent encore le passage de Dariel Iევის კარი

Tome 11.

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باب

Khevis - kari, c'est-à-dire, Porte de Khevi, du nom que, selon M. Klaproth, ils donnent à la vallée supérieure du Terek (Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. I.", pag. 672). Chez les Arméniens, ce défilé porte le nom de Porte des Alains, nanu Uy, lequel est passé chez les Arabes, qui l'appellent Sub Bab-allan, ou, Bab-alalan (Abou❜lféda, Geogr. ms. Arabe, n.o 578, folio 34 recto). Masoudy fait de la Porte des Alains une description qui ressemble assez à celle de Pline. Il dit qu'entre le pays des Alains et le mont Caucase [Kabakh], on trouve une citadelle et un pont sur une grande vallée (l, wady, signifie en arabe une vallée et le fleuve qui la traverse), et que ce château, nommé Château des Alains, fut fondé par Espendiad, fils de Bistasf [Isfendiar, fils de Gous

مملكة اللان وبين جبل tasy], l'un des anciens rois de Perse وبين القبح قلعة وقنطرة على وادٍ عظيم يقال لهذه القلعة قلعة اللان بنا هذه القلعة ملك في قديم الزمان من الفرس الأوائل يقال اسبندياد بـن

ulis (ms, de Constantinople, tom. I.", fol. 85 verso ).

(16) Je pense que c'est l'ignorance de notre auteur pour ce qui concerne l'histoire ancienne, qui l'a fait se servir d'une expression aussi impropre pour le temps auquel on ne peut s'empêcher de placer l'arrivée des Orpélians en Géorgie.

(17) Héreth ou Héréthi est l'ancien nom que les Géorgiens donnoient au pays de Kakhéthi. Je crois aussi que l'historien des Orpélians

a pris le mot Géorgien gmobodzo éristhavi, qui signifie prince,

gouverneur de province, pour un nom de famille, et qu'au lieu de traduire par ces mots, ceux de Héreth, qui s'appellent Héristhav, il faut traduire, en rectifiant son erreur, les Héristhav ou gouverneurs de Héreth, ce qui est beaucoup plus naturel.

(18) C'est la partie montagneuse de la Géorgie située vers le sudouest, en allant vers Akhal-tsikhé et le canton de Daschir.

(19) Je pense qu'il pourroit bien se trouver quelques erreurs dans ces différens noms de famille; mais il m'est impossible de les rectifier, faute de manuscrits, et faute d'un ouvrage détaillé sur la Géorgie.

(20) II paroît qu'on ne donna le nom d'Orpoul, ou d'Orpélians, qu'aux chefs de la colonie Chinoise, auxquels on céda la forteresse

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