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Plusieurs passages de cette Géographie font voir que son auteur regardoit comme synonymes les mots an analouth, et puanını endsoughd, et il est évident pour nous que c'est le sens qui résulte de la composition de ce dernier, qui a induit en erreur les frères Whiston, qui n'avoient trouvé le premier dans aucun lexique : à en arménien signifie pardus, et nu, un chameau.

(78) L'auteur Arménien compte neuf cantons dans la province de Daïk'h, et il ne rapporte ensuite les noms que de huit.

(79) Il s'agit ici d'une sorte de cochenille.

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(80) Les frères Whiston disent ici: Urbem Censrimum non agnoscimus, nisi fortè vox corrupta est, et Cæsaream significat. Je ne doute pas qu'il ne s'agisse ici de la ville de Syrie appelée par les Arabes Kinesrin, et qui étoit fort puissante dans les IX. et X. siècles. (81) Le nom de Dadjgasdan, que l'auteur Arménien donne ici à un canton de l'Arabie Pétrée, est ordinairement appliqué à l'Arabie toute entière par les autres écrivains. Il dérive du nom de Surpl Dadjig, en persan Tadjik, synonyme de j↳ Tazy, qui, dans l'origine, avoit le sens de barbare, et qui ensuite étoit resté exclusivement appliqué à l'Arabie. Les Arméniens l'ont, par la suite des temps,

donné à tous les Musulmans.

(82) La difficulté où l'on est de rendre exactement les noms de ces fleurs, nous a fait prendre le parti de nous borner à les transcrire. On en reconnoît bien quelques-uns, tels que nartes, le nard; palasan, le baume; pan, le myrobolan; hasmig, le jasmin; vart, la rose; manouschag, la violette. Le reste nous est inconnu.

(83) Les provinces de la Médie sont faciles à reconnoître : Aderbadagan est l'Aderbaïdjan; Rhé, le territoire de Rey; le Kilan porte encore le même nom; Mougan est la vaste plaine de Moughan entre l'Araxes et la mer Caspienne; Tiloum est le Dilem; Ahmadan est le territoire d'Hamadan, l'antique Ecbatane; Tampvar est peut-être le territoire de Damavand, dont le nom seroit altéré dans l'auteur Arménien; on le retrouve dans l'Histoire de Moyse de Khoren (lib. 1, pag. 77), sous la forme pípun Tempavent : je pense que Սպարաստան Jbarasdan est une faute de copiste, pour (ապարաստան Dabarasdan, c'est-à-dire, le Tabaristan ou l'Hyrcanie; Amel me paroît être le territoire d'Amoul, dans le Mazandéran. Si K'hschosch

n'est pas altéré par une faute de copiste, il m'est inconnu; Rhovan est le territoire d'Érivan, ou l'Arménie Persane; le lac K'habodan est le lac d'Ourmiah.

(84) Le nom de nη Moudzegh, donné à l'Assyrie des anciens, ne peut être que celui de la ville de Mousoul, qui s'est élevée à peu de distance de l'ancienne Ninive.

(85) Il est difficile de reconnoître et de placer tous les noms des différens cantons du Khoujasdan ou de la Susiane; je pense cependant qu'au lieu de Rup K'hasdar, que l'on voit pour l'un d'eux, il faut lire nup Schouschdar, qui est le nom moderne de l'antique ville de Suse.

(86) II y a ici, dans les éditions précédentes, une transposition. Au lieu de Ունի եւ քաղաքս Հինդս, եւ դաս չորս, յորոց մինն է Գունդի ՇապուՀ, յորում` ազնիւ շաքարն գործեն, je lis : Ունի եւ քաղաքս Հինգս, յորում ազնիւ շաքարն գործեն, եւ գետս չորս. KoundiSchabouh, en arabe et en persan Djondischahpour, est bien connue pour être une ville considérable du Khouzistan,

