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pereur et roi, entouré des princes, des ministres, des grandsofficiers et des officiers de sa maison, a reçu, sur son trône, au palais des Thuileries:

Une députation de Rome, composée de M. M. le duc Brachi, le prince Gabrielli, le prince Spada, le duc de Bracciano, le chevalier de Falconieri, le comte Mariscoti, François Salombi, et Travaglini.

Cette députation a été présentée par S. A. S. le prince archi-chancelier.

Le duc Braschi a porté la parole en ces termes :

Sire,

La deputazione di quella Roma che formò la più grand epoca dell' antico mondo, e l'ammirazione più costante di tutti i secoli, offre i suoi omaggi al grand eroe, che nel forman l'epoca più memorabile dei nostri giorni, ha fissato il destino e l'ammirazione di tutta la posterità. Interpreti dei sentimenti d'obbedienza e di rispetto, di cui sono egualmente penetrati la città di sette Colli e tutti gli stati romani, noi ne presentiamo un osseguioso tributo alla M. V. 1. e R.

Malgrado il corso del tempo distriggitore d' ogni umana possanza, l'antica capitale dell' universo sentesi ancora assai grande per meritare un guardo benigno dal suo nuove glorioso sovrano e suo magnanimo benefattore. Nutrita all' aure che respirarono un giorno gli Scipioni, i Comilli, ed i Cesari: ombreggiata da cento superbi avanzi, che attestan tuttora lo splendore e la magnificenza dei nostri maggiori: arricchita da novelli monumenti delle arti belle, che il genio creatore della bella italia, erede ed emula della Grecia, ha fatto rifiorire sino a servir di modello a tutte le nazioni: Roma conserva, ancora il germe di quella grandezza per la quale è nata, ed alla quale può nuovamente aspirare.

La M. V. I. e R. ha già empita la terra della fama de suoi trionfi: il Po, il Nilo, il Reno, il Danubio, e la Vistola, da voi soggiogati hanno più volte inalzato il grado delle vostre portentose vittorie, e rammenteranno sempre l'esempio delle vostre sublimi virtù. Sire, il Tevere testimonio di tante famose imprese, e di tante azioni generose, alza ora giulivo la fronte innanzi à voi sua nuova potenza tutelare, per risorgere quella gloria che voi, voi solo gli potete rendere ed aggrandire. Tiero di due gran secoli, si celebri nei fasti dello spirito umano, il Tevere sotto il vostro felice impero, somino del pari nelle arti della guera e della pace, spera veder nascere sulle sue sponde un terzo secolo ed anche superiore a quelli di Angusto e di

Leone.

Sire, esiste ancora quel Campidoglio su cui ascesero tanti illustri conquistatori, e addita a voi un luminoso cammino, sul quale stampar la fame del vostro nome immortale. La risorge cresce quel serto d'alloro che Nerva depose nel Tempio di

Giove. Voi solo, ò Sire, potete assicurarlo coll' ombra vostra da qualunque insulto nemico, come l'Aquila di Trajano lo preservò lungamente dagl' mutili sforzi del Germano, del Parto, dell' Armeno, e del Dace,

Tale è la speranza, tale il voto dei tranquilli e fedeli abitanti della vostra città imperiale e libera che noi poniamo appie del trono della M. V. I. e R.

Sa majesté a répondu :

"Messieurs les députés des départemens de Rome, mon esprit est plein des souvenirs de vos ancêtres. La première fois que je passerai les Alpes, je veux demeurer quelque tems dans votre ville. Les empereurs français mes pré"décesseurs vous avaient détachés du territoire de l'empire, et

vous avaient donnés comme fief à vos évêques. Mais le "bien de mes peuple n'admet plus aucun morcellement. La "France et l'Italie toute entière doivent être dans le même systême. D'ailleurs vous avez besoin d'une main puissante: j'éprouve une singulière satisfaction à être votre bienfaiteur. "Mais je n'entends pas qu'il soit porté aucun changement à

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la religion de nos pères. Fils aîné de l'église, je ne veux "point sortir de son sein, Jésus-Christ n'a point jugé néces "saire d'établir pour St. Pierre une souveraineté temporelle. "Votre siége, le premier de la chrétienté, continuera à l'être: "votre évêque est le chef spirituel de l'église, comme j'en suis "l'empereur: je rends à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César."

Une députation de Toscane, composée de M. M. le cardinal Zondadari, aumônier de S. A. I. madame la grande duchesse de Toscane; Chigi; Lucci, maire de Florence; Torrigiani, maître des cérémonies de S. A. I. madame la grande duchesse; Bardi chambellan de S. A. I.; Massieni, idem; Dupouy, député de Livourne; Eguerd, idem; Alliato, archevêque de Pise; Benvenuti, juge à la cour de cassation, et Thomas Corsi, a été présentée par S. A. S. le prince archi-chanceJier.

