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SGANARELLE, après avoir pris l'argent. Cela est-il de poids?

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SGANARELLE, seul, regardant l'argent qu'il a recu.

Ma foi, cela ne va pas mal, et pourvu que...

SCÈNE IX.

LÉANDRE, SGANARELLE.

LÉANDRE.

Monsieur, il y a long-temps que je vous attends, et je viens implorer votre assistance. SGANARELLE, lui tatant le pouls.

Voilà un pouls qui est fort mauvais.
LÉANDRE.

Je ne suis point malade, Monsieur; et ce n'est pas pour cela que je viens à vous.

SGANARELLE.

Si vous n'êtes pas malade, que diable ne le dites-vous donc ?

LÉANDRE.

Non. Pour vous dire la chose en deux mots, je m'appelle Léandre, qui suis amoureux de Lucinde que vous venez de visiter; et comme, par la mauvaise humeur de son père, toute sorte d'accès m'est fermée auprès d'elle, je me hasarde à vous prier de vouloir servir mon amour, et de me

donner lieu d'exécuter un stratagème que j'ai trouvé pour lui pouvoir dire deux mots d'où dépendent absolument mon bonheur et ma vie.

SGANARELLE.

Pour qui me prenez vous? Comment! oser vous adresser à moi pour vous servir dans votre amour, et vouloir ravaler la dignité de médecin à des em-¤ plois de cette nature!

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Monsieur, ne faites point de bruit.

SGANARELLE, en le faisant reculer.

J'en veux faire, moi. Vous êtes un impertinent. LÉANDRE.

Hé! Monsieur, doucement.

SGANARELLE.

Un malavisé.

LÉANDRE.

De grâce!

SGANARElle.

Je vous apprendrai que je ne suis point homme à cela, et que c'est une insolence extrême...

LÉANDRE, tirant une bourse.

Monsieur....

SGANARElle.

De vouloir m'employer... (recevant la bourse.) Je ne parle pas pour vous, car vous êtes honnête homme; et je serais ravi de vous rendre service : mais il y a de certains impertinens au monde qui viennent prendre les gens pour ce qu'ils ne sont

pas; et je vous avoue que cela me met en colère.

LÉANDRE.

Je vous demande pardon, Monsieur, de la liberté que...

SGANARELLE.

Vous vous moquez. De quoi est-il question?

LÉANDRE.

Vous saurez donc, Monsieur, que cette maladie que vous voulez guérir est une feinte maladie. Les médecins ont raisonné là-dessus comme il faut, et ils n'ont pas manqué de dire que cela procédait; qui du cerveau, qui des entrailles, qui de la rate, qui du foie: mais il est certain que l'amour en est la véritable cause, et que Lucinde n'a trouvé cette maladie que pour se délivrer d'un mariage dont elle était importunée. Mais, de crainte qu'on ne nous voie ensemble, retirons-nous d'ici; et je vous dirai en marchant ce que je souhaite de vous.

SGANARELLE.

Allons, Monsieur: vous m'avez donné pour votre amour une tendresse qui n'est pas concevable; et j'y perdrai toute ma médecine, ou la malade crevera, ou bien elle sera à vous.

FIN DU SECOND ACTE.

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ACTE TROISIÈME.

SCÈNE PREMIÈRE.

LÉANDRE, SGANARELLE.

LÉANDRE.

IL me semble que je ne suis pas mal ainsi pour un apothicaire; et, comme le père ne m'a guère vu, ce changement d'habit et de perruque est assez capable, je crois, de me déguiser à ses yeux.

Sans doute.

SGANARELLE.

LÉANDRE.

Tout ce que je souhaiterais serait de savoir cinq ou six grands mots de médecine pour parer mon discours et me donner l'air d'habile homme.

SGANARELLE.

Allez, allez, tout cela n'est pas nécessaire; il suffit de l'habit; et je n'en sais pas plus que vous.

LÉANDRE.

Comment!

SGANARELLE.

Diable emporte, si j'entends rien en médecine!

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