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LE LILAS.

Entre toutes les fleurs elle aimait le lilas!

Quand tu viendras, enfant, folâtrer dans l'allée,
Respire avec amour cette fleur étoilée :
Oh! ne la froisse pas !

Ce débile arbrisseau qui te dépasse à peine,
Je me souviens du jour où sa main l'a planté !
Peut-être en ce parfum quelque chose est resté
De sa suave haleine!

Pauvre petit lilas qu'elle venait cueillir,

Chaque matin, en mai.... tu vas fleurir sans elle !
Fleuris pour caresser de ton parfum fidèle
Mon triste souvenir !

Fleuris pour me parler de celle que je pleure!
N'avons-nous pas grandi sous ses soins amoureux,

Toi, la fleur, moi, l'enfant, — fragiles tous les deux,

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Dans ta påle corolle, ô douce fleur que j'aime,
De mes jours les plus beaux retrouver le poëme!
Je m'en énivrerai.

Fleuris, fleuris toujours, à mon cœur douce et chère !
Mes pleurs t'arroseront comme faisaient ses pleurs !
Je t'aimerai, lilas, entre toutes les fleurs,

Comme t'aimait ma mère.

Argentat, 13 mars 1856.

AUGUSTE LESTOURGIE.

NOTICE

SUR

LES OBJETS TROUVÉS

DANS LES FOUILLES

FAITES POUR L'ACHÈVEMENT DE LA CATHÉDRALE DE MOULINS;

LUE A LA SÉANCE DU 5 AVRIL 1856,

Par M. ESMONNOT, architecte.

Les fouilles des fondations de la partie à construire pour achever l'édifice, commencées en 1854, et continuées en 1855, se sont étendues sur une partie de l'emplacement occupé autrefois par les fossés, cours et bâtiments de l'ancien château des ducs de Bourbon. Chargé de diriger ces fouilles, j'ai été à même de recueillir quelques renseignements qui sont venus confirmer ou éclairer plusieurs faits relatifs aux dispositions du Château et de la Collégiale, érigée depuis en Cathédrale.

Ces fouilles ont d'abord fait reconnaître l'exactitude des dispositions du plan général inséré au Bulletin de la Société, et que j'avais dressé d'après les documents recueillis par M. Evezard en 1777. L'emplacement des tours, du mur d'enceinte et de la Porterie, ont été trouvés en tout conformes à ces indications. Les fouilles faites dans la partie Est du fossé de ceinture, ont fait constater la présence d'un ancien

OBJETS TROUVÉS DANS LES FOUILLES DE LA CATHÉDRALE. 203 cours d'eau se jetant, à l'extrémité Nord du château, dans un ravin figuré au plan, et sur l'emplacement duquel existe encore aujourd'hui un aqueduc couvert, recevant une partie des eaux de la ville.

Les recherches faites au pied du pignon terminant à l'Ouest la construction de la Collégiale commencée en 1479, ont démontré qu'à cette époque on n'avait entrepris de cet édifice que la partie terminée aujourd'hui. Par une raison dont on ne peut se rendre compte maintenant, les fondations de la partie antérieure n'ont pas été commencées. Le mode de la construction du pignon avec rosace à jour et couronnement orné, indique aussi que l'on avait ajourné indéfiniment cet achèvement.

On devait espérer trouver sur l'emplacement des fossés de ceinture des fragments, soit d'armes, d'ustensiles, de poterie, verrerie, ou de sculpture. Cet espoir n'a été réalisé qu'en partie. Les objets trouvés, bien qu'en assez grand nombre, ne sont généralement que de deux espèces, médailles et fragments de verreries. Les débris de sculpture sont de peu d'importance. Un objet cependant présente de l'intérêt. C'est une petite pierre de dix centimètres carrés environ, ayant servi de modèle, et sur laquelle on trouve encore les lignes d'un tracé de nervures de voûtes (probablement de la Collégiale.)

Divers objets ont été recueillis. Les principaux sont reproduits dans trois planches jointes à cette note.

