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en parle, dès le VI. siècle de notre ère, comme d'un rang héréditaire chez les Turks 'qui habitoient à l'orient de la Perse ( Menand. Protect. Excerpta de legationibus, pag. 154). Dans son Traité de l'administration de l'empire (cap: XL, pag. 110, edit. Band.), Constantin Porphyrogénète fait mention d'une dignité qui existoit de son temps chez les Madjars établis en Hongrie, qui portoient le nom de Turks, et il appelle cette dignité napas, que je crois être la même que celle de tarkhan, et dont le nom me paroît altéré. Dans le Traité des cérémonies (tom. II, pag. 393), le même auteur dit que l'un des fils du roi des Bulgares portoit le titre de Boxías Tapxavos, ce qui me paroît encore être la même chose.

(29) Arslan-Schah, fils de Thoghrul, sultan des Seldjoukides. (30) J'ai conservé dans le texte le mot ut, qui se trouve dans l'édition de Madras. Ce mot signifie seulement beau-père; il est certain cependant que l'évêque Étienne étoit oncle d'Eligoum, par. sa femme, et non pas son beau-père.

(31) Nous avons déjà vu que les Géorgiens se trompoient dans leur chronologie en plaçant la mort de la reine Thamar, et par conséquent, l'avénement de son fils George IV, en l'an 1198. Thamar mourut probablement en l'an 1206. Il seroit possible cependant que le règne de George IV datât de l'an 1198; car il paroît, par le passage qui donne lieu à cette note, que Thamar régna en même temps que son fils. Selon les Géorgiens ( yoyez Klaproth, Reise in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, pag. 180 et 181 ), au commencement du règne de George IV, les habitans de Gandjah firent une irruption dans la Géorgie; mais le roi les vainquit et les fit rentrer dans l'obéissance. Djinghiz-khan, disent-ils, attaqua ensuite la Géorgie, dévasta la province de Somkhithi, et vainquit complétement George, qui en mourut de chagrin. Ce prince n'avoit point eu d'épouse légitime; mais il laissa d'une concubine un fils nommé David, qu'il fit héritier du royaume, sous la tutelle de Rousoudan, fille de Thamar, qui gouverna en qualité de reine; ce qui arriva en l'an 1211, et ce qui est faux comme on va le voir. Djinghiz-khan ne vint pas en Géorgie, mais ce fut un détachement de son armée qui y pénétra, sous les ordres de Soubada-Bahadour et de Tchepeh - Nouwian. Ce fut selon Ibn-alathir, auteur contemporain (ms. Arabe non. coté, tom. VI, pag. 272), en l'an de l'hégire 617 [ de J. C. 1220]

qu'ils entrèrent pour la première fois en Géorgie; ils y revinrent l'année suivante, et, comme le fait observer le même auteur (tom. VI, pag. 277), le pays étoit gouverné par une femme, qui est Rousoudan, et Ivané avoit la principale administration des affaires. L

وصل المنهزمون الى تفليس وبها ملكتهم والقيم بدولتها ايوانى

Raschid-eddin (ms. Persan, n.o 68 A, fol. 148 recto et verso) place à la même époque la seconde irruption des Mongols. C'est donc entre ces deux irruptions, vers l'an 1221, qu'il faut placer la mort de George IV, et environ dix ans plus tard que ne le disent les Géorgiens. Nous avons une nouvelle preuve de ce fait dans les Annales ecclésiastiques de Baronius, continuées par Raynald ( tom. XX, pag. 534 et seq.). Cet auteur y rapporte une lettre que le pape Honorius II adressa, en l'an 1224, en réponse à une autre que David, évêque d'Ani, lui avoit apportée quelque temps auparavant de la part de la reine Rousoudan: Russutana regina Aneguia. Ce dernier nom s'écrit encore Avoguia ou Aveguiva, selon une autre copie de cette lettre que j'ai vue dans les archives pontificales. Če nom, évidemment corrompu, me paroît venir des mots Géorgiens Rousoudan mep'he Abkhasetisa, Rousoudan, roi des Abkhaz, mal exprimés par le traducteur. Nous avons déjà fait remarquer qu'à cette époque les rois de Géorgie prenoient ordinairement le titre de roi des Abkhaz. La reine Rousoudan, dans cette lettre, qui fut écrite en 1222 ou 1223, annonce au pape la mort du roi son frère, lui fait connoître l'invasion des Tartares dans son royaume et leur expulsion, puis elle lui dit que son connétable Jean est prêt à se joindre avec ses troupes à l'empereur Frédéric, qui devoit alors aller en Palestine. La lettre de Rousoudan étoit accompagnée d'une autre qui avoit été écrite par son connétable Jean, qui est le même Ivané dont nous avons déjà parlé souvent: Joannes vir obediens serviens comestabulus totius Bratiæ sive Armeniæ. Ces derniers mots sont sans doute la traduction de ceux-ci : ամիր սպասալար ամենայն Վրաց եւ Lung, c'est-à-dire, émir sbasalar ou connétable de toute la Géorgie et l'Arménie, qui formoient le titre que prenoit ordinairement Ivané. On voit que c'est du mot 4g Vrats, qui signifie des Géorgiens, qu'on a formé le nom barbare et inconnu de Bratiæ. La lettre d'Ivané contient à-peu-près les mêmes choses que celle de Rousoudan; il ajoute seulement qu'il est prêt à joindre l'empereur Frédéric, avec

