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fumée ceux qui s'y étaient enfermés, ou de les obliger à en sortir. Beaucoup, en cherchant à se sauver, furent massacrés; d'autres se précipitèrent sur les rochers d'alentour, et fus rent tués; plusieurs furent étouffés, et l'on trouva dans la caverne quatre cents enfants morts asphyxiés dans les bras de leurs mères. Il périt à cette occasion plus de trois mille individus.

Ce fut dans cette région des Alpes que l'infatigable Neff mourut par l'excès de son zèle pour la cause de la vraie religion. Les missionnaires de Wesley se présentèrent peu de temps après dans ces contrées, afin de faire revivre la cause à laquelle Neff avait fait le sacrifice de sa vie. Par la coopération vraiment chrétienne de l'estimable M. Ermann, pasteur des églises de la vallée de Quezras, et celle de sa respectable compagne, la cause s'est considérablement fortifiée depuis.

Étant arrivé à Gap de Nîmes, nous nous rendîmes à Laroche. Le lendemain matin, de bonne heure, nous partîmes à pied pour Violins, dans la vallée de Frésinière. Là j'eus l'ineffable plaisir de prêcher dans une des églises fondées par Neff, à un auditoire aussi pieux qu'attentif. Je fus singulièrement frappé de la tenue admirablement chrétienne de cette population. Ayant fait allusion au vénérable Neff, leur pasteur regretté, je ne puis vous exprimer l'impression qu'elle produisit sur toute l'assemblée.

MM. Beecham et Elliott se rendirent à Dormelleuse où il y a une église. Je poussai jusqu'à Pallon; j'y prêchai dans une maison particulière.

Telle est l'affection que portent à nos missionnaires les habitants de Violins, qu'ils ont fait arranger à leurs frais une salle pour leur usage. Bien que rude et grossier, cet abri sera d'un grand secours à nos missionnaires, qui étaient forcés de partager le gîte, et quelquefois le lit de ces pauvres paysans. Quelque pénible et dur que doive être le séjour dans ces âpres régions, et bien qu'il exige une grande abnégation de la part de nos missionnaires, ils y trouvent

néanmoins de douces consolations: car il est impossible de rencontrer nulle part un peuple plus véritablement chrétien, simple de cœur, essentiellement bon, et profondément pieux. Il ne manque ici que quelques missionnaires de plus.

Le 28 août nous retournâmes à Gap. A la demande de M. le préfet, j'y ai prêché dans son hôtel, devant lui, sa famille et quelques-uns de ses amis, devant trente personnes

environ.

Je vous parlerai une autre fois de la tournée que je fis en Savoie, et dans une partie de la Suisse.

W. TOASE.

(Le révérend M. Toase est surintendant principal de toutes les missions de Wesley en France.)

Typographie de Firmin Didot, rue Jacob, no 56.

Ce premier numéro de « l'Europe protestante >> doit être considéré comme un spécimen de l'ouvrage. Mais dans les numéros suivants, la deuxième partie intitulée «< Recueil » recevra de plus grands développements par l'insertion d'extraits de notre correspondance étendue, et par l'annonce de faits intéressants qui seraient survenus dans l'intervalle de nos publications, et qui auraient rapport à la sainte cause que nous soutenons. La longueur indispensable du premier article du numéro de ce jour nous a empêchés de le faire ce mois-ci.

Nous invitons très-spécialement MM. les pasteurs et ministres protestants de la France, de la Suisse, de la Hollande, de la Prusse, de l'Allemagne et d'autres pays, à vouloir bien nous honorer de leurs communications, à transmettre au journal des renseignements statistiques et autres sur l'état de leurs églises, ainsi que les différents détails propres à seconder notre œuvre. A cet effet, les communications devront nous parvenir avant le 20 de chaque mois.

On tirera 2,000 exemplaires de chaque numéro, ainsi qu'il a été fait de celui-ci.

Le bien qui devra résulter de la publication de l'Europe protestante, devant être opéré par une circulation la plus étendue possible, nous ne pouvons

l'œuvre, à contribuer à son succès, en souscrivant à L'EMPRUNT de 50,000 francs, auquel des protestants chrétiens ont déjà largement fourni, et qui se continue en ce moment partout. Nous avons l'assurance que notre appel sera entendu. Notre but est tout évangélique, et tend uniquement à la diffusion de l'Évangile et du protestantisme chrétien dans toute l'Europe.

Les personnes qui seraient disposées à contribuer à l'emprunt, pour la somme de 127 francs, recevront le journal gratis jusqu'à ce qu'elles aient été remboursées de cette somme en espèces. Le remboursement s'opérerait par les bénéfices résultant de la vente de l'ouvrage. C'est le moyen le plus efficace de soutenir l'Europe protestante, car en assurant son existence seulement pour trois ans, le nombre des souscripteurs au journal suffira alors, nous n'en doutons pas, pour défrayer toutes les dépenses de l'entreprise à l'avenir.

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