Réformer ceux de ce séjour; Rends-nous ce goût qu'Euterpe avoue: Guidé par toi, l'enfant Amour Ne viendra plus dans nos montagnes Parler aux Nymphes des campagnes Comme il parle aux Nymphes de cour. Affranchis l'églogue captive, En industrieuse bergere La nature sur chaque image 1 Les palais, l'or, et le porphyre, Il veut des grottes, des fontaines, Des pampres, Des prés fleuris, de vertes plaines, Ses regards volent sans obstacles, Là, dans leur course fugitive, Et qu'avec faste et violence Sur cette scene tout inculte, Là ses passions en silence Laissent parler la Vérité; Oui, la Vertu vit solitaire Elle y badine avec les Ris. Farouche vertu du portique, Aux vrais biens, par un doux mensonge, La raison sait que c'est un songe, Presque tous les plaisirs des hommes Ne sont que AVERTISSEMENT SUR LES ÉGLOGUES DE VIRGILE. Nec verbum verbo curabis reddere. HOR. CET ouvrage est moins une exacte traduction qu'une imitation hardie des Églogues de Virgile; l'exactitude classique et littéraire ne sert qu'à rabaisser l'essor poétique. L'auteur a cru devoir en secouer le joug, intimidé et averti par le peu de succès de quelques traducteurs de différents poëtes; traducteurs craintifs et scrupuleux, qui n'ont eu d'autre mérite dans leur travail que celui de prouver au public qu'ils savoient expliquer mot pour mot leur auteur; mérite de pédant ou d'écolier. Pour trop vouloir conserver l'air latin à leur original, ils l'ont souvent privé des beautés que la langue françoise devoit lui prêter. Ils ont pris beaucoup de peine; il en |