quarante

quarante mille hommes, dans le lieu que le pape lui indiquera. II dit ensuite quelques mots de son neveu Schahanschah: Nepos meus, filius fratris mei Sanxa nomine, dominus quindecim magnarum civitatum. Ani, Kars et d'autres grandes villes de l'Arménie, faisoient partie de l'apanage de Schahanschah. Nous ferons remarquer, pour en revenir à l'époque de la mort de Lascha George, que nous avons observé dans toute la chronologie Géorgienne antérieure au XV. siècle, une erreur radicale d'une dixaine d'années environ, plus ou moins, dont il nous est impossible de déterminer la cause, faute d'auteurs originaux.

(32) Le verbe hubky, dont j'ignore l'antiquité dans la langue Arménienne, me paroît venir de l'arabe, car il signifie, comme lui, gratifier d'une robe d'honneur. On appelle ordinairement en arabe ali la robe d'honneur que les souverains de l'Orient donnent aux personnes qu'ils veulent distinguer par une faveur particulière.

(33) J'ignore où étoit situé le fort de. Hraschgapert, dont le nom signifie fort admirable. Samuel d'Ani (ms. Arménien, n.o 96, folio 37 recto) fait mention d'un monastère appelé Hraschgapnag p [ l'habitation admirable], fondé en l'an 459 de l'ère Arménienne [1010 de J. C.], par Sempad Magistros. Il étoit situé dans le voisinage de Hraschgapert, qui étoit, à ce que je présume, dans la Koukarie.

(34) L'histoire de ce personnage, dont le P. Tchamtchéan n'a pas dit un seul mot dans son Histoire d'Arménie, est entièrement inconnue, quoiqu'il ait dû tenir un rang assez distingué dans sa patrie, si nous en jugeons par les paroles de notre auteur. Il vivoit, à ce qu'il paroît, à la fin du XIII. siècle, et sa postérité subsistoit encore à la fin du XVII. dans le même pays, comme on le verra bientôt dans la lettre que les princes de l'Arménie Orientale adressèrent au pape Clément XI, en l'an 1699.

(35) Dans l'original, wropriku, ce qui signifie à la lettre, qui est béni par tout le monde, ou très-béni.

(36) On lit dans l'édition de Madras phpηþu funny, du fort de Port. Comme nous ne connoissons pas de lieu de ce nom, nous avons substitué dans le texte celui de funny, Porodn, qui a été évidemment corrompu, ainsi que le prouve un passage qu'on trouve peu après dans le même ouvrage, chap. 7, p. 137, et dans lequel on voit qu'Éligoum fut tué devant le fort de Porodn.

Tome II.

R

(37) Comme Schahanschah n'avoit que quinze ans quand son père mourut, il ne put pas lui succéder tout de suite dans la dignité de généralissime ou de sbasalar, et cette charge fut remplie par son oncle Ivané, comme on le voit dans l'histoire d'Arménie. Nous avons souvent parlé de ce Schahanschah, qui fut prince d'Ani, dans notre premier volume, pages 382 et 435. Ce prince me paroît être le même personnage qu'un certain Sahenna, que Rubruquis visita au retour de son ambassade à la cour du grand khan des Mongols, où il avoit été envoyé par S. Louis, en l'an 1252. Voici ce qu'il en dit : « Quatre jours après » (son départ de Nakhidchevan), nous arrivâmes au pays de Sahenna, » qui est un seigneur Curgien (Géorgien) très-puissant autrefois, » mais aujourd'hui sujet et tributaire des Tartares, qui ont ruiné toutes » ses terres et forteresses. Son père Zacharie avoit eu tous ces pays » d'Arménie, pour les avoir délivrés des mains des Sarasins.... J'eus » quelques conversations et mangeai avec ce Sahenna, qui me fit beau>> coup d'honneur et de caresses, lui, sa femme et son fils Zacharie, qui >> est un jeune homme fort honnête et fort sage. (Voyage de Rubruquis en Tartarie, p. 144, dans la Collection de Bergeron, tom. I.")

