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N° 2. — Tableau présentant la mortalité par corps, depuis le mois de tembre 1838, époque de l'invasion de la fièvre jaune, à Saint-Pierre, jusqu'au 30 septembre 1839.

On voit par le tableau ci-dessus que l'avantage est en faveur des soldats d'infanterie et des matelots de l'État; puis viennent les matelots du commerce, les canonniers, gendarmes et archers de police.

Si nous déduisons du nombre total des morts, les 10 individus qui ont été apportés à l'hôpital pour ainsi dire à l'agonie, la perte totale ne sera plus que de 140, et la proportion des décès de 1 sur 8 et 1 82°.

Comme il est important de signaler les causes qui peuvent influer sur l'issue de la fièvre jaune, nous allons faire connaître, dans le tableau suivant, les proportions de la mortalité d'après le temps qui s'est écoulé entre l'invasion de la maladie et celui de l'admission du malade à l'hôpital.

Ce tableau démontre la nécessité d'envoyer, en temps d'épidémie surtout, les hommes à l'hôpital le plus près possible de l'invasion, puisqu'il résulte du dépouillement cidessus qu'il n'est mort pendant l'épidémie que homme sur 30 et 1/5 le premier jour, 1 sur 8 le deuxième, et sur 3 1/2 le troisième, et jusqu'à la fin de la maladie.

Nota. 42 matelots de la corvette la Thisbé, atteints de la fièvre jaune, ont été envoyés par M. Delussay, chirurgien - major de cette corvette, dans les premières 24 heures de l'invasion; aucun de ces hommes n'a succombé. Il serait fort à désirer que la conduite de M. Delussay fût imitée par ceux qui sont chargés d'envoyer les hommes à l'hôpital, les pertes ne seraient pas plus considérables pour cette maladie que pour les autres.

Pourquoi faut-il que nous avons à déplorer la perte prématurée de ce jeune et si digne chirurgien-major, qui, frappé mortellement en donnant des soins à ses malades, ne devait pas jouir longtemps du grade de 1" classe auquel il yenait d'être promu!

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