Images de page
PDF
ePub

༢༡༠

chid-eddin (fol. 317 recto), Abaka-khan mourut à Hamadan dans le palais de Fakhr-eddin-Menoutcheher, l'un de ses ministres, le mercredi 20 de dhou'lhedjah de l'an 680 de l'hégire [ 1.o avril 1282 de J. C.], après un règne de dix-huit ans, ce qui est d'accord avec Abou❜lfaradj (Chronique Syriaque, pag. 566), qui dit qu'il mourut le 1. de nisan de l'an 1593 de l'ère des Séleucides, qui répondoit alors au 20 du douzième mois de l'année Arabique, et non au onzième, comme l'auteur Syrien le dit sans doute par inadvertance, car le même défaut de concordance se remarque dans sa Chronique Arabe (pag. 553, et vers. Lat. pag. 361 ). Notre auteur, comme il l'a déjà fait dans un autre endroit, donne à la ville de Hamadan le nom de Hamian; et cette sorte d'altération lui appartient bien, car on voit, par les fragmens de la traduction de la Croze, qu'on lisoit de même dans son manuscrit. Selon Raschid-eddin (fol. 299 recto), Abaka étoit monté sur le trône le 3 de ramadan de l'an 663 de l'hégire [ le 19 juin 1265 de J. C.], plus de quatre mois après la mort de son père; il n'y avoit donc pas encore dix-sept ans qu'il régnoit à l'époque de sa mort. Il étoit né le 28 de djoumadi-el-awel de l'an 631 de l'hégire [ 1.er mars 1234 de J. C.], dans le Mogholistan. Sa mère étoit Souïtchin-Khatoun, ou plutôt Iesoun- tchin - Khatoun

cr

de la tribu de Seldouz. Cette princesse mourut یسون چین خاتون

au mois de djoumadi-el-akher de l'an 670 de l'hégire [janvier 1272]. (Voyez Raschid-eddin, fol. 274 recto, 299 recto et 312 recto.) Abaka avoit un peu plus de quarante-huit ans quand il mourut.

(33) C'est d'Étienne, archevêque de Siounie, auteur de cet ouvrage, qu'il est question dans cet endroit.

(34) Dans l'arménien, had hun uppníuß, au grand divan royal, qui étoit à Tébriz, alors capitale de l'empire des Mongols en Perse. (35) Je pense qu'il est ici question d'Arghoun-Aka, ancien gouverneur général de la Perse, et alors principal ministre d'Abaka, comme on pourra le conclure d'une de nos notes, dans laquelle on verra que Sempad mourut environ douze ans avant l'époque de la mort d'Arghoun-Aka, qui arriva en 1275. ( Voyez la note 38.)

(36) Dans cet endroit ainsi que dans un autre un peu plus bas, on lit seulement dans le texte Sahib.

(37) Ce personnage m'est inconnu.

(38) Il est assez difficile de déterminer l'époque précise de la mort

de Sempad, pour trouver celle du commencement de sa souveraineté. Il succéda à son frère Éligoum, qui, selon notre auteur, mourut au siége de Miafarékin; et d'après la manière dont son récit est conçu, on devroit croire que cet événement arriva pendant le fameux siége de cette ville, en 1259; mais nous savons par fui-même qu'il n'en put être ainsi, puisque Sempad étoit déjà prince souverain des Orpélians en 1251 et 1256, et que ce fut en cette qualité qu'il fit deux fois le voyage de Karakoroum. Il faut donc croire que l'archevêque de Siounie s'est trompé en mettant à la même époque deux événemens arrivés dans des temps différens, ou qu'il a confondu le fameux siége de Miafarékin avec un autre plus ancien pendant lequel Éligoum seroit mort. On voit effectivement par Abou'lfaradj (Chronique Syriaque, p. 504) que quand les Mongols vinrent sommer le prince d'Antioche de se soumettre à leur puissance, ils attaquèrent aussi Miafarékin, qu'ils ne purent prendre. Il faut remarquer qu'Étienne Orpélian, tout en se trompant sur l'époque du siége de cette ville, où Éligoum se trouva, observe cependant qu'elle ne fut pas prise; ce qui ne peut se rapporter au siége de 1259, car alors Miafarékin tomba au pouvoir des Mon. gols. Nous avons déjà dit que ce fut dans l'été de 1244 que les Mongols passèrent l'Euphrate et s'avancèrent jusqu'aux portes d'Antioche; c'est donc, selon toute vraisemblance, en l'année précédente, 1243, qu'il faut placer la mort d'Eligoum: ce qui s'accorde fort bien avec tous les autres événemens rapportés par Étienne Orpélian. Comme après lui son frère Sempad gouverna sa principauté pendant vingt ans, on doit donc placer la mort de ce dernier environ en l'an 1263 ou 1264, s'il s'agit d'un règne de vingt ans accomplis, et avant la mort d'Houlagou ; aussi, dans la narration de l'historien de sa famille, rien ne prouve qu'il ait pu prolonger sa vie jusqu'au règne d'Abaka.

