La fougere étoit sa toilette, On la voyoit dans sa parure Elle occupoit son plus bel âge Du soin d'un troupeau plein d'appas, Et sur la foi d'un chien volage Elle ne l'abandonnoit pas. O regne heureux de la nature! Quel dieu nous rendra tes beaux jours? Justice, Égalité, Droiture, Que n'avez-vous régné toujours? Sort des bergers, douceurs aimables, Ne peins-je point une chimere? J'ouvre les fastes, sur cet âge J'y lis que la terre fut teinte Ce n'est donc qu'une belle fable: En tout temps l'homme fut coupable, On ne trouvera peut-être pas déplacés ici les vers suivants de J. J. Rousseau. Le philosophe de Geneve fut tellement ému à la lecture du Siecle Pastoral, qu'il entreprit de donner une suite à l'idylle de Gresset. MAIS qui nous eût transmis l'histoire La vanité de l'art d'écrire Des traditions étrangeres En parlent sans obscurité; Mais dans ces sources mensongeres Ne cherchons point la vérité. Cherchons-la dans le cœur des hommes, Qui disent dans ce que nous sommes Qu'un savant des fastes des âges Je sens de plus sûrs témoignages Ah! qu'avec moi le ciel rassemble, FIN DU PREMIER VOLUME. |