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(21) On lit dans l'édition de Madras, Jinkin 1141; ce qui est une erreur palpable.

(22) Samuel d'Ani, qui fut témoin oculaire de la conquête de cette ville par les Géorgiens, place cet événement au 13 juin de l'an 609 de l'ère Arménienne [1160 de J. C. ], ou, selon le système erroné qu'il a adopté, en l'an 1162 de J. C. Zuhi inkunn make h Յամի տեառն ռծկբ եւ ՚ի թուականութե Հայոց որ, թագաւորն Վրաց Գորդի առ զԱնի, Յու upu : (Ms. Arménien, n.o 96, fol. 44 recto.) I chamtchéan, nous ignorons d'après quelle autorité, met (Histoire d'Arménie, tom. III, pag. 79) la prise d'Ani au 13 juin de l'an 1161 [ 610 de l'ère Arménienne], et dans la cinquième année du règne de George III; ce qui ne peut s'accorder avec le témoignage de Samuel d'Ani et de l'archevêque de Siounie, qui disent que Démétrius I.er mourut en l'an 1156, et que son fils David III régna après lui pendant deux ans; de sorte que, s'il en fut ainsi, l'an 1161 seroit la troisième, et non la cinquième année du règne de George III, ce qui pourroit être, d'un autre côté, si, comme le disent les Géorgiens, David III mourut peu de mois après qu'il fut monté sur le trône; mais, comme ces derniers assurent que le règne de George III date de l'an 1150, on se trouve dans un nouvel embarras. Il est certain qu'avec le peu de renseignemens que nous possédons, on ne peut se flatter de lever toutes les difficultés que présente la chronologie des rois de Géorgie. Quoi qu'il en soit, les Arabes placent aussi en l'an 1161 de J. C. la prise d'Ani par les Géorgiens. Ibn-alathir dit (ms. Arabe non coté, tom. V, pag. 184) « qu'en l'an 556 de l'hégire [ 1161 de J. C. ], dans » le mois de schaaban [ août ], les Géorgiens se rassemblèrent sous » les ordres de leur roi, et s'avancèrent contre la ville d'Ani, dans » le pays d'Aran, dont ils se rendirent maîtres, et où ils tuèrent une

ست وخمسين وخمسماية في شعبان « .grande quantité d'hommes « في السنة ست

اجتمعت الكرج مع ملكهم وساروا الى مدينة الى من بلاد آران وقتلوا فيها

Luis Läls. Grégoire Abou'lfaradj, qui ne parle point de la prise d'Ani dans sa Chronique Arabe, est d'accord avec Ibn-alathir, dans sa Chronique Syriaque; il y place cet événement en l'an 1472 de l'ère des Séleucides [ 1160 et 1161 de J. C. ]. Après avoir pris >> Ani, George, continue-t-il, rentra dans son pays avec un immense » butin et une très-grande quantité de prisonniers. Ce qui fut cause

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» que Djemal-eddin Abou-Djaafar Mohammed, visir de Kothb-eddin » Maudoud, atabek de Moussoul, envoya le maphrian ou patriarche Syrien Ignace comme ambassadeur auprès du roi de Géorgie, pour » obtenir la délivrance des captifs. George traita le patriarche avec » houneur, et lui livra sans rançon un grand nombre de Musulmans. » Ignace, à son retour, fut accompagné d'un ambassadeur Géorgien, » qui vint pour une pareille mission, et leur escorte entra dans Moussoul » avec des lances surmontées de croix. Ces négociations furent éga>>>lement utiles aux Chrétiens et aux Musulmans. »

(23) Dans le texte, Up Up, c'est-à-dire, l'émir sbasalar, ou connétable.

(24) La ville d'Ari fut prise par les Géorgiens le 13 de juin, selon Samuel d'Ani; et au commencement du mois d'août suivant, d'après le récit du même historien, Sokman, roi de Khélath, nommé ordinairement Schah-Armen, qui étoit venu pour la reprendre avec. quatre-vingt mille hommes, fut vaincu par George, qui n'en avoit que sept. « J'ai été le témoin, ajoute cet historien, que le nombre » de ses prisonniers s'élevoit à vingt-trois mille, et qu'il laissa des >> monceaux de cadavres qui couvroient les campagnes d'Ani. » Uш ()գոստոս ամսամտին կտրեալ զՇահիարմնն յեօթն Հազարաւ՝ qnz թսուն Հազար. եւ այսորիկ ականատես եղաք մեք. քսան եւ երեք Հազար դրով այն էր՝ զոր գերեաց. թող զանկեալ դիակունսն՝ որ ծածկէր զան namnuim Sip: ( Ms. Arménien, n.o 96, fol. 44 recto.) Ibn- alathir est d'accord avec Samuel d'Ani, en ce qu'il place, comme lui, la’ défaite de Schah-Armen peu après la prise d'Ani. « Schah-Armen, » fils d'Ibrahim, fils de Sokman, roi de Khélath, dit-il, fut appelé » à cause des Géorgiens; il rassembla ses troupes, y joignit un grand » nombre de volontaires, et marcha contre les Géorgiens, qui vinrent » à sa rencontre et lui livrèrent bataille. Les Musulmans furent vain» cus; un grand nombre furent tués, beaucoup furent pris, et Schah»Armen fut obligé de prendre la fuite, ne ramenant de toute son