(39) Qu'il purifie l'impureté de son fils, c'est-à-dire, d'Étienne Orpélian, archevêque de Siounie, auteur de cet ouvrage, qui étoit le fils adoptif de Darsaïdj.

(40) Rhouzoutan, que les Géorgiens et les Arabes nomment Rousoudan, est une des plus célèbres reines de l'Asie; et son histoire, non moins intéressante que celle de sa mère Tamar, pourroit tenir une place considérable dans l'histoire du XIIIe siècle. Elle succéda à son frère Lascha George, au préjudice d'un enfant naturel qu'il avoit laissé dans un âge trop jeune pour régner. Nous avons déja prouvé qu'elle

étoit montée sur le trône en l'an 1222. M. Klaproth (Reife in den Kaukasus und nach Georgien, tom. II, p. 181), par suite d'une erreur qui s'est glissée dans toutes les dates de l'histoire de Géorgie, place son avénement en l'an 1211, onze ans avant l'époque que nous lui avons assignée. M. Klaproth ajoute que, dans les premières années de son règne, Djelal-eddin, sultan du Kharizme, entra dans la Géorgie. Nous avons déjà vu que c'est en 1225 qu'il faut placer la date de l'invasion de ce prince, ce qui confirme ce que nous avons avancé. Cette même erreur a fait placer en l'an 1237 la mort de Rousoudan, qui, selon les historiens Arméniens (Tchamtchéan, Histoire d'Arménie, tom. III, p. 224), est arrivée en l'an 1247. Cette princesse, pour ne pas se soumettre aux Mongols, s'empoisonna dans la forteresse d'Ousaneth, située dans le royaume d'Imireth, elle s'étoit retirée.

ой

(41) On trouve dans l'original pn, mot étranger à l'arménien, qu’Éléazar Schamir interprète par դեսպակ, դագաղ et նաչ, qui signifient tous coffre, boîte, bière. Ce mot est l'arabe, qui veut dire coffre, et qui est passé dans l'arménien vulgaire sous la forme de թավուտ.

(42) D'autres auteurs Arméniens (Tchamtchéan, Histoire d'Armé nie, tom. III, pag. 223) nous apprennent que Rousoudan envoya son neveu David à Ghaïath-eddin-Kaïkhosrou, sultan des Seldjoukides de Roum, qui le fit garder prisonnier à Césarée en Cappadoce. Dans le même temps, elle avoit donné sa fille en mariage au sultan; ce qui arriva en l'an 1548 de l'ère des Séleucides [ 1236 et 1237 de J. C. ], qui répond à l'an 634 de l'hégire, selon Abou'lfaradj, qui parle de cette alliance dans sa Chronique Syriaque (pag. 498, et vers. Lat. pag. 515). Selon la version Latine, le sultan auroit épousé la sœur de la reine d'Ibérie, ce qui contrediroit le récit des auteurs Arméniens; mais cette erreur ne se trouve pas dans le texte Syriaque, qui

on

dit positivement), JADO Lis ILA) DA LAI, lui amena pour épouse la fille de la reine de Géorgie. Quand cette princesse vint dans l'Asie mineure, elle étoit accompagnée d'un évêque, de plusieurs prêtres, et d'un prince Géorgien qu'Abou'lfaradj appelle I;aas po, Daouid-Zoghoura, c'est-à-dire, David le Petit, et qu'il qualifie de Ai), roi de l'Ibérie intérieure :

peut-être étoit-ce effectivement là le titre que portoit David, neveu de Rousoudan; car il est évident que c'est de lui qu'il s'agit dans le récit d'Abou'lfaradj, quoique cet auteur se trompe en le faisant frère de la princesse qu'épousa Ghaïath-eddin Kaïkhosrou. La suite de sa narration prouve manifestement qu'il y avoit quelques motifs secrets dans l'alliance de Rousoudan avec le sultan des Seldjoukides; car il rapporte que, peu après son arrivée, la princesse Géorgienne embrassa la religion Musulmane, et que l'évêque qu'elle avoit amené, ainsi que son frère, furent enfermés prisonniers dans un fort, où ils restèrent jusqu'à ce qu'ils furent délivrés par les Tartares; ce qui est vrai, car ce furent les Mongols qui rendirent la liberté au neveu de Rousoudan, quand ils firent la conquête de l'Asie mineure. Ghaïatheddin Kaïkhosrou eut de la fille de Rousoudan un fils nommé Alaeddin, qui, quoique fort jeune, fut associé à l'empire par ses frères Azz-eddin et Rokn-eddin en l'an 646 de l'hégire [1248 et 1249 de J. C. ]. Ala-eddin mourut en l'an 652 de l'hégire [ 1254 et 1255 de C.]. J. C.], par la perfidie de son frère Azz-eddin, lorsqu'il alloit par son ordre à Karakoroum à la cour de Mangou-khan.

