Fût jointe aux cendres des Romains. * Heureux qui, des mers atlantiques Au toit paternel revenu, Consacre à ses dieux domestiques Plus heureux le mortel sensible Qui reste, citoyen paisible, Où la nature l'a placé, Jusqu'à ce qué sa derniere heure Où ses aïeux l'ont devancé! Ceux qu'un destin fixe et tranquille Retient sous leur propre lambris, Possedent ce bonheur facile Sans en bien connoître le prix; D'être aux mêmes lieux reléguée, Pour fixer le volage Ulysse, En vain Calypso, plus propice, Peu touché d'une isle charmante, De ses jours il soumet le fil; Aimant mieux, dans sa cour déserte, Descendre au tombeau de Laërte, Qu'être immortel dans un exil. A ces traits qui peut méconnoître Ce noble amour dans la disgrace, Contre le sort et le danger : Cet amour, source de merveilles, * Dédale. Soutient l'Homere dans les veilles, Quelle étrange bizarrerie Que tout le Lycée en réclame, A mes yeux tu n'es qu'une erreur : Qui, pour avoir le nom de sage, Bords de la Somme, aimables plaines, Que ne puis je briser les chaînes Que ne puis-je, exempt de contrainte, 'Echapper de ce labyrinthe Par un industrieux essor, Et jouir enfin sans alarmes D'un séjour où regnent les charmes, Et les vertus de l'âge d'or! ODE III. A MONSEIGNEUR LE DUC DE S.-AIGNAN Ambassadeur de France à Rome. QUI UITTE ces bois, Muse bergere, Vole vers une aimable cour: Tu n'y seras point étrangere, Tes sœurs habitent ce séjour. Leur art divin dans les beaux âges Art chéri, si Plutus t'exile, De tes beautés arbitre juste, |