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inscription rapportée par Jean Ouosk'herdjan (page 64) nous en fait connoître un autre, nommé Badzadz Musud, marié à une femme appelée Touta, qui passoit pour être de la famille des Mamigonéans. II mourut, à ce qu'il paroît, en l'an 1280, et il fut enterré au monastère d'Haghpad. Nous allons rapporter ici l'inscription qui se trouvoit sur son tombeau : Arthure, shehuuuntot nanenyu Uarna sulus Ես Պածած որդի Լիպարտի եւ ամուսին իմ Դուդայ յազգէ Մամիկու նեանց , միաբանեցաք սբ նշանիս Հաղբատայ, եւ սբ Գրիգոր լուսաւոր չին, որ վկայիւք ստույգ, նր Ճկոյթն առ մեզ էր նախնեօք, զայն ի խնդրոյ եպսիս եւ միաբանացս ընծայեցաք ՚ի սբ կաթուղիկէս, եւ այլ արդիւնա Çï ՅօՀաննէս եւ միաբանքս սահմանեցին տօն ծակամտի շաբաթ օրն եւ

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ետուն մեզ տուն եւ այգի զինչ էլ միաբանի . կատարիչքն օրհնին յԱ « En l'an 729 [1280 de J. C.], sous la principauté de Satoun, moi » Badzadz, fils de Libarid, et ma femme Touta, de la race des Mami» gonéans, nous avons réuni à la sainte croix d'Haghpad le petit doigt » de saint Grégoire l'Illuminateur, dont nous avons hérité de nos aïeux, >> et que nous attestons être véritable. Sur la demande de l'évêque et » des frères, nous l'avons donné à cette sainte église avec d'autres pré>> sens. Le seigneur Jean et les frères ont réglé qu'on diroit pour nous » la messe dans toutes les églises, à la fète du samedi du crucifiement, » le samedi et le dimanche suivant. Nous avons encore donné une » maison et une vigne pour l'usage de la communauté. Ceux qui rem>> pliront ces dispositions seront bénis de Dieu. »

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(15) Ce Jean Orpélian devint archevêque de Siounie après la mort de son parent, en l'an 1304. Nous ignorons l'époque de sa mort. Comme son parent, il cultiva les lettres et composa plusieurs ouvrages théologiques qui nous sont inconnus.

MÉMOIRE

SUR

L'ÉPOQUE DE LA COMPOSITION

DE LA GÉOGRAPHIE

ATTRIBUÉE A MOYSE DE KHOREN.

LE

E célèbre historien Arménien Moyse de Khoren naquit à Khoren ou Khorni, bourg de la province de Daron. Il fut disciple du patriarche Sahag Arsacide, et de S. Mesrob, son coadjuteur et son ami, l'inventeur de l'alphabet Arménien. Le premier mourut en l'an 440, et le second six mois après. Moyse avoit été envoyé par eux, dans sa jeunesse, à Édesse, à Antioche, à Alexandrie, puis à Rome, d'où il alla à Athènes et à Constantinople, pour s'instruire dans la langue et la philosophie des Grecs. Il parle lui-même de ces voyages dans son histoire. Moyse contribua ensuite à la traduction de la Bible que Sahag et Mesrob firent faire en arménien, et qu'ils écrivirent dans les nouveaux caractères alphabétiques qu'ils avoient mis en usage. Cette traduction, commencée en l'an 407, ne fut achevée qu'en 433. Il est donc fort probable que Moyse de Khoren étoit déjà assez avancé en âge quand il composa son histoire. Elle fut dédiée à Sahag Asbied, prince des Pagratides,

qui fut, en 481, proclamé marzban d'Arménie par ses compatriotes révoltés contre les Persans, et qui mourut en 483, après avoir combattu dix-neuf mois contre eux. L'histoire de Moyse de Khoren fut certainement composée avant cette époque; et il est fort douteux même que cet écrivain ait prolongé son existence jusque là. Dans sa dédicace, il ne donne pas à Sahag le titre de marzban, et l'on n'y trouve rien qui indique que ce personnage eût alors l'autorité suprême sur sa nation. Comme cette histoire ne s'étend que jusqu'à la mort de Sahag et de Mesrob, c'est-à dire, en l'an 441, il est bien probable qu'elle a été composée peu après; et si elle l'avoit été plus tard, il est bien difficile de croire que l'auteur n'eût pas fait mention des guerres sanglantes que les Arméniens eurent à soutenir postérieurement contre les Persans. En admettant même que le récit de ces événemens n'entrât pas dans son plan, il seroit étonnant, s'il avoit écrit long-temps après, qu'il n'eût pas au moins parlé indirectement du généralat de Vartan Mamigonéan, gendre du patriarche Sahag, et célèbre chez les Armé niens par ses exploits et sa mort héroïque; sur-tout après avoir parlé plusieurs fois de lui dans le cours de son histoire. Toutes ces considérations réunies me portent à croire que cet ouvrage fut composé avant l'an 450; et il étoit déjà fort vieux à cette époque, ainsi qu'il le dit lui-même. Cependant il prolongea encore son existence pendant quelques années. En 450, un certain Eznig, qui avoit été son condisciple, étoit évêque de Pakrevant, et Moyse fut son successeur, nous ignorons en quelle année; malgré cela, il n'est guère probable que Moyse de Khoren ait encore vécu long-temps après l'an 460, et, par conséquent, qu'aucun de ses ouvrages puisse être d'une date postérieure.

