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désobéissance et les injustes jalousies de Saül; David, sa clémence, sa fidélité, son péché, sa pénitence; les merveilles du règne de Salomon, et sa chute déplorable, capable de faire trembler les saints; le schisme des dix tribus, l'aveuglement et les malheurs où elles tombèrent pour s'être séparées du peuple de Dieu; les prodiges de la vie d'Elie et d'Elisée; la protection que Dieu donne aux rois et aux peuples, lorsqu'ils sont fidèles à sa loi; sa longue patience, et enfin ses rigoureux châtimens. Les livres d'Esdras découvrent le profit que fit le peuple saint des châtimens de Dieu, et les marques de la divine bonté envers ceux qui se repentent.

On pourra se préparer par cette lecture à celle des prophètes, parmi lesquelles les plus touchans sont Isaïe et Jérémie. Les chapitres Lu et Lin d'Isaïe contiennent tout le fruit de la passion du Sauveur. Les Lamentations de Jérémie apprennent aux ames chrétiennes, sous la figure de la ruine de Jérusalem, à déplorer leur véritable malheur, qui est celui de perdre Dieu par le péché. On peut laisser les derniers chapitres d'Ezechiel, depuis le XL. jusqu'à la fin; on pourroit dire depuis le xxxvi. : le reste se lira avec beaucoup d'édification. L'histoire de Susanne, avec la fidélité des trois jeunes hommes, édifiera beaucoup dans Daniel. On ne sauroit trop lire le chapitre Ix, où le mystère de Jésus-Christ est révélé. L'obscurité d'Osée n'empêchera pas qu'on n'en profite beaucoup, si, en laissant les mystères plus obscurs, on s'attache uniquement à ce qui regarde les mœurs, et la vive répréhension que Dieu fait des vices. On en peut dire autant à proportion des autres prophètes.

Pour découvrir le fil de l'histoire sainte, on peut se servir utilement du Discours sur l'Histoire uni

verselle. Le petit récit de la suite du peuple de Dieu, au commencement du second Catéchisme de Meaux, sera aussi fort utile'; aussi bien que le Catéchisme historique de M. l'abbé Fleury. Il faut être persuadé que les plus grandes difficultés qu'on trouve dans l'ancien Testament, viennent des mœurs et des coutumes particulières de l'ancien peuple.

On trouvera, en quelques endroits de l'Ecriture, certains récits et certaines expressions, auxquels il n'est pas nécessaire que tout le monde s'attache. Le Saint-Esprit a eu ses desseins en les insérant dans les saints livres; et ces sortes d'expressions tendent toutes, ou à inculquer quelques vérités, ou à inspirer l'horreur des grands crimes. Mais comme elles peuvent faire d'autres effets dans les ames foibles, il faut passer par - dessus légèrement, et préndre bien garde surtout à ne s'y arrêter pas par curiosité; car Dieu frapperoit terriblement ceux qui abuseroient jusqu'à cet excès de sa parole, et qui feroient servir de matière à leurs mauvaises pensées, un livre qui est fait pour les extirper.

Si l'on trouve dans les saints livres quelque chose qui ressente quelque vice ou quelque péché; comme le mensonge, il faut croire, ou que c'est un mystère que tout le monde n'est pas capable de pénétrer; ou en tout cas, que cela ne doit servir ni de règle ni d'excuse; puisque, par un effet terrible de l'infirmité humaine, les saints peuvent avoir fait quelques fautes au milieu de leurs plus belles actions; et que nous ne devons suivre de toutes leurs vies que ce qui est conforme à la loi de Dieu. La plus utile observation qu'il y ait à faire sur la lecture de l'Ecriture, est de s'attacher à profiter de ce qui est clair, et de passer ce qui est obscur, en l'adorant, et soumettant toutes ses pensées au jugement de

l'Eglise. Par ce moyen, on tire autant de profit de ce qu'on n'entend pas que de ce qu'on entend; parce qu'on se nourrit de l'un, et on s'humilie de l'autre.

La traduction de l'ancien Testament, attribuée à M. de Sacy, est fort approuvée; et les notes dont elle est accompagnée fournissent beaucoup de quoi nourrir la piété.

On peut permettre aux religieuses, et autres ames fidèles, la lecture des livres de l'Ecriture, à peu près dans l'ordre qu'ils sont rapportés dans cette instruction; afin que chacun prenant cette divine nourriture selon sa disposition, elle profite à l'accroissement spirituel de tous ceux qui la recevront.

A l'égard des autres livres de piété, ceux qui traitent des choses de science, ou qui ont donné matière à de grandes contentions, ne sont guère propres à des religieuses, ni au commun des fidèles; quand il n'y auroit autre chose que parce qu'on les lit ordinairement plutôt par curiosité que pour l'édification. Les autres livres, qui paroissent avec les marques de l'approbation publique, peuvent être lus sans scrupule, selon qu'on voit qu'on en profite. Je n'entre point dans le détail, qui seroit infini; et je me contente de dire ce qu'il faut penser des livres que je trouve dans chaque communauté, sans vouloir exclure les autres qui auront une pareille approbation.

FIN DU TOME CINQUIÈME.

TABLE

DU TOME CINQUIÈME.

DÉFENSE

DE LA TRADITION ET DES SAINTS PÈRES.

PREMIÈRE PARTIE,

Où l'on découvre les erreurs expresses sur la Tradition
et sur l'Eglise, le mépris des Pères, avec l'affoiblisse-
ment de la foi de la Trinité et de l'Incarnation, et la
pente vers les ennemis de ces mystères.

LIVRE PREMIER.

Erreurs sur la tradition et l'infaillibilité de l'Église.

II

CHAP. IV. Autorité de l'Eglise d'Occident. S'il est permis à M. Simon d'en appeler à l'Eglise orientale. Julien le Pélagien convaincu par saint Augustin dans un semblable procédé.

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CHAP. V. Idée de M. Simon sur saint Augustin, à qui il fait le procès comme à un novateur dans la foi, par les règles de Vincent de Lerins : tout l'Occident est intéressé dans cette censure. 19 CHAP. VI. Que cette accusation de M. Simon contre saint Augustin retombe sur le saint Siége, sur tout l'Occident, sur toute l'Eglise, et détruit l'uniformité de ses sentimens et de sa tradition sur la foi: que ce critique renouvelle les questions précisément décidées par les Pères, avec le consentement de toute l'Eglise catholique: témoignage du cardinal Bellarmin.

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CHAP. VII. Vaine réponse de M. Simon, que saint Augustin n'est pas la règle de notre foi: malgré cette cavillation, ce critique ne laisse pas d'être convaincu d'avoir condamné les papes, et toute l'Eglise qui les a suivis. 27 CHAP. VIII. Autre cavillation de M. Simon dans la déclaration qu'il a faite de ne vouloir pas condamner saint Augustin: que sa doctrine en ce point établit la tolérance et l'indifférence des religions. 28 CHAP. IX. La tradition combattue par M. Simon sous prétexte de la défendre. CHAP. X. Manière méprisante dont les nouveaux critiques traitent les Pères, et méprisent la tradition: premier exemple de leur procédé, dans la question de la nécessité de l'eucharistie: M. Simon avec les hérétiques accuse l'Eglise ancienne d'erreur, et soutient un des , argumens par lesquels ils ont attaqué la tradition. 31 CHAP. XI. Artifice de M. Simon pour ruiner une des preuves fondamentales de l'Eglise sur le péché originel, tirée du baptême des enfans.

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CHAP. XII. Passages des papes et des Pères qui établissent

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