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»les ecclésiastiques résolurent de casser son mariage avec la reine. » Tamar, satisfaite de cette résolution universelle, rompit le lien du » mariage: cependant, en congédiant son mari, elle lui fit des dons » considérables. Ce prince se retira d'abord dans le pays situé sur le »Pont-Euxin, d'où il passa à Constantinople. Au bout de quelque » temps, il revint de cette ville et rentra dans la Géorgie, où il soumit quelques provinces (M. Klaproth, désigne particulièrement la ville » de Khutaïsi, dans l'Imireth), qui lui prêtèrent serment de fidélité. II » rassembla alors une armée assez forte, marcha vers Téflis et fut » battu. Malgré cela, il se prépara pour une seconde entreprise, dans laquelle il fut encore vaincu. Les troupes de Téflis étoient com» mandées par Tamar elle-même. George fut alors abandonné par son »armée, et il pria cette princesse de lui accorder seulement la per>> mission de sortir de la Géorgie, ce qu'elle lui accorda; elle lui » donna encore une garde d'honneur pour l'accompagner. Depuis ce » temps, on ne connoît plus rien de ce qui concerne ce prince. » Henri Brenner parle (Series principum Iberiæ, p. 30) des mêmes événemens; et M. Klaproth rapporte (Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 179 et 180), à quelque chose près, les mêmes faits.

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(3) Aucun autre des historiens Arméniens que nous connoissons ne parle de cette guerre; Vartan dit seulement (dans Tchamtchéan, tom. III, p. 151) qu'en l'an 1185, Kizil-Arslan, atabek de l'Aderbaïdjan, s'empara de la forteresse de Dzarhak’har, située dans le voisinage d'Ani, qui appartenoit antérieurement à un émir Musulman appelé Kharatchaï, qui l'avoit enlevée à Basile, évêque d'Ani. Les Arméniens d'Ani, pour se délivrer des persécutions de la garnison Musulmane, vinrent assiéger le fort, qui fut pris, et où ils tuèrent la femme et les enfans d'Alischer, émir de Tovin, qui n'osa pas prendre les armes pour se venger, non plus que Kizil-Arslan.

(4) Henri Brenner (Series principum Iberia, p. 30), appelle David le second mari de la reine Thamar; il ajoute qu'il étoit fils d'un prince du pays d'Ouseti, contrée au nord de la Géorgie. M. Klaproth, dit aussi (Reife in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 180) qu'il se nommoit David, et qu'il possédoit le pays d'Ouseti; mais il ajoute qu'il étoit issu de la race des Pagratides. Le nom de Savslan ou Soslan, que lui donne notre auteur, étoit peut-être un surnom, car son petit fils s'appeloit comme lui David Soslan. ( Voyez Eugénius,

Historisches Gemälde von Grusien, p. 29. — Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 185.)

(5) Selon M. Klaproth (tom. II, p. 180), le mot Lascha signifie excellent ou éclatant, dans la langue des Abkhaz. On voit dans une note communiquée à Adler (Museum Cuficum Borgianum, p. 164) par le P. Avoutandil, Géorgien, que le nom de Lascha avoit été donné à ce prince parce qu'il avoit de grosses lèvres ; et nous nous rangeons de ce dernier avis.

(6) L'archevêque de Siounie les appelle ainsi, parce qu'ils suivoient la doctrine de l'église d'Arménie.

(7) On peut voir ce que j'ai dit de ces princes, de leur origine et de leur puissance, dans mon premier volume, pages 380, 381, 382, 434 et 435.

(8) Dans l'original Ur upp, l'émir sbasalar, en persan

امیر سپاه سالار

(9) La dignité databek fut sans doute instituée par les rois de Géorgie, à l'imitation des sultans Seldjoukides, et il paroît que les officiers qui en étoient revêtus, avoient la direction de toutes les affaires intérieures du royaume. La haute Géorgie ou le territoire ďAkhal-tsikhé porte encore aujourd'hui le nom de Sa-Atabago, c'està-dire, territoire de l'atabek (Klaproth, tom. II, p. 44); ce qui vient probablement de ce que les atabeks de Géorgie avoient le gouvernement particulier de ce pays.

(10) La ville d'Anpert, dont je n'ai pas parlé dans ma Description géographique de l'Arménie, étoit au nord de l'Araxes, dans la petite province d'Arakadzodn, dépendante de l'Ararat. Cédrénus l'appelle Ampier, Auries (tom. II, p. 764).

