Recueil de poesies françoises tirées des meilleurs auteurs,: c'est à dire de Messieurs de Despreaux, de Voltaire, de Rousseau, de La Fontaine et de La Mothe, fait à l'usage de la jeunesse

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Ernst Caspar Pohlmann
Chez Seidel et Scheidhauer., 1770 - 288 pages
 

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Page 118 - travail un tribut légitime : Mais je ne puis fouffrir ces auteurs renommés, Qui dégoûtés de gloire, & d'argent affamés, Mettent leur Apollon aux gages d'un libraire; Et font d'un art divin, un métier mercenaire. Avant que la raifon s'expliquant par la voix, Eût inftruit les humains, eût enfeigné des loix:
Page 113 - Quiconque voit bien l'homme, &d'un efprit profond, De tant de cœurs cachés a pénétré le fond; Qui fait bien ce que c'eft qu'un prodigue, un avare, Un honnête homme, un fat, un jaloux, un bifarre : Sur une fcène heureufe il peut les étaler,, , Et les faire à nos yeux, vivre, agir & parler.
Page 76 - Achilles, Croit que l'on fait les vers comme l'on prend les villes. Mais moi dont le génie eft mort en ce moment, Je ne fai que répondre à ce vain compliment: Et juftement confus de mon peu d'abondance^- • • Je me fais un chagrin du bonheur de la France. Qu'heureux eft le mortel, qui du monde
Page 11 - Quand je veux dire blanc, la quinteufe dit noir. Si je veux d'un Galant dépeindre la figure, Ma plume pour rimer trouve l'Abbé de Pure : , -, Si je penfe exprimer un Auteur fans défaut, La Raifon dit Virgile, & la Rime Quinaut. Enfin quoique je
Page 46 - à vous, mon efprit, à qui je veux parler? Vous avez des défauts que je ne puis celer ; Affez & trop long-tems ma lâche complaifance, De vos jeux criminels a nourri l'infolence. Mais puifque vous pouffez ma patience à bout, Une fois en ma vie il faut vous dire tout. On
Page 98 - L'ode avec plus d'éclat, & non moins d'énergie, Elevant jufqu'au ciel fon vol ambitieux, Entretient dans fes vers commerce avec les' Dieux, Aux athlètes dans Pife elle ouvre la barrière, Chante un vainqueur poudreux au bout de la, carrière; Mène Achille tremblant aux bords
Page 12 - Sans ce métier, fatal au repos de ma vie, Mes jours pleins de loifir couleroient fans 'envie, Je n'aurois qu'à chanter, rire, boire d'autant : Et comme un gras Chanoine, à mon aife, & content, Pafler tranquillement, fans fouci, fans affaire, La nuit à bien dormir, & le jour à rien faire.
Page 15 - je me tiens trop content, Vous êtes un brave homme: entrez: on vous attend. A ces mots, mais trop tard, reconnoiflant ma faute, Je le fuis en tremblant dans une chambre haute, , Où malgré les volets le Soleil irrité Formoit un poêle ardent au milieu de l'été. Le couvert étoit mis dans ce lieu de
Page 25 - II ne peut rien offrir aux yeux de l'Univers, Que de vieux parchemins, qu'ont épargnés les vers : Si tout forti qu'il eft d'une fource divine, Son cœur dément en lui fa fuperbe origine, Et n'ayant rien de grand qu'une fotte fierté, S'endort dans une lâche &
Page 36 - feuillets d'un recueil. A peine quelquefois je me force à les lire, Pour plaire à quelque ami, que charme la fatire, Qui me flatte peut-être, & d'un air impofteur, Rit tout haut de l'ouvrage, & tout bas de l'auteur. Enfin, c'eft mon plaifir: je me veux fatisfaire; Je ne puis

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