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jet Almalikul, soient fort célèbres dans l'histoire de la Tartarie, leur position ne nous est pas connue d'une manière bien précise; il paroît seulement qu'elles étoient dans le voisinage de Kaschghar et d'Aksou, sur les bords de la rivière d'Ili, où étoit une ville que les Chinois appellent I-li-pa-li, et qui pourroit bien être la même qu'Alamalik ou Almalik. La géographie de ces régions est encore si mal connue, qu'on ne peut rien dire de positif sur ce qui les concerne. Du temps de Djinghiz-khan, cette dernière ville étoit gouvernée par un prince Turk appelé Soukian-Tekin, qui vint joindre le conquérant Mongol, avec un corps de troupes auxiliaires, lors de l'expédition du Kharizme. Bisch-balik étoit alors possédée par l'idykout. (Raschid-eddin, fol. 135 recto.)

(20) Notre auteur a commis une grande erreur en faisant deux rivières du Djyhoun et de l'Amoumoran, qui ne sont qu'un seul et même fleuve. Le Djyhoun, qui sépare la Perse du Turkestan, est aussi nommé par les Arabes et les Persans sei Nahar-Amouïeh,

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ria, ce qui signifie rivière ou eau d'Amou, du nom d'une ville dans le Kharizme, qu'elle traverse. Celui d'Amou-moran n'en est que la traduction en mongol; car, en cette langué, môran signifie un fleuve. Le manuscrit de la Croze contenoit la même erreur, car il a traduit: Superato magno flumine Tschehan et aqua quam ipsi vocant Amumoran. Il est probable que l'historien des Orpélians aura confondu le Syhoun avec le Djyhoun, et qu'il aura voulu dire que l'armée Mongole, après avoir traversé le Syhoun, avoit passé l'Amoumoran pour entrer en Perse. Ce fleuve bornoit, du côté du N. E., les états qui formoient le partage de la postérité d'Houlagou. On voit dans plusieurs ordonnances de l'empereur Ghazan-khan, que, pour

از آب آمویه تا حدود مصر : designer ses états, il se sert des expressions

-depuis eau d'Amou jusqu'aux fron از آب آمویه تا حدود شام و افرنج

depuis l'eau d'Amou jusqu'aux frontières de l'Égypte, ou de celles-ci : Ejlyphis

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tières de la Syrie et des Francs.

(21) Les noms de ces métropoles du Khorasan sont, en arménien, Palh, Hré, Mavr Nschavour, Dous et Tamghan, Reï et Daméghan, n'étoient point dans le Khorasan. L'édition de Madras, que nous avons sous les yeux, présente une faute dans le nom d'une de ces villes,

qui se trouvoit aussi dans le manuscrit de la Croze; on y lit S, au lieu de Sur, qui est la ville de Thous: aussi la Croze a-t-il traduit Fun. Toutes ces villes furent conquises dans l'expédition que Djinghizkhan fit en personne dans le Khorasan.

(22) Ces pays sont appelés, dans l'arménien, Khoujasdan, Lorhasdan, Barsgasdan, K'hourtesdan, Arabsdan, Tiarbek'hir, Asoresdan, Schouschdar, K’herman, Paghtad et Pasra. Ils furent conquis en peu d'années, par les généraux Mongols envoyés par Oktay; mais ils n'en gardèrent réellement que la plus petite portion, car plusieurs des princes de ces régions conservèrent leurs possessions en se reconnoissant vassaux des Djinghiz-khanides. Au kouriltay, ou assemblée générale, qui fut tenue à l'époque de l'inauguration de Gaïouk, successeur d'Oktay, on vit, selon Raschid-eddin (fol. 227 verso), les personnages les plus distingués de l'Yrak, du Louristan, de l'Aderbaïdjan, du Schirwan, Rokn-eddin, sultan des Seldjoukides de Roum; les deux David, rois de Géorgie; le frère du sultan d'Halep; Bedr-eddin Loulou, sultan de Moussoul; Fakhr-eddin, kadhy❜lkodha de Baghdad; les ambassadeurs des Francs, du Farsistan et du Kerman, avec Schehabeddin et Schems-eddin, envoyés du prince des Ismaéliens. Nous observerons, sur la liste des pays conquis, selon l'archevêque Étienne, qu'il s'en faut beaucoup que les Mongols aient conquis l'Arabie, dont ils ne possédèrent jamais qu'une petite portion, voisine de Baghdad. Au lieu de Phшppkpbp Tiarpek’hir, il paroît qu'il y avoit dans le manuscrit de la Croze, Shupump Diarbak'h.

(23) Ce fut Tcharmaghoun qui envahit l'Aderbaïdjan, l'Aran, l'Arménie et la Géorgie, de l'an 1231 à l'an 1240.