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»

فانتدب لهم شاه ارمن بن ابراهيم « .armée que quatre cents cavaliers « واجتمع معه من المتطوعه خلق بن سلمان صاحب خلاط وجمع العساكر واجتمع كثير وسار اليهم فلقوه وقاتلوه فانهزم المسلمون وقتل منهم اكثرهم واسر كثير من معه غير أربع ماية فارس منهم وعاد شاه ارمن مهزوما فلم يسلم

. (Ms. Arabe non coté, tom. V, pag. 184.) C'est, sans doute Tome II.

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après la défaite de Schah-Armen qu'il faut placer l'ambassade que Djemal eddin, visir de Moussoul, envoya en Géorgie, et dont parle Abou❜lfaradj.

(25) Voici, selon Tchamtchéan (Histoire d'Arménie, tom. III, pag. 79 et 80 ), la suite des événemens qui amenèrent la guerre entre les Géorgiens et l'atabek Eldigouz. Après la défaite de Schah-Armen, en 1161, George III retourna dans son royaume, et laissa la défense d'Ani à un certain Satoun, qui en fit relever les murailles, avec le dessein de s'y révolter. George le destitua et mit à sa place l'arménien Sarkis. Satoun, mécontent, alla auprès de l'atabek Eldigouz, et il en résulta une guerre dans laquelle ce dernier eut du dessous. George, peu après, fit périr Satoun par trahison. En l'an 1162, George s'avança jusqu'à Tovin, qu'il pilla, et dont il brûla les mosquées, après y avoir fait soixante mille captifs. Eldigouz prit aussitôt les armes pour tirer vengeance de ces ravages: il prit et brûla la forteresse de Mréan, dont il massacra tous les habitans; traita de même le grand bourg d'Aschnag, et arriva dans la plaine de Gaga, dans la province de Koukarie, où il fut vaincu complétement par les Géorgiens. En 1163, Eldigouz revint accompagné du sultan des Seldjoukides, pour assiéger Ani, où George soutint un siége de trente jours et rendit ses efforts inutiles. Pendant quatre années, il ne cessa de ravager les frontières de la Géorgie, jusqu'à ce que George prit le parti de céder volontairement Ani, et de faire la paix avec lui. Selon Samuel d'Ani et Ibn-alathir, il ne paroîtroit pas que les choses se fussent tout-à-fait passées ainsi; ils semblent dire, au contraire, que George fut entièrement défait par Eldigouz. Selon Samuel (ms. Arménien, n.o 96, fol. 44 recto), Eldigouz brûla, en l'an 611 de l'ère Arménienne [1162 de J. C. ], le grand bourg d'Aschnag,

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4. L'année suivante, le 21 août, George prit Tovin, d'où il emmena soixante mille prisonniers, et où il détruisit toutes les mosquées. Le sultan du Khorasan vint ensuite, continue le même auteur, jusqu'aux portes d'Ani, qu'il assiégea pendant trente jours; il ravagea le pays, battit le roi George, et retourna avec son butin dans son pays. On voit que cet historien ne parle pas de la défaite d'Eldigouz dans la plaine de Gaga, Ibn-alathir dit (t. V, p.189) qu'au mois de schaaban de l'an 557 de l'hégire [ juillet et août 1162 de J. C.], ce qui d'accord avec Samuel d'Ani, le roi de Géorgie rassembla une

est

armée de trente mille combattans, entra sur le territoire Musulman,

eddin Ildikouz', prince de l'Aderbaïdjan, du Kouhistan et d'Isfahan,

-Quand Schams مدينة دوين من ادربيجان ; et prit la ville de Dovin

, fut informé de cela شمس الدین ایلدكز صاحب ادربيجان والجبل واصفهان وتنمس

il rassembla ses troupes, et convoqua Schah-Armen, roi de Khelath, et le fils de Kara-Sonkor, roi de Maraghah, pour qu'ils prissent part à son expédition; ses troupes se montoient à cinquante mille hommes. Il attaqua les Géorgiens dans le mois de safar 558 de l'hégire [ janvier et février 1163 de J. C. ]. On combattit durant trente jours; à la fin, les Musulmans furent vainqueurs et les Géorgiens prirent la fuite. Ce récit s'accorde, pour les dates et les faits, avec celui de Samuel d'Ani, qui dit aussi que les Géorgiens furent vaincus par la trahison. 34 լ աւուր գնաց գաղտ ՚ի գողէ աղուեսաբար եւ Հար զթագաւորն գօրգի: Un de leurs chefs passa du côté d'Eldigouz, se fit Musulman,

