Œuvres de Monsieur de Fontenelle,: des Académies, françoise, des sciences, des belles-lettres, de Londres, de Nancy, de Berlin, & de Rome, Volume 8

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Chez les Libraires associés., 1766
 

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Fréquemment cités

Page 310 - Mais les endroits mêmes par où on l'exalterait sont ceux qui découvrent son extrême imperfection. Il fait bien ce qu'il fait, mais il ne le fait jamais que de la même manière ; il est renfermé dans de certaines bornes bien marquées, d'où absolument il ne peut sortir ; il ne se perfectionne jamais. La première ruche...
Page 283 - En bonne foi, m'aviserai-je de le regretter, ou aurai-je tort de ne pas m'en aviser ? Qu'eût-il fait là de plus que ce que j'ai vu ? Je le défie de lever les eaux plus haut qu'elles ne l'ont été, de répandre plus d'horreur dans ce malheureux vaisseau, et ainsi de tout le reste ; la réalité seule a tout épuisé7.
Page 310 - ... ne peut sortir; il ne se perfectionne jamais. La première ruche valait mieux que la première cabane; mais elle vaut infiniment moins que les maisons qui ont succédé aux cabanes, que les palais , que les temples.
Page 309 - Pour ce qu'on appelle esprit, ce n'est que nous ; nous sentons trop que c'est nous qui agissons. La difficulté et la lenteur des opérations ne nous permettent pas de l'ignorer. Voilà la cause de cette préférence que l'on donne volontiers au talent sur l'esprit ; car la raison humaine, souvent trop orgueilleuse, peut aussi quelquefois être trop humble.
Page 315 - Et que serait-ce si l'on venait à découvrir et à s'assurer que ces ornements pris dans un système absolument faux et ridicule, exposés depuis longtemps à tous les passants sur les grands chemins du Parnasse, ne sont pas dignes d'être employés, et ne valent pas la peine qu'ils coûtent encore à employer ? Qu'enfin, car il faut être hardi quand on se mêle de prédire, il ya de la puérilité à gêner son langage uniquement pour flatter l'oreille, et à le gêner au point que souvent on...
Page 283 - Je lis une tempête décrite en très beaux vers ; il n'y manque rien de tout ce qu'ont pu voir, de tout ce qu'ont pu ressentir ceux qui l'ont essuyée; mais il y manque Neptune en courroux avec son trident. En bonne foi, m'aviserai-je de le regretter, ou...
Page 380 - Plus on avoit de goutte ou d'autre béatille, « Plus on avoit perdu de dents de leur bon gré, « Plus on marchoit courbé sur sa grosse béquille, « Plus on étoit enfin digne d'être enterré, « Et plus dans vos remparts on étoit honoré. « O Sparte! Sparte! hélas! qu'êtes- vous devenue ! « Vous saviez tout le prix d'une tête chenue.
Page 292 - Les fabuleuses ne parlent qu'à l'imagination prévenue d'un faux système ; les réelles ne parlent qu'aux yeux : mais il y en a encore d'autres qui ne parlent qu'à l'esprit, et qu'on peut nommer par cette raison spirituelles. Un très agréable poète de nos jours * les nomme simplement pensées , ce qui revient au même.
Page 299 - ... mais il peut se trouver un accommodement; la poésie fera un effort pour ne parler des sujets les plus philosophiques qu'en sa langue ordinaire; les figures bien maniées peuvent aller loin; les images même fabuleuses rajeuniront par l'usage nouveau qu'on en fera...
Page 301 - La nature est mon seul guide ; Représente-moi le vide A l'infini répandu ; Dans ce qui s'offre à ma vue J'imagine l'étendue, Et ne vois que l'étendu...

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