L'ouvrage géographique, écrit en arménien, que nous avons

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sous le nom de cet historien, est rédigé en grande partie, comme l'auteur l'avoue lui-même, d'après un autre traité de géographie composé par Pappus d'Alexandrie, qui vivoit sous le règne de Théodose le Grand, à la fin du IV. siècle. C'est sans doute le livre que Suidas (1) attribue à cet auteur et qu'il intitule Xwegapia oixouμevizń. Comme il ne nous est connu que par ce lexicographe, il nous est impossible de savoir si l'ouvrage de Pappus a été traduit en son entier, ou s'il a été seulement abrégé par le translateur Arménien. Nous sommes assez portés à admettre cette dernière opinion; car le titre de Chorographie universelle que Suidas donne à l'original Grec, promet un ouvrage bien plus considérable que celui que nous avons. Nous croyons que le traducteur n'aura conservé que les grandes divisions, et qu'il aura supprimé tous les détails pour les pays éloignés de l'Arménie. Quant à ce qui concerne ce pays et les contrées limitrophes, il est évident qu'il a supprimé tout ce qui se trouvoit dans la Géographie de Pappus, et qu'il l'a remplacé par des renseignemens plus exacts, tirés sans doute d'écrivains Arméniens, ou résultant de ses connoissances personnelles. Comme cette partie l'intéressoit plus particulièrement, il est entré dans de plus grands détails, et il a donné la nomenclature générale de toutes les provinces de la grande Arménie, de la Géorgie et de l'Albanie. Nous pensons que c'est à-peu-près de cette façon qu'étoient traitées les autres régions. Pour tous les pays soumis à l'empire romain, ou étrangers à l'Arménie, il se contente de transcrire les noms Grecs de son original, sans altérer même leurs terminaisons. Il n'en est pas ainsi pour les trois pays que nous venons d'indiquer; ce qui nous fait

(1) Sub voce Пάжños, tom. III, pag. 23, ed. Kuster.

croire, avec assez de vraisemblance, que c'est une addition de l'auteur Arménien. Il n'en est pas tout-à-fait de même pour ce qui concerne la Perse: quoique ce traducteur ait cherché à faire usage de ses connoissances particulières, on voit qu'il n'en avoit pas d'assez positives, ou qu'il n'en possédoit pas assez, et qu'il a cherché à les combiner avec celles que lui fournissoit Pappus. Ce mélange de renseignemens venus de sources si différentes, lui a fait commettre de doubles emplois, qui ont jeté une assez grande confusion dans cette partie de son travail.

Dans le commencement de son ouvrage, l'auteur Arménien fait souvent mention de la Géographie de Ptolémée, de manière à faire croire que cette partie de son travail ne seroit qu'un résumé de ce qu'il avoit trouvé dans cet auteur et dans Pappus. Il est évident qu'il a inséré dans son ouvrage des morceaux un peu abrégés de Ptolémée; mais quelques différences que nous avons remarquées nous ont fait penser qu'il ne le citoit que sur l'autorité d'autrui, et sans doute d'après Pappus, qui auroit aussi vraisemblablement inséré dans son ouvrage ces mêmes passages. Nous allons en donner une preuve palpable. L'auteur Arménien dit, comme Ptolémée (1), d'après le témoignage de Diodore de Samos, que ceux qui naviguent de l'Inde vers la Limyrique ont l'aspect du Taureau au milieu du ciel, tandis que les Pléiades sont au milieu de leurs antennes, et que ceux qui se dirigent du côté de l'Azanie vont vers le midi et vers l'étoile de Canope, qu'on

(1) Φησὶ γὰ ὅτι καὶ οἱ μὲν ἀπὸ τῆς Ἰνδικῆς εἰς τὴν Διμυρικὴν πλέοντες, ὡς φησὶ Διόδωρος ὁ Σάμιος ἐν τῷ τρίτῳ, ἔχουσι ἣ Ταῦρον μεσορανῶντα, την Πλειάδα και μέσην τὴν κεραίαν· οἱ δ' εἰς τὴν ̓Αζανίου ἀπὸ τῆς ̓Αῤῥαβίας ἀναγόμενοι, ἐυθύνησε τὸν πλοῦν πρὸς μεσημβρίαν, Ε τὸν Κάνωβον αςέρα, ὃς τις ixãi nézetu izmos, ngù est vonwlans. Ptol. Geogr. lib. 1, cap. 7.

appelle

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