وكان سبب الهزيمة ان بعض الكرج حضر عند et causa leur défaite Aboulfeda, en parlant des mémes événe ايلدكز واسلم على يده

mens (Annal. Moslem. tom. III, pag. 582), se contente de dire en quelques lignes, qu'en l'an 557 de l'hégire [1161 et 1162 de J. C. ], les Géorgiens entrèrent sur le territoire Musulman et prirent la ville de Dowin, et qu'Ildikouz, prince de l'Aderbaïdjan, rassembla ses troupes et les vainquit. Mirkhond (ms. de l'Arsenal, tom. IV, fol. 109 recto) parle aussi de la guerre que Schams-eddin Ildikouz entreprit contre les Géorgiens; et il dit, comme les auteurs Arméniens, qu'il fut accompagné dans cette expédition par le sultan des Seldjoukides, Arslan-Schah, qui étoit le fils de sa femme. Il appelle le roi de Géorgie qu'il combattit jello, c'est-à-dire, le roi des Abkhaz. Le même auteur dit encore (fol. 110 recto ) qu'en l'an 559 de l'hégire [1163 et 1164 de J. C. ], le roi des Abkhaz, ou de Géorgie, étoit entré sur le territoire des Musulmans, et qu'aussitôt le sultan et l'atabek Eldikouz, avec tous les émirs, se rassemblèrent à Nakhdjéwan, et contraignirent bientôt le roi des Abkhaz à se retirer dans les montagnes. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tome V, page 214) met en l'au 561 de l'hégire [1165 et 1166 de J. C. ] une nouvelle invasion des Géorgiens, qui pénétrèrent dans le pays d'Aran jusqu'à Kandjah.

(26) Tchamtchéan, d'après notre auteur et d'après Vartan, a aussi

placé (Hist. d'Arménie, tom. III, p. 147 et 148) le même événement en l'an 1177. Cette date nous paroît présenter de grandes difficultés, car, selon l'historien des Orpélians, quand Ivané se révolta contre George, il chercha à s'appuyer du secours de l'atabek Eldigouz, qui, comme l'attestent tous les écrivains Arabes (Ibn-alathir, ms. Arabe non coté, tom. V, pag. 257; Abou'lféda, Annal. Moslem.

, p. 2), mourut en l'an 568 de l'hégire [1172 et 1173 de J. C.]. On pourra voir bientôt que les Orpélians fugitifs qui se retirèrent dans l'Aderbaïdjan, durent y venir assez long-temps avant la mort d'Eldigouz; ce qui seroit plus d'accord avec le récit des Géorgiens, qui placent la prise de Lorhé et partant la révolte des Orpélians, peu après la guerre d'Ani, en 1163; d'ailleurs, ils placent même la fin du règne de George III en l'an 1171, aussi avant l'époque de la mort d'Eldigouz. D'autres autorités nous empêchent de nous rendre à ce système. Nous savons qu'avant leur expulsion de la Géorgie, les Orpélians, avoient été maîtres d'Ani; ce qui ne put être après la prise de cette ville en l'an 1161, puisque alors George la confia à Satoun, puis à Sarkis, et qu'il la céda ensuite aux Musulmans. Il est vrai que l'archevêque de Siounie place en l'an 1161 la donation que George fit d'Ani aux Orpélians; mais les faits que nous avons cités sont trop détaillés, pour que nous admettions celui-ci sans autre autorité. Selon Tchamtchéan (Hist. d'Arménie, tom. III, p. 147), sans doute d'après Vartan, George III, qui avoit cédé malgré luì la ville d'Ani aux Persans, la prit en l'an 1174, emmena prisonnier en Géorgie le prince Amirschah, et la donna à Ivané. Il est bien certain qu'Ani fut prise deux fois par les Géorgiens, après un court intervalle de temps; car Abou'lfaradj, qui a parlé de sa conquête en l'an 1161, dit (Chronique Syriaque, p. 374, et vers. Lat. p. 381) le roi de Géorgie la reprit en l'an 1485 de l'ère des Séleucides [1173 et 1174 de J. C.]. On ne voit pas qu'alors George en ait fait don aux Orpélians. Tchamtchéan ajoute qu'Eldigouz vint pour la reprendre, mais ce prince étoit mort à cette époque. Ne seroitil pas plus probable que George, après avoir, comme nous l'avons vu, soutenu dans cette ville un siége de trente jours, l'auroit cédée à Ivané après la retraite du sultan des Seldjoukides! Alors, quand cette ville, au bout de quatre ans, retomba au pouvoir des Musulmans, elle ne leur auroit pas été cédée par George; mais sa perte auroit été

que

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