(24) Ce fut, selon Abou❜lfaradj, en l'an 1551 de l'ère des Séleucides [1240 de J. C.] que les Mongols s'approchèrent pour la première fois du pays de Roum, et vinrent dans les environs d'Arzroum, sans s'avancer davantage. Ce ne fut que l'année suivante que Tcharmaghoun attaqua sérieusement les Seldjoukides, vainquit le sultan Ghaïatheddin, auprès d'Arzendjan, et pénétra dans l'intérieur de l'Asie mineure, dont il se rendit maître.

(25) Au lieu de 'l quduqpu, à Gangra, ville de Paphlagonie, on voit dans l'édition de Madras 'quiriqnipu à Kankoura; il paroît que dans le manuscrit de la Croze, il y avoit 4 wqnzphu, car on lit dans sa traduction Gaguriam.

(26) II paroît qu'il y avoit quelque chose de plus dans le manuscrit de la Croze, car il a traduit, et Smyrnam Ephesiorum.

(27) La Cilicie, occupée par les Arméniens, ne fut pas conquise par les Mongols; ses princes se hâtèrent, après la conquête de l'Asie mineure, de conclure une alliance avec les vainqueurs.

(28) Le voyageur Rubruquis (dans la collection de Bergeron p. 3) nous apprend que l'empereur de Trébizonde étoit vassal des Mongols.

(29) Dans l'original, qui fiu, que la Croze a traduit domum Schamaï ; c'est la Syrie, que les Arabes appellent la Scham.

pas

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(30) Dans l'édition de Madras, ' fun, faute qui n'étoit dans le manuscrit de la Croze, qui a traduit comme nous usque ad Hams et Hamai. Il s'agit ici d'une époque plus récente : ce ne fut que sous le règne d'Houlagou que les Mongols entrèrent en Syrie.

(31) Le général Tchorman est appelé par d'autres écrivains Arméniens (Tchamtch. tom. III, p. 204), Tcharma, Tchorma, ou bien Tchorma-khan et Tcharmaghan. On a déjà pu remarquer que Raschideddin l'appeloit constamment Tcharmaghoun. Aboul'faradj le nomme, dans sa Chronique Syriaque, Scharmagoun, et dans sa Chronique Arabe, Djourmaghoun. Je pense que le nom de Tchorman n'est qu'une contraction de celui de Tcharmaghoun, comme nous aurons occasion d'en remarquer beaucoup d'autres dans les noms Mongols. Selon Tchamtchéan, les autres généraux Mongols qui vinrent en Arménie avec Tcharmaghan, se nommoient Penal-nouïn, Moular-nouïn, Ghadaghan, Tchagatha, Toughata, Sonitha, Dchola, Asouthou, Patchou, Thouthou, Khouththou, Asar ou Aslan, Okotha, Khola, Khourhoumdchi, Khounan et Gharapougha.

(32) La Croze a traduit, anno sexcentesimo octogesimo quinto, l'an 685 de l'ère Arménienne, qui répond à l'an 1236 de J. C., tandis qu'on voit dans notre édition 1236, date sur laquelle il n'y a aucune difficulté, mais qui nous donnera occasion de faire une remarque générale, c'est que nous pensons que l'auteur Arménien ne s'est jamais servi des années de l'ère Chrétienne, mais qu'il a toujours employé celles de l'ère Arménienne, ce qui est bien plus naturel. Les extraits de la Croze nous en fourniront d'autres exemples; ce sont les éditeurs de Madras qui ont changé toutes ces dates.

(33) Dans l'arménien, Houlavou-ghan. Ce prince étoit le cinquième fils de Touly-khan, quatrième fils de Djinghiz-khan, et de Siourkoukitny-Biky, fille de Tchakembou, frère de Wang-khan, roi des Keraït. II fut le premier prince de la race Mongole qui régna sur la Perse, et il mourut, selon Raschid-eddin (fol. 298 verso), le 19 de reby 2.o de l'an 663 de l'hégire [8 février 1265 de J. C. ], à l'âge de quarantehuit ans, dans son kischlak ou résidence d'hiver de Tchaghathou lÿ, auprès de Maraghah. (Raschid-eddin, fol. 210 recto et 297 verso.) Abou❜lfaradj place le même événement dans les premiers jours du carême de l'an 1576 de l'ère des Séleucides [1265 de J. C.]: et comme en cette année le carême commença le 4 février, on voit qu'il s'agit de la même date. (Chronique Syriaque, p. 543, vers. Lat. p. 567.)

