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tres, les désordres ont continué à Barcelone; des rixes et des assassinats ont eu lieu. Pour rétablir l'ordre, Espartero a mis la ville en état de siége.

23. COLONIES FRANÇAISES.

Organisation du

gouvernement des établissements français dans l'Inde. Une ordonnance statue sur le gouvernement des établissements français dans l'Inde.

Le commandement et la haute administration des établissements français dans l'Inde sont confiés à un gouverneur résidant à Pondichéry. Des chefs de service administrent, sous les ordres du gouverneur, les établissements de Chandernagor, de Karikal, de Mahé et de Yanaon.

Un commissaire de la marine et un procureur-général du roi dirigent, sous les ordres du gouverneur, les différentes parties du service.

Un inspecteur colonial veille à la régularité du service. administratif, et requiert, à cet effet, l'exécution des lois, ordonnances et règlements.

Un conseil d'administration, placé près du gouverneur, éclaire ses décisions et participe à ses actes dans les cas déterminés.

Un conseil général séant à Pondichéry, et des conseils d'arrondissement séant à Chandernagor et à Karikal, donnent leur avis sur les affaires qui leur sont communiquées, et font connaître les vœux et les besoins du pays.

Les autres dispositions de l'ordonnance règlent :

1o Les pouvoirs militaires du gouverneur; 2° ses pouvoirs relativement à l'administration de la justice; 3° ses pouvoirs à l'égard des fonctionnaires et des agents du gouvernement; 4° ses rapports avec les gouvernements étrangers; 5o ses pouvoirs à l'égard de la législation coloniale;

6o ses pouvoirs extraordinaires; 7° sa responsabilité; 8° les attributions du chef du service administratif, du procureur-général, de l'inspecteur colonial; 9° la composition du conseil d'administration, ses séances, la forme de ses délibérations, ses attributions, et les matières dont il connaît.

24.

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Réponse de la France à la notification du traité du 15 juillet. M. Guizot termine en ces termes sa réponse à la communication de lord Palmerston du 17 juillet «Le concours moral de la France, dans une conduite commune, était une obligation de sa part; il n'en est plus une, dans la nouvelle situation où semblent vouloir se placer les puissances. La France ne peut plus être mue désormais que par ce qu'elle doit à la paix et ce qu'elle se doit à elle-même. La conduite qu'elle tiendra, dans les graves circonstances où les quatre puissances viennent de placer l'Europe, dépendra de la solution qui sera donnée à toutes les questions qu'elle vient d'indiquer. Elle aura toujours en vue la paix et le maintien de l'équilibre actuel entre les états de l'Europe. Tous ses moyens seront consacrés à ce double but. »

29.

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Armements de la France.

Une ordonnance royale ouvre au ministre de la marine un crédit de huit millions cent vingt mille francs, à l'effet de porter de 130 à 195 le nombre des bâtiments de guerre armés, avec une réserve de 24 bâtiments en disponibilité ou en commission, et d'accroître l'effectif des équipages,

Une deuxième ordonnance rappelle à l'activité les jeunes soldats disponibles sur la deuxième portion du contingent de la classe de 1836.

Enfin une troisième ordonnance appelle sous les dra

peaux tous les jeunes soldats disponibles de la classe de 1839.

Les trois ordonnances royales de ce jour ent pour but d'ajouter à l'effectif de notre marine 10,000 matelots, 5 vaisseaux, 13 frégates et 9 bateaux à vapeur, et d'augmenter l'effectif de l'armée d'environ 150.000 hommes pris sur les classes de 1836 et de 1839. Ces mesures, dictées par une prévoyante politique, sont, dans les circonstances actuelles, une démonstration tout à la fois ferme et prudente.

PRUSSE.

Mesures religieuses. Par suite de difficultés survenues entre le gouvernement prussien et le clergé catholique, au sujet des mariages mixtes, l'archevêque de Posen, M. de Dunin, avait été suspendu de ses fonctions, et même arrêté, pour avoir quitté son diocèse sans autorisation. Le nouveau roi, par une décision de ce jour, le gracie et le réintègre dans la possession de son siége. Cette mesure semble devoir assurer le rétablissement de la bonne harmonie entre les diverses confessions religieuses.

