Sois son asile, heureuse France, Séjour des rois dans leurs malheurs : 1 Sous une couronne héritée Souvent un roi vit sans splendeur; Fait la véritable grandeur : Que Bellone ensuite ou les trames La ravissent aux grandes ames Loin de perdre rien de son lustre, Leur grand cœur d'un mallieur illustre Tire une nouvelle clarté. Oui, ta fuite, injuste fortune, N'enleve rien à la vertu : Qu'elle abatte une ame commune, Stanislas n'est point abattu, Sensible à sa valeur sublime, Reviens et répare ton crime; 1 220 Dans le sein d'une auguste fille Ainsi, par d'heureux avantages, Et les souverains de la France Nymphe, dont les flots tributaires Aiment à couler sous ses lois, Reçois ces vers; et, pour les lire, Grand roi, reprends cette douceur Quand j'en demandai la faveur. Que l'écho de la voix publique, ODE IX. SUR LA CONVALESCENCE DU ROI. COMPAGNE Souffre, dans ce beau jour, qu'à la France charmée Tous mes vœux sont remplis, tu m'ouvres la barriere ; Ta lumiere immortelle a pénétré mes sens, Et des cieux, avec toi, je franchis la carriere Sur les ailes des vents. Des rives de la Seine aux campagnes de l'Ebre, Tu parles; je les vois ces fideles provinces Par-tout du plus grand roi, du plus chéri des princes, Qu'il regne ; que tout cede à la présence auguste Qu'il auroit pu passer du trône d'un roi juste « Au char des conquérants. « Moins sensible au renom que lui fait la victoire, Qu'au repos des humains, au bien de ses sujets, « Du destin des vainqueurs il ne veut que la gloire « D'arbitre de la paix. Qu'il vive; que son regne et célebre et paisible « Passe l'âge et l'éclat des regnes les plus beaux, A ces vœux redoublés, que cent concerts secondent, Quel pompeux appareil et de jeux et de fêtes! O ciel! quel changement! Nymphe immortelle, arrête! |