Nouveaux synonymes françois, Volume 1

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Moutard, 1785 - 587 pages
 

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Page 288 - La nuit close est tout-à-fait fermée (car on ferme plus ou moins rigoureusement). Quand on a dit nuit fermante, il faut bien dire nuit fermée. Un livre est fermé, il n'est pas clos. Quand on ferme la bouche à quelqu'un, il ne dit plus rien ; quand on la lui clôt, il n'a plus rien à dire, il ne peut plus rien dire. On se sert au figuré de clore plus souvent que de fermer, pour dire conclure , achever, terminer , finir, etc.
Page 386 - LA CIGALE ET LA FOURMI La Cigale, ayant chanté Tout l'Été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût, foi d'animal, Intérêt et principal.
Page 20 - Un tout eft accompli . lorfqu'il eft non feulement parfait, mais fini & travaillé avec le plus grand foin jufque dans les plus petits détails , fi plein ou fi complet, qu'il n'en comporte pas davantage. L'ouvrage parfait eft donc celui qui réunit toutes les perfections qu'il doit avoir : l'ouvrage accompli eft celui qui réunit toutes celles qu'il peut avoir.
Page 391 - Quand tout se remue également, rien ne se remue en apparence : comme en un vaisseau. Quand tous vont vers le dérèglement , nul ne semble y aller. Qui s'arrête fait remarquer l'emportement des autres comme un point fixe.
Page 314 - C'est contrevenir à une sentence, à un arrêt, à un canon, à un engagement, que de ne pas les exécuter, ou même de ne pas en remplir toutes les conditions.
Page 381 - L'insolent en eût perdu la vie ; Mais mon âge a trompé ma généreuse envie; Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir, Je le remets au tien pour venger et punir. Va contre un arrogant éprouver ton courage : Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage ; Meurs ou tue. Au surplus, pour ne te point flatter, Je te donne à combattre un homme à redouter; Je l'ai vu, tout couvert de sang et de poussière, Porter partout l'effroi dans une armée entière.
Page 147 - ... par le libertin ; dans l'école même de la mortification comme dans celle de la volupté, c'est toujours lui qui fait le goût et décide du choix.
Page 190 - ... ce mot s'explique par sa décomposition. Celui qui bredouille, roule précipitamment ses paroles les unes sur les autres, les confond dans un bruit sourd, semble parler dans la bouche sans articuler, et ne fait entendre que bre ou ouil, ou autres semblables sons, et un parler bref (en celte bre) et roulant : de là le mot bredouiller, bien propre à marquer la Volubilité et la confusion.
Page 229 - ... enfin d'abaisser les uns, d'élever les autres. A la cour, elle fait et défait des ministres, des généraux , des officiers. Dans la république des lettres, elle étouffe la réputation des auteurs, ou fait la fortune des ouvrages. Dans les compagnies ou dans les corps, elle lutte contre la justice et le mérite. Dans le monde, que ne fait-elle pas ? Elle se trouve partout, elle se mêle de tout, elle trouble tout, états , gouvernements, sociétés
Page 267 - ... désigner le terrain qui porte des bois. Futaye, futaie, désigne vaguement le terrain planté ou couvert de grands arbres. En ajoutant la terminaison au nom particulier d'un arbre, vous avez une espèce particulière de plantation. La connaissance de la valeur propre de ces terminaisons génériques nous aide à former les mots particuliers qui manquent à la langue, et a les former convenablement sur le modèle qu'elle-même nous donne.

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