(11) Aucun autre écrivain Arménien ne parle des conquêtes que les Géorgiens firent à cette époque, sous les ordres des deux frères Zak'haré et Ivané. Les Arabes et les Syriens n'en ont parlé que trèssuccinctement, et ils se sont attachés à ce qui concerne les expéditions entreprises contre la ville de Khélath. Voici ce qu'ils en disent. En l'an 599 de l'hégire [1202 et 1203 de J. C. ], les Géorgiens, selon Abou❜lféda (Annal. Moslem. tom. IV, p. 206), se rendirent maîtres de la ville de Dowin [Tovin], dans l'Aderbaïdjan, qui appartenoit au prince Abou-bekr, fils de Pahlawan, fils d'Ildikouz. En l'an 1516 de l'ère des Seleucides [1204 et 1205 de J. C.], Abou❜lfaradj raconte

(Chronique Syriaque, p. 448, vers. Lat. p. 459), que les Géorgiens firent une invasion dans l'Aderbaïdjan, d'ou ils allèrent ravager le : territoire de Khélath. Ils traitèrent ensuite de la même sorte celui d'Ardjisch, puis ils revinrent camper devant un fort situé entre Khélath et Arzroum, qui est celui de Melazkerd, comme on le voit dans la chronique Arabe du même auteur, p. 431. Mohammed, fils de Bektimour, roi de Khélath, se joignit à Thoghril-schah, prince Seldjoukide d'Arzroum, et ils combattirent les Géorgiens, qui furent contraints de rentrer dans leur pays. Leur général appelé Zacharie le jeune lia, qui nous est inconnu d'ailleurs, fut tué dans cette bataille. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 186 et 187), place en l'an 602 de l'hégire [1205 et 1206 de J. C.] une expédition des Géorgiens contre Khélath, qui me paroît être la même que celle dont parle Abou'lfaradj. Selon cet écrivain, les Géorgiens furent également obligés de se retirer. Ibn-alathir dit encore que, dans la même année, Abou-bekr, prince de l'Aderbaïdjan et de l'Aran, petitfils d'Eldikouz, épousa une fille du roi de Géorgie, qui étoit sans doute Lascha George, pour mettre ses états à l'abri des invasions des Géorgiens. Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, p. 449, vers. Lat. p. 460) place en l'an 603 de l'hégire [1206 et 1207 de J. C.] une nouvelle invasion des Géorgiens dans le royaume de Khélath, alors sans souverain. C'est sans doute dans cette expédition que les Géorgiens s'emparèrent de la ville de Kars, alors dans la dépendance de Khélath, buli jhal wo jujö, comme le dit Ibn - alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 196), qui place cette conquête en cette même année. Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, p. 452) et Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 211) nous apprennent qu'en l'an 605 de l'hégire [de J. C. 1208 et 1209], les Géorgiens rentrèrent dans le royaume de Khélath, ou ils prirent la ville d'Ardjisch; ils n'éprouvèrent aucune résistance, et revinrent dans leur pays avec un immense butin, parce qu'Ayoub, prince de la race de Saladin, qui régnoit à Khélath, et étoit encore mal affermi sur son trône, n'osa sortir pour les combattre. En l'an 607 de l'hégire [1210 et 1211 de J. C.], selon Abou❜lféda (Annal. Moslem. tom. IV, p. 242), le roi de Géorgie vint assiéger Khélath, et fut pris, dans une sortie, par Ayoub, roi de cette ville, qui ne lui accorda la liberté qu'à condition qu'il rendroit un certain nombre de forteresses, qu'il renverroit cinq mille

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prisonniers Musulmans, qu'il paieroit la somme de mille dinars, qu'il feroit une trève de trente ans avec les Musulmans, et qu'il donneroit sa fille au roi de Khélath. Le roi de Géorgie s'en retourna dans ses états après avoir juré d'exécuter ces conventions. Les auteurs Arméniens (Tchamtchéan, tom. III, p. 185) placent à-peu-près à la même époque la conquête de Marand et celle d'Ardebil, dans l'Aderbaïdjan, par Zak'ha ré et Ivané.

(12) (13)

Pahlawan signifie héros, brave, en persan.

Jj Kizil - Arslan signifie effectivement lion rouge, en langue Turque.

(14) Je lis բարձրագոյնս, au lieu de բաձրագոյնս , qui n’est point Arménien.