(87) Au lieu de vingt provinces dans la Perse, on en trouve vingtune dans l'énumération. Les noms de la plupart de ces divisions nous sont inconnus, ou parce qu'ils ont cessé d'être en usage, ou parce qu'ils sont altérés ; ce qui peut être vrai pour plusieurs. On voit que l'auteur entendoit par la Perse ou le K'housdi Nemrhoz, àpeu-près tout le pays que les Persans appellent le Nimrouz j,, ou le midi; car il y comprend le Kirman, le Mekran, le Sedjestan, le pays de Kaboul ou le Zablestan, dont nous avons rétabli le nom dans le texte, au lieu de celui d'Aplastania, qui se voit dans la traduction des frères Whiston, en lisant que au lieu de U~

umu. Le géographe Arménien étend, du côté du nord, le Nimrouz jusqu'à Balkh, et il y comprend encore les portions de l'Inde limitrophes de l'Indus, qui furent conquises, dans les premiers temps du musulmanisme, par les Arabes, qui, comme lui, leur donnoient les noms de Send et de Hend. Le canton de Mran, dont il fait ensuite mention, pourroit bien être aussi dans les mêmes régions et tirer son nom de l'Indus, que les Persans appeloient Mehran.

(88) La ville de Rheschir-Barhsan étoit peut-être la même que celle que les géographes Arabes et Persans ont appelée Ryscher ou Reyschehr,

qui étoit située sur les confins du Farsistan et du Khouzistan, et dont on voit encore les ruines à une petite distance, au nord de la ville actuelle de Bouschir. Elle fut autrefois une ville considérable, et elle pouvoit être alors le principal entrepôt du commerce des perles qui se pêchoient à Hormuz et à Bahraïn.

(89) Après la description de la Perse méridionale, on trouve dans les deux éditions précédentes un morceau très-court, relatif au prix des perles, qui ne peut appartenir à l'auteur de cette Géographie, et qui doit être d'une date assez moderne, car on y rencontre le mot de quiriku tanga, qui est d'origine Mongole et qui existe sous la forme de

tangah dans le persan, où il désigne une monnoie mise en usage par les Djinghiz-Khanides. On trouve encore dans ce morceau des mots Persans, comme Հաւթադրամ, Հաշտադրամ՝ et Դահադրամ, qui veulent dire sept, huit et dix dirhem. Les frères Whiston n'ont pas traduit ce passage, et, dans l'état où il est, il me paroît impossible de lui donner un sens complet : le voici tel qu'il se trouve dans les éditions de Londres et de Marseille. Եւ զօՀարք մարգարտին՝ այս է. դրակ վեց դանգեան. արժէ քառասուն Հազար գումիայ. Հինգ Հարիւր . մի չայիա երեք դանկա • չորս ամուլքա Պարմուշիտ. Հաւթադրամ՝ . հաչտադրամ` դաՀադրաք:

(90) A propos du nom de K'hous, que l'auteur Arménien donne à la Perse, et qui n'est pas une des choses les moins curieuses qu'on rencontre dans son ouvrage, je remarquerai qu'à une époque très-reculée, la Perse entière porta le nom de Chus, qui nous est transmis ici avec des accessoires qui décèlent une origine Syriaque. L'Arie, appelée K'hous di Khorasan, est Chus de l'Orient. La Perse proprement dite, désignée par le nom de K'hous di Nemrhez, n'est pas autre chose que Chus du Midi. La Médie, appelée K'hous di K'habgokh, me paroît être Chus du Caucase. Quant à l'Elymaïde ou Khouzistan, que notre auteur nomme K'hous di Khorasan, comme l'Arie, ou il y a erreur dans ce passage, ou le nom de Khorasan ne doit pas y être pris dans son acception ordinaire, qui le fait dériver de ou khour, le soleil. Peut-être vient-il de funp et pumppu, khor et khorin, qui en arménien signifient creux, profond, et qui durent être aussi autrefois usités en persan, car on voit dans Ptolémée (lib. VI, cap. 5) le nom de Choroane, Xopoarń, donné à la portion basse et profonde de la Parthyène, comme celui de Junphu Lye Khorin Haik'h [ Arménie profonde ] fut donné

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à la province d'Oudie; et l'on trouve encore dans le persan le mot khawer, qui signifie l'occident.

