Théâtre complet de J.-B. Poquelin de Molière, Volume 4

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Librairie des bibliophiles, 1892

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Page 104 - La pâle est aux jasmins en blancheur comparable; La noire à faire peur une brune adorable; La maigre a de la taille et de la liberté; La grasse est dans son port pleine de majesté...
Page 102 - Et ne faut-il pas bien que monsieur contredise ? A la commune voix veut-on qu'il se réduise, Et qu'il ne fasse pas éclater en tous lieux L'esprit contrariant qu'il a reçu des cieux ? Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire : II prend toujours en main l'opinion contraire, Et penserait paraître un homme du commun, Si l'on voyait qu'il fût de l'avis de quelqu'un.
Page 87 - J'aime mieux ma mie. La rime n'est pas riche, et le style en est vieux; Mais ne voyez-vous pas que cela vaut bien mieux Que ces colifichets, dont le bon sens murmure, Et que la passion parle là toute pure? Si le Roi m'avait donné Paris, sa grand'ville, Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie, Je dirais au roi Henri : Reprenez votre Paris, J'aime mieux ma mie, au gué!
Page 117 - ... qu'on doit se regarder soi-même un fort long temps, avant que de songer à condamner les gens ; qu'il faut mettre le poids d'une vie exemplaire dans les corrections qu'aux autres on...
Page 101 - Depuis que dans la tête il s'est mis d'être habile. Rien ne touche son goût, tant il est difficile. Il veut voir des défauts à tout ce qu'on écrit, Et pense que louer n'est pas d'un bel esprit, Que c'est être savant que trouver à redire, Qu'il n'appartient qu'aux sots d'admirer et de rire, Et qu'en n'approuvant rien des ouvrages du temps II se met au-dessus de tous les autres gens.
Page 75 - N'imposent qu'à des gens qui ne sont point d'ici. On sait que ce pied plat, digne qu'on le confonde, Par de sales emplois s'est poussé dans le monde, Et que par eux son sort, de splendeur revêtu, Fait gronder le mérite et rougir la vertu. Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne, Son misérable honneur ne voit pour lui personne : Nommez-le fourbe, infâme, et scélérat maudit, Tout le monde en convient et nul n'y contredit.
Page 99 - C'est, de la tête aux pieds, un homme tout mystère, Qui vous jette, en passant, un coup d'œil égaré, Et sans aucune affaire, est toujours affairé. Tout ce qu'il vous débite, en grimaces abonde; A force de façons, il assomme le monde, Sans cesse il a tout bas pour rompre l'entretien Un secret à vous dire, et ce secret n'est rien; De la moindre vétille il fait une merveille, Et jusques au bonjour, il dit tout à l'oreille.
Page 75 - Têtebleu! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures ; Et parfois il me prend des mouvements soudains De fuir dans un désert l'approche des humains.
Page 70 - Et quand je vous demande après quel est cet homme, A peine pouvez-vous dire comme il se nomme; Votre chaleur pour lui tombe en vous séparant, Et vous me le traitez, à moi, d'indifférent.
Page 118 - C'est en moi que l'on peut trouver fort à reprendre. CÉLIMÈNE Madame, on peut, je crois, louer et blâmer tout; Et chacun a raison, suivant l'âge ou le goût. Il est une saison pour la galanterie, II en est une aussi propre à la pruderie.

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