S. E. le cardinal Zondadari, a porté la parole en ces termes: 1. Sudditi della M. V. I. e R. nei tre dipartimenti della Toscana, ci incaricano dell'onore di umiliarle in loro nome il loro omaggio, e la loro fedeltà. Ci permetta la M. V. di adempiere questo nostro dovere, e di supplicarla a degnarsi di riguardare dalla sublime gloria dei suoi continuati triomfi colla consueta sna clemenza i sentimenti della nostra venerazione, e del postro rispetto. Tanto più ci lusinghiamo di questo favore, quantochè ne abiamo una gioconda riprova nel bono fattorhi della M. V. della augusta sua sorella, madama la gran duchessa la nostra governantrice, e bono, che forma digià, e formerà anco in appresso la nostra felicità. Ne rendiamo allo M. V. i nostri devoti, rispettosi, ringraziamenti, uniti ai voti i più feṛvidi,

affinchè la presenza tanto desiderata di V. M. nella Toscana possa una volta accrescere il nostro bene col benigno di lei favore, che umilmente imploriamo.

S. M. a répondu :

"Messieurs les députés des départemens de la Toscane, "j'agrée vos sentimens: vos peuples me sont chers à bien des "titres. Désormais réunis dans ma grande famille, ils trou"veront en moi l'amour d'un père."

BAVIÈRE.

Ulm le 17 Novembre.

M. le général de division comte Drouet, commandant le corps d'armée bavarois dans le Tyrol, ayant jugé nécessaire au succès de ses opérations de s'emparer des ponts de l'Inn, quitta, le 24 Octobre, sa position de Rattenberg pour se rendre à Hall. Il y laissa le général Deroy avec une de ses brigades, pour continuer le désarmement et la prise des stages du BasInn et de Zilerthal; l'autre brigade de cette division garda les ponts et assura les communications avec Rattenberg.

Le 15, ce général poussa une forte reconnaissance sur Inspruck. On s'empara du pont et de la ville; les insurgés, repoussés jusques sur les hauteurs de la route de Brixen, voulurent s'y defendre; mais ce fut en vain qu'ils cherchèrent à s'y maintenir. On les força d'abandonner leur position.

Dans cette même journée, les troupes bavaroises, aux ordres de M. le colonel d'Oberndof qui observait les débouchés du Tyrol en Bavière, ont emporté la position importante de la Scharnitz.

Le 1er. Novembre, le général Drouet marcha sur Inspruck avec les deux premières divisions de son corps d'armée. Arrivé à la montagne de Isel, il l'a trouvée occupée par 7 à 8000 Tyroliens qui s'y étaient fortement retranchés. Le lieutenantgénéral baron de Wrede reçut ordre d'attaquer sur-le-champ cette position. L'action s'engagea vivement. Après un feu d'artillerie bien soutenu, l'infanterie sauta dans les rétranchemens, et les occupa. Le plus grand désordre se mit alors parmi les insurgés; ils se dispersèrent dans les montagnes, où on les poursuivit sans relâche. On leur prit six pièces de canon. Dans l'action et dans cette fuite précipitée, ils ont perdu beaucoup de monde. La perte des Bavarois est peu considérable, parce que toutes les attaques ont été poussées avec une extrême viguer. S. A. le prince royale de Bavière s'est porté partout où ses troupes étaient engagées.

Après cette affaire, le général Drouet fit occuper par des forces suffisantes, les points de Volden, Schnatz, Veerberg, Rattenberg et Zillerbruck, pour assurer ses communications et ses transports.

Le 5 Novembre, il reçut une lettre d'André Hofer, com

mandant dans le Tyrol, par laquelle ce chef des insurgés lui faisait connaître, que, plein de confiance dans les assurances qui avaient été données par le vice-roi d'Italie aux députés du Pusterthal, de pardonner leurs erreurs, si tout le peuple ty rolien déposait ler armes, il venait d'ordonner à tous les rassemblemens de quitter leurs postes, et de rentrer dans leurs foyers.

Depuis ce tems, les Tyroliens ont en effet déposé les armes,

et se sont retirés chez eux.

Les bailliages du Haut-Inn ont fait leur soumission. La tranquillité renaît dans le Tyrol, et tout semble annoncer que ce pays éclairé sur ces véritables intérêts, méritera les bontés de son souverain.

Le Voralberg est tranquille, ainsi que la province de Salzbourg,

Paris, le 5 Décembre.