La première représente les principales pièces de monnaies, méreaux et jetons qui ont été trouvés. La deuxième et la troisième, les fragments de verrerie et quelques autres objets.

Le n°4 de la première planche est un méreau en plomb, du Chapitre de la Collégiale. Il a pour type la fleur de lys barrée, avec ces mots : COLLÉGE DE MOULINS; au revers le chiffre XII, accompagné à gauche d'une fleur de lys, à droite d'une palme ou épi..

On a trouvé un assez grand nombre de pièces semblables (40 environ réunies.)

Le n° 2 est un autre méreau en plomb également, portant le même type de la fleur de lys barrée, mais ayant au revers le chiffre II, surmonté de la lettre D.

On sait que les méreaux étaient des pièces conventionnelles en usage au moyen-âge pour les administrations, les chapitres, etc., et remboursables d'après une valeur déterminée.

Le no 3 est un méreau en cuivre n'ayant aucune indication de localité; il porte pour type une couronne fleurdelysée avec ces mots: AVE MARIA, et au revers, une croix cantonnée de quatre fleurs de lys.

Le no 4 est une pièce dite BRACTEATE à une seule face estampée. Cette pièce est en cuivre mince, et porte l'écusson fleurdelysé, à droite et à gauche, la lettre H couronnée, et pour légende ces mots: VIVE LE NOBLE ROI HENRI II.

Les no 5 et 6 sont deux jetons à compter ou jettoirs. On se rappelle que ces pièces succédèrent, au moyen-âge, aux CALCULI des anciens. Ils furent en usage depuis le x111 siècle jusqu'à la du fin xvII. Le n° 5 porte sur une face un semis de fleurs de lys, et pour légende ces mots : GARDEZVOUS DE MECOMPTER; sur l'autre face: JETEZ, ENTENDEZ AUX COMPTES. Le no 6 porte un cercle à quatre lobes renfermant quatre fleurs de lys avec cette légende: COMPTEZ ET JETEZ BIEN, et au revers une croix fleurdelysée avec ces mots : ET VOUS GARDEZ DE MECOMPTE.

La pièce no 7 est un blanc à la couronne en argent du règne de Charles VIII.

Le n° 8 est un jeton à compter, que je crois d'origine allemande, que le bon marché de la fabrication faisait employer fréquemment, comme les liards à compter de Nuremberg, que l'on rencontre en si grand nombre.

Les planches 2 et 3 représentent un choix de divers objets, notamment des verreries recueillies dans les fouilles. Ces objets ont été trouvés en fragments, mais en assez grand nombre pour pouvoir retrouver leur forme primitive. J'ai indiqué par une teinte grise les fragments recueillis.

No 1 de la planche II.-Aiguière en verre bleu, recouverte d'ornements peints.

No 2 de la même planche. -Petite cuillère en bronze, d'une forme assez gracieuse, terminée en pied de biche.

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Poignard en fer oxidé.

No 4. Verre à boire de forme conique, avec pied en fuseau, recouvert d'une torsade en émail blanc.

N° 5. Verre à pied cloisonné.

No 6. - Verre à boire avec pied évidé, à quatre branhes en émail de diverses couleurs.

No 7. Verre uni à pied creux.

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No 4 de la planche III. -Verre dont le pied est en émail, à quatre branches, dont deux à torsades.

No 2.

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Verre à pied en forme de vase creux, avec anse en verre filé.

No 3. Verre à pied évidé, à quatre branches, dont deux à torsades, recouvert de filets en émail de couleur.

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No 4. Coupe en verre de Venise, à pied doré, en forme de vase creux portant deux mascarons. Il existe au Musée de Cluny un vase entier tout-à-fait semblable.

No 5. Verre ou gobelet, de forme cylindrique, dont le pied est semblable au précédent. Ce vase existe au musée de Cluny. No 6.

Verre à boire, de forme conique, dont le pied est en verre bleu.

No 7. Verre à pied renflé. Les verres de cette espèce offrent une particul assez remarquable; c'est que la partie sphérique du pied . creuse, et renferme presque toujours un liquide que j'ai trouvé incolore et sans saveur.

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