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27, 28, 29. Translation des restes des héros de juillet. Le dixième anniversaire de la révolution de 1830 devait avoir un caractère propre et se distinguer des précédents par une de ces cérémonies qui produisent sur les populations une impression profonde et durable: nous voulons parler de la translation des restes de tous les braves qui ont succombé dans la grande et mémorable lutte des trois journées. Leurs corps avaient été enterrés sur différents points de la cité et de ses faubourgs, aux lieux mêmes où ils étaient tombés en combattant pour la défense de la constitution.

Une loi du 30 août 1830 avait décidé que les cendres de ces généreux citoyens reposeraient sous la colonne de la liberté qui serait érigée sur la place de la Bastille, et qu'elles y seraient transférées à l'un des plus prochains anniversaires de juillet. C'est en 1840 seulement que le vœu de la loi a pu être rempli.

Cette pieuse cérémonie a été inaugurée, le 28, par un service funèbre, célébré avec la plus grande pompe à SaintGermain-l'Auxerrois, et auquel assistaient les ministres, le conseil d'état, les cours et tribunaux, l'institut et les étatsmajors de la place et de la garde nationale.

Jamais spectacle aussi imposant n'avait été offert aux yeux d'un peuple : ce char colossal, chargé de ces cinquante bières, traîné par vingt-quatre chevaux richement caparaçonnés, s'avançant lentement au milieu d'un cortége immense, sur la longue ligne des quais et des boulevards; ce million de spectateurs attirés par la nouveauté et lạ grandeur lugubre de la cérémonie, et jaloux de saluer les mânes de ces nobles victimes du dévouement patriotique; cet appareil militaire; cette colonne qui s'élève majestueuse, montrant à tous les regards les noms des héros, au nombre de 504, gravés en lettres d'or, et qui va leur servir de tombeau ; ce génie qui, du sommet de la colonne, plane sur les ruines de l'ancienne Bastille, et semble vouloir s'élancer dans l'espace pour éclairer les peuples de son flambeau, et les appeler à la liberté, en agitant les tronçons de la chaîne qu'il a brisée tout cet ensemble avait quelque chose de grandiose qu'il est difficile de retracer. ·

Voici quelques notes extraites d'une Notice sur la Bastille, publiée par M. Victor Lenoir, architecte-adjoint du monument de Juillet; M. Duc était architecte en chef du monument :

1

«La colonne est élevée sur l'emplacement du bastion construit, de 1533 à 1559, en avant de la Bastille, du côté du faubourg Saint-Antoine. La face Est de la Bastille se composait de quatre tours reliées entre elles, dites de la Comté, du Trésor, de la Chapelle et du Coin. Elle était à 50 mètres de la grille actuelle du monument de Juillet, et présentait un développement de 80 mètres. Les retours formaient face devant la rue Jean Beausire au Nord, et devant le boulevard Bourdon au Sud; ils avaient 46 mètres de profondeur. La face au couchant se composait des tours de la Bassinière, de la Bertaudière, de la Liberté et du Puits..

» Les deux premières se trouvaient contenues dans l'emplacement occupé aujourd'hui par le chantier de bois à l'angle de la rue Saint-Antoine et du boulevard Bourdon. L'entrée de la Bastille était à l'entrée du boulevard Bourdon; elle était défendue par cinq portes et deux ponts-levis, et donnait dans l'intérieur de l'arsenal, dont le mur, qui bordait les fossés jusqu'à la Seine, est le mur conservé de la grande gare actuelle.

» La hauteur des tours de la Bastille était de 32 mètres (96 pieds) du fond des fossés jusqu'aux créneaux. La profondeur des fossés était de 8 mètres; ainsi, la tête de la statue élevée sur la colonne est à plus de 23 mètres audessus des créneaux de l'ancienne Bastille.

>> Tout le monde sait que la Bastille a été commencée par Charles V en 1370, pour protéger l'hôtel Saint-Paul, menacé par les invasions des Anglais. Charles VI a fait terminer la Bastille en 1383. De 1420 à 1436, les Anglais réussirent à s'en emparer. Là Bastille fut convertie en prison d'état de 1553 à 1559. Elle était défendue par treize pièces de canon.

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