La fête destinée par la ville de Paris à célébrer l'anniversaire du couronnement de S. M., la conclusion de la paix avec l'Autriche, et le retour de S. M. dans sa capitale, a rappelé par sa magnificence, cette belle journée qui marqua, il y a cinq ans, l'alliance auguste du monarque et d'une grande section de sou peuple, et dans laquelle se trouvèrent confondus les sentimens qui naissent de l'administration, ceux qui tienment à une affection profonde, ceux sur lesquels repose une immuable fidélité

Les dispositions générales et les décorations des salles prin cipales étaient à peu près les mêmes qu'à la derniere fête don née à l'Hôtel de Ville. La grande salle du bal offrait une décoration nouvelle d'un très-beau dessin, d'une grande élégance et d'un effet enchanteur. Les invitations faites au nom de M. le duc Abrantes, gouverneur de Paris, et du corps muuicipal avaient formé la réunion brillante et complette des fonctionnaires publics, des chefs des diverses administrations, des généraux et officiers supérieurs ou fonctionnaires présens à Paris, des étrangers de marque, et de tout ce queParis renferme de familles les plus distinguées dans les sciences, les lettres, les arts et le commerce. Trois mille six cents personues étaient invitées; le cortège de LL. MM. a porté ce nombre au delà de quatre mille.

Pour éviter la confusion, et le tumulte des déplacemens, les personnes invitées ont été en arrivant, conduites dans la salle du trône, ou dans celle du concert, ou dans celle du bal, où elle ont respectivement attendu l'arrivée de LL. MM.

Vers les cinq heures, l'assemblée étant complettement formée dans ces diverses salles, les dames assises, et les hommes placés debout derrières elles, on a successivement entendu battre aux champs, et M. le gouverneur et le corps municipal

ont été recevoir et conduire dans l'appartement qui leur était destiné, les rois de Wurtembourg, de Saxe, de Hollande, de Westphalie et de Naples, suivies des personnes de leur cour, et reçues dans la salle du trône par les princes grand-dignitaires qui y étaint réunis.

A cinq heures et demie, L.L. MM. II. et RR., ont été annoncées par les cris de vive l'empereur! vive l'impéra trice! LL. MM. sont passées dans l'appartement qui était occupé par les augustes personnages que nous venons de désigner; quelques momens après, S. M. est venue se placer sur le trône qui lui était préparé, et les acclamations excitées par sa présence ayant cédé au désir d'entendre les sentimens de la ville de Paris exprimés par son premier magistrat, M. le duc gouverneur ayant pris les ordres de S. M., M. le conseiller d'état, comte de l'empire, préfet de la Seine, Frochot a prononcé le discours suivant:

"Sire,

"Ce n'est pas la première fois que ces lieux sont honorés de la présence de votre auguste personne. Nous n'oublierons jamais que c'est ici, à cette même place, et sur ce même trône, que, voulant nous donner la plus grande preuve de son affection, et peut-être nous réveler un des secrets de sa gloire, V. M. daigna nous dire: " que dans les batailles, dans les plus grands périls, dans les déserts même, elle avait toujours eu en vue l'opinion de cette grande capitale de l'Europe, après toute fois le suffrage, tout-puissant sur son cœur, de la posterité."

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Quelque orgueil se mêla sans doute aux acclamations qui suivirent ces paroles mémorables, et dont cette enceinte semble encore retentir, Cependant, Sire, nous ne l'avons que trop souvent éprouvé; cette bonté paternelle de V. M. de nous associer ainsi, en quelque sorte, à sa pensée, à toutes les distance, n'était pas un moyen de nous faire mieux supporter à l'avenir son éloignement. Plus V. M. avait daigné nous dire qu'elle s'occupait de nous, plus elle a excité dans nos cœurs cette sensibilité dont se nourrit la tendresse, cette sensibilité que se fait des droits, qui craint de les perdre, qui est jalouse de toutes les préférence, qui voudrait écarter toutes les rivalités. Aussi, quoique la fortune, toujours soumise à vos lois, ne puisse pas nous alarmer, V. M. ne peut nous quitter sans que son séjour au milieu des peuples étrangers ne nous donne d'autres sujets d'inquiétude. Ce séjour, Sire, établit entre ces peuple et nous, une rivalité de reconnaisance et d'amour que nous ne cesserons de leur disputer.

que

“V. M. a beau être forcée de prendre les armes ; il n'est pas en son pouvoir de n'être que le vainqueur de ses ennemis; it faut qu'elle se montre partout en bienfaiteur. Les revers même qu'elle fait éprouver sauvent les peuples, elle ne finit les destinées militaires de quelques empires, que pour com

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