(43) Le prince qui succéda à Rousoudan est souvent appelé par les Géorgiens Soslan David, du nom de son aïeul; il fut encore surnommé Saïn, nom qu'il avoit sans doute reçu des Mongols, et qui, comme nous l'avons déja vú, signifie bon, dans leur langue. Nous avons rapporté comment il fut privé de la couronne par sa tante Rousoudan, et comment il fut gardé prisonnier dans l'Asie mineure. It ne put être délivré qu'en l'an 1243, car ce ne fut qu'en cette année que les Tartares se rendirent maîtres de Césarée, où on le gardoit. (Voyez Abou❜lfaradj, Chronique Syriaque, p. 502.) Comme à cette époque Rousoudan refusoit de se soumettre à l'empire des Mongols, Batchou-Nouïan, leur général dans l'Occident, résolut de soutenir les droits de David Soslan, pour se faciliter les moyens de soumettre la Géorgie. Les princes de la grande Arménie, alors dépendans des Mongols, se joignirent à eux; et Vahram, prince de Schamkor, alla chercher David Soslan pour l'amener à Batchou, qui se hâta d'entrer en Géorgie pour le mettre en possession du royaume et le faire proclamer à Téflis. Par reconnoissance pour les services que Vahram lui rendit en cette circonstance, le nouveau roi prit le surnom de Vahramoul. Batchou l'envoya ensuite à Karakoroum pour recevoir l'investiture du

[ocr errors]

royaume de Géorgie: cependant il ne put en obtenir la possession entière; car dans le temps que Rousoudan fut réduite à se donner la mort pour ne pas tomber au pouvoir de Batchou, elle avoit mis son fils, qui s'appeloit aussi David, sous la protection de Batou, prince du Kaptchak, et celui-ci l'avoit envoyé à Karakoroum; de manière que les deux princes furent présens à l'inauguration de Gaïouk, en l'an 1247. (Voyez Abou❜lfaradj, Chronique Syriaque, p. 506, et Chronique Arabe, p. 490, et Raschid-eddin, fol. 227 verso.) La recommandation toutepuissante de Batou fit aussi accorder le titre de roi de Géorgie au fils de Rousoudan; de sorte que le royaume fut partagé en deux. David Soslan eut la Géorgie supérieure, composée des pays de Kharthli, de Kakhéthi, de Sa-Atabago ou d'Akhal-tsikhé, avec une partie du Schirwan. Le fils de Rousoudan eut la Géorgie inférieure, composée des provinces d'Imireth, de Mingrélie, d'Odischi, de Svanethi, de Djikhethi et d'Abkhasethi. On distingua ce dernier roi de l'autre David par le surnom de Narin, qui, selon M. Klaproth (Reife in den Rautasus und nach Georgien, tom. II, p. 183), signifie en mongol le nouveau venu. Ce surnom lui fut sans doute donné parce qu'il ne vint à Karakoroum qu'après David Soslan.

(44) Ce passage me paroît corrompu: dans l'état où il est, il signifie, il prit d'abord pour femme Khoïant de Nakhidchevan, Esougan. Il est probable que les copistes ont oublié au moins un mot; peutêtre_faudroit-il lire, եւ առնու իւր կին զխոյանդն Նախիջեւանու զդուխտ Է սուկաւն օս Էսուկասին. C'est dans cette supposition que j'ai

fait ma traduction.

(45) Dans le texte, on litur, à la grande cour, c'est-àdire, à la cour du grand khan, à Karakoroum

(46) Abaka-khan eut à soutenir, depuis l'année 666 de l'hégire jusqu'en 669 [1267-1270 de J. C. ], des guerres opiniâtres dans le Khorasan et dans la Transoxane, contre Barak, prince qui régnoit sur la postérité de Djaghataï, deuxième fils de Djinghiz-khan. Çe fut sans doute dans ces guerres que Darsaïdj eut occasion de signaler sa valeur au service des Mongols.

(47) Au lieu de ' Cuppu, qui est dans l'édition de Madras, je lis' Cur, en Syrie. Sous le règne d'Abaka, dans l'hiver de l'an 1280, son frère Koungourtaï fit une invasion en Syrie, et repassa bientôt l'Euphrate, se contentant d'avoir ravagé les environs d'Halep. Dans l'au

« PrécédentContinuer »