بقشلاق چغاتو

(34) Nous appelons ce prince Djinghiz-khan, pour nous conformer à l'usage établi par un grand nombre d'orientalistes. Les Arméniens le nomment Tchankez ou Tchangez-khan, ce qui se rapproche plus du mongol, dans lequel on prononce Tchingkiz-khakan, is me. On devroit, d'après le persan, l'appeler Tchinkiz-khan,

ce qui est toujours, à peu de chose près, le même nom.

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(35) Le dernier khalife de Baghdad fut Mostasem - billah Abou-Ahmed Abdallah, et la ville de Baghdad fut conquise par les Mongols le 26 de mouharram de l'an 656 de l'hégire [2 février 1258]. Les Géorgiens qui étoient au service des Mongols s'y distinguèrent, au rapport d'Abou'lfaradj, par le carnage qu'ils y firent. (Chronique Syriaque, p. 528 et 529, vers. Lat. p. 550.) Le khalife fut tué le 14 du mois de safar [ 20 février 1258]. (Voyez Abou❜lfaradj, Chronique Arabe, p. 520, vers. Lat. p. 339.) Au lieu de l'an 1258 de J. C., on lisoit dans le manuscrit de la Croze, en l'an 707 de l'ère Arménienne, anno septingintesimo septimo.

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(36) On verra un peu plus bas que le siége de cette ville dura un an et quelques mois. Il est certain, par le témoignage de tous les écrivains Musulmans, qu'elle se défendit pendant près de deux ans, avec la plus grande opiniâtreté, et que les assiégés furent réduits à se manger les uns les autres. Almalek-alkamel-Mohammed, qui en étoit roi, fut tué en la défendant. Un grand nombre de princes et de troupes auxiliaires Arméniennes et Géorgiennes se trouvèrent à ce siége, avec les Mongols, commandés par Yaschmout, troisième fils d'Houlagou. La ville ne tomba en son pouvoir qu'en l'an 658 de l'hégire [1259 et 1260]. Tome II. S

(37) Halep fut pris par Houlagou, selon Abou❜lféda ( Ann. Mosl. tom. IV, pag. 578), le 9 de safar de l'an 658 de l'hégire [ 25 janvier 1260 de J. C. ], et la citadelle ne se rendit que plus de deux mois après, un lundi, 21 de reby 2. [le 12 avril ]. Il faut lire dans le texte d'Abou❜lféda (tom. IV, pag. 582)

ومن ربيع

الاخر

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, au lieu de, parce que le 11 de reby 2. de cette année ne répondoit pas à un lundi.

(38) Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 533, et vers. Lat. pag. 555) et Abou❜lféda (Annal. Moslem. tom. IV, pag. 584 et 586) font mention de la prise de Damas et de celle de Baalbek par les Tartares.

тит,

(39) La ville d'Antioche s'étoit soumise aux Mongols long-temps avant l'arrivée d'Houlagou dans l'Occident. On voit dans Mathieu Paris (page 876) qu'à la fin de l'été de l'an 1244, le principal chef des Tartares envoya par deux fois des ambassadeurs à Bohémond V, alors prince d'Antioche, pour lui demander, i.° d'abattre les murs de ses villes et de ses forteresses; 2.° de lui envoyer tout le revenu de sa souveraineté; et 3.o de lui livrer trois mille jeunes filles. Eodem anno ( 1244), æstate declinante, præcipuus rex Tartarorum significavit bis per diversos nuncios principi Antiochiæ, ut tria sua sibi compleret mandata, sin autem solus gladius cruentatus ultionem exerceret : priut humiliaret muros civitatum suarum ac castrorum; secundum, ut mitteret ei redditum totum auri et argenti ex principatu suo provenientem; tertium, ut tria millia virginum ei destinaret. Par ces mots, præcipuus rex Tartarorum, il faut entendre le principal commandant des forces Mongoles dans l'Occident: ce qui nous porte à croire qu'il s'agit de Batchou-nouïan dans l'historien Anglais; à moins qu'il ne parle de Nasawour-nouïnas jools ous et lasawour, qui, précisément pendant l'été de l'an 1555 de l'ère des Séleucides, et de l'an 641 de l'hégire, qui répond à celui de l'an 1244 de J. C., passa l'Euphrate et vint jusqu'aux portes d'Halep, d'où il put facilement envoyer envoyer son message à Antioche. Nous pensons cependant qu'il parla au nom de Batchou-nouïan. Le prince d'Antioche refusa d'obtempérer à cette demande, et le général Mongol ne put le punir de son refus avec son armée affoiblie par les grandes chaleurs de la Syrie; il fit bientôt après sa retraite par l'Asie mineure. ( Abou❜lfaradj, Chronique Syriaque, pag. 504 et sos, et Chroniqne Arabe, pag. 486.) Il est probable que les Tartares furent moins exigeans par

نساور نوین

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