(15) Cette ville est celle d'Hamadan, l'ancienne Ecbatane de Médie, qui étoit effectivement soumise à l'atabek Eldigouz, ainsi que les villes de Rei, d'Ispahan et de Kazwin. J'ignore pourquoi notre auteur a altéré le nom d'Hamadan en celui d'Hamian; car les Arméniens connoissent fort bien cette ville, qu'ils appellent ordinairement lia_ տան Ahmadan oս Համատան Hamadan.

(16) Dans le texte on voit le mot unp, qui n'est point Arménien; c'est l'arabeo, qui signifie patente, diplome royal. C'est le nom que l'on donnoit aux actes par lesquels les khalifes conféroient la souveraineté temporelle aux princes Musulmans.

(17) Dans le texte, on lit up doughraï, c'est le turk sjab thoghrai, mot par lequel on désigne la sorte de paraphe qui forme la suscription des lettres et des firmans du sultan des Turks, et qu'on voit aussi sur les monnoies Othomanes. Le thoghraï est formé par le nom du sultan, accompagné et surmonté de traits circulaires, qui'le rendent presque illisible. Il paroît que, dans l'origine, il avoit seulement la forme d'un arc; si l'on s'en rapporte à ce que dit Abou'lfaradj, qui, dans sa Chronique Syriaque (p. 244. vers. Lat. p. 249), fait remonter l'usage de cette espèce de signature au temps du sultan Seldjoukide Thoghrul-Begh, dont il paroît qu'elle tire son nom, en l'an 442 de l'hégire [1050 et 1051 de J. C.). C'est alors que ce prince fit mettre au haut des diplomes la figure d'un arc et qu'il plaça son nom dans l'intérieur. Cette signature s'appella Thougra, f, et celui qui fut chargé de l'apposer eut le nom de af Thougrai. (18) Le prince que l'historien des Orpélians appelle le sultan,

étoit Arslan - schah, fils de Thoghrul, sultan des Seldjoukides, dont la veuve avoit épousé Ildigouz; de sorte que les deux fils de l'arabek étoient frères d'Arslan, qui fut toute sa vie sous la tutelle d'Eldigouz. (19) Je lis Juunpt au lieu de forqpt, qui est dans l'édition de Madras, et qui ne présente aucun sens,

(20) Je lis ձաուկ au lieu de Մածուկ.

(21) Je lis ukppy, inférieur, au lieu de 2krph, qui n'est point arménien, et par opposition avec phu, supérieur, qui se trouve un peu plus bas.

(22) Kizil-Arslan Othman étoit le fils aîné d'Eldigouz. Après la mort de son frère Pahlawan, il posséda tous les états de son père; et il fut assassiné dans le mois de schaaban de l'an 587 de l'hégire [ 1191 de J. C. J.

(23) Mohammed Pahlawan succéda à son père Eldigouz, en l'an 568 de l'hégire [ 1172 et 1173 de J. C.], et mourut au commencement de l'an 582 [ 1186 de J. C.`].

(24) On lit dans l'édition de Madras, pup, qu'il faut remplacer par բարձր.

(25) Je lis ainsi, au lieu de 4, qui se trouve dans l'édition de Madras.

(26) Je lis de même 44, au lieu de

4.

(27) Le mot 424, qui est dans l'original, signifie littéralement une serrure. On le trouve plus souvent sous la forme ; c'est le persan. Dans le langage vulgaire, c'est que ou hump. Ii s'agit sans doute dans notre auteur d'un péage.

(28) Dans le texte, шqum azad, et Dupfumire tharkhan. Le premier mot est arménien et signifie libre: le second, qui existe aussi en persan,, tire son origine de chez les Turks. Il servoit à désigner, chez ces peuples, ainsi que chez les Mongols, tous ceux qui s'étoient distingués par de grands exploits, et qui avoient obtenu du prince le privilége d'être exempts de tout impôt et même de dépendance. Ceux qui avoient le rang de tarkhan entroient chez le souverain sans se faire annoncer; ils pouvoient obtenir jusqu'à neuf fois le pardon de leurs crimes, et tout le butin qu'ils faisoient à la guerre, leur appartenoit. Cette distinction fut apportée pour la première fois dans la Perse, par les Seldjoukides. La dignité de tarkhan existoit cependant depuis long-temps, puisque Menander Protector

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