(38) Cette femme est appelée nugy Tontsa, dans l'édition de Madras; mais, selon Tchamtchéan (tom. III, p. 225 et 259), elle s'appeloit чpy2 nugu Vartoïsch-Kontsa; et nous suivons sa manière de lire, parce que nous pensons qu'il a pu avoir entre les mains de meilleurs manuscrits, et qu'il a pu consulter d'autres ouvrages.

(39) Ce prince est le sultan du Kharizme, Mohammed - KharizmSchah (en arménien Khorazm-Schah), qui fut détrôné par Djinghizkhan, et mourut fugitif dans une île de la mer Caspienne, en l'an 1220.

(40) On trouve dans l'Histoire de Djélal-eddin, par Nisawy, le récit très-détaillé de toutes les expéditions de ce prince depuis les bords de l'Indus jusqu'à l'extrémité de la Géorgie. Ibn-alathir parle aussi fort au long des mêmes événemens.

(41) Ce personnage, nommé par les Arabes et les Persans l Schaloueh, étoit, selon Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, pag. 294), prince de Tovin,, et l'un des plus puissans

Etienne Orelian est, à notre . وهو من اكابر امرا الكرج des Georgiens .

connoissance, le seul historien Arménien qui en fasse mention sous ce nom. Tchamtchéan (Hist. d'Arménie, t. III, p. 203) l'appelle Schavé Cut, sans doute d'après Vartan. Il parle aussi (tom. III, p. 217)

d'un certain prince Arménien, nommé Van, fils de Schalové, qui étoit, en 1243, au service de Ghaïath - eddin, sultan des Seldjoukides de Roum. Si ce Schalové est le même que celui dont nous nous occupons, il appartenoit à la famille des princes de Khatchen; car celui-ci étoit fils d'un certain Sarkis Khatchenetsi.

(42) C'est ainsi que je traduis le mot чuusor, qui est dans l'original et qui signifie littéralement crieur. Selon Tchamtchéan, Grégoire, qu'il appelle Vané, étoit frère de Schavé ou Schalové.

(43) Selon Mirkhond (Histoire universelle, ms. Persan de la bibliothèque de l'Arsenal, tom. IV, folio 135 recto), le sultan Djélaleddin avoit avec lui trente mille cavaliers, la première fois qu'il entra dans la Géorgie.

(44) Mirkhond nous atteste également (loco suprà laudato) la trahison d'Ivané, qui, selon lui, fut partagée par Schalové; lequel au contraire, selon Tchamtchéan (tom. III, p. 203), se seroit conduit avec beaucoup de courage dans cette circonstance.

(45) Nisawy, dans son Histoire de Djélal-eddin (ms. Arabe, n.o 849, pag. 151), et Mirkhond (loco suprà laudato), disent également qu'Ivané fut vaincu par Djélal-eddin dans les environs de Karhni, qui dépendoit de Tovin, dont elle étoit voisine. Nisawy s'exprime ainsi.

dans un lieu appelé Karry, sur les frontieres بكرني من حدود دوين

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» de Dowin; » et Mirkhonddit: So, «dans la vallée de Karny,» (46) Tchamtchéan place cette défaite (tom. III, p. 202 et 203) en l'an 675 de l'ère Arménienne [1226 de J. C.]. Ibn-alathir (ms. Arabe non coté, tom. VI, p. 306) la met d'une manière plus précise au mois de schaaban de l'an 622 de l'hégire, ce qui répond au mois d'août de l'an 1225 de J. C., et qui, comme on voit, s'accorde bien mieux avec le récit de notre historien.

(47) Après la défaite d'Ivané, Djélal-eddin se rendit maître de Téflis et ravagea toute la Géorgie, où il fit plusieurs incursions dans les années suivantes. Toutes ces expéditions sont racontées avec beaucoup de détails dans l'Histoire de Djélal-eddin, par Nisawy, et dans l'Histoire universelle d'Ibn-alathir; si nous n'avions pas craint de trop alonger ces notes, nous eussions rapporté ici plusieurs morceaux fort intéressans de ces écrivains.

(48) Il est ici question de la mer Méditerranée, qui est presque toujours appelée Océan par les écrivains Arméniens.

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