(91) Parmi les provinces de l'Arie, on trouve celles de Balh ou Palh, et de Sedjestan ( nommée ici par erreur Quhumu Dchagsdan, qu'il faut changer en uumuir Sagsdan ), qui ont déjà été comptées par les divisions de la Perse méridionale. A l'exception de ces noms et de ceux de чn Gomesch, qui est la Comisène de Ptolémée et le Koumes des modernes, du Vergan, qui est l'Hyrcanie, de Mroum, qui est le territoire de Mérou, et de Heroum, qui est celui de Herat, il est impossible de reconnoître les autres noms de ces provinces.

(92) Je crois que le nom d'Abakhdar upp, donné aux Turks, signifie l'Orient ou les Orientaux, et que c'est le mot Persan Bakhter [ l'Orient ], avec l'alif prosthétique particulier au

dialecte dery.

(93) Au lieu de Voghp, les Soki, je lis VJoqubp, c'est-à-dire, les Sogdiens; ce qui ne peut souffrir le plus léger doute.

(94) Les Thoukhari, dont il est question ici, sont plusieurs fois mentionnés dans les auteurs anciens, et ils ont laissé leur nom au Thokharistan, région située à l'orient de Balkh.

(95) Les Hephthagh ou Hephthal de cet auteur sont les Huns Ephthalites, dont il est souvent parlé dans la Byzantine, ainsi que dans les historiens Orientaux, et qui habitoient à l'orient de la mer Caspienne, s'étendant jusqu'aux frontières de l'Inde.

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(96) Ici se trouve un passage dont je dirai ce que j'ai dit de celui que j'ai également retranché du texte et mis à la note 89: il me paroît avoir été ajouté par quelque marchand possesseur du manuscrit original. Le voici ։ Եւ դուՀարք Հալուէից չորս, ինդրէ, Սանդը » Ատ արաղ, ձեւաոր : Ծակոտկեն, լիտրն արժէ եօթն դաՀեկան, Ծամ փիմարխայ, նման է ծանր, լիտրն արժէ չորս դաՀեկան։ Քողակ, չէ է,եւ թեթեւ, եւ արժէ լիտրն չորս դաՀեկան: c’est-à-dire, « Il y a quatre » sortes d'aloès : l'inkré, le sankr, l'adaragh et le jerhavor. Le dzagod»gen vaut sept tahégan (sorte de monnoie Arménienne) la livre; le dzamp’himarkha, de même pesanteur, en vaut quatre, et le k'hoghag, » qui est rouge et léger, vaut aussi quatre tahégan la livre. »

(97) Après ce qui concerne la longueur et la largeur de la Tapro

bane, on trouve les mots by hwn, que les frères Whiston n'ont pas traduits, et après lesquels j'ajoute hy, de sorte qu'ils signifient ensemble, qui est à l'orient de l'Inde.

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(98) Je crois que l'auteur Arménien entend par daridjenig une sorte de bois venue de la Chine, et par bouïdjenig une sorte de parfum venue du même pays. dar et bouï, en persan, signifient bois et odeur. J'ignore ce que c'est que le hoschdpoak; je pense cependant que c'est aussi un parfum. Le srigon est la soie, production de la Sérique.

(99) Le mot 44qqp&p, que les frères Whiston traduisent par panni serici opifices, doit se rendre à la lettre par ouvriers qui travaillent le gerbas 4kpшu, sorté de lin que les Latins appeloient carbasus, nom qui est originaire de l'Inde, où cette plante est nommée

carbasa.

(100) Le traducteur Arménien a cru que le pays des Sina, dont Pappus d'Alexandrie devoit parler d'après la Géographie de Ptolémée, étoit différent du Djénasdan des Arméniens ou du Tchinistan des Persans, et il en est résulté qu'il a fait deux fois mention du même pays sous des noms différens.

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