Images de page
PDF
ePub

envers tous; à Dieu ne plaise que le respect humain, ou la crainte ou toute autre considération nous ferme la bouche. Nous ne pourrons pas, il est vrai, parler souvent par nous-même à tous nos diocésains, mais nous leur parlerons en quelque sorte par la bouche des Pasteurs qui travailleront sous nous; c'est par eux que nous leur ferons connoître nos avis et nos instructions.

Oui, nos très-chers coopérateurs, vénérable Clerge, vous serez notre organe auprès des fidèles. Nous comptons sur votre assistance dans la carrière difficile où nous entrons; la fidélité à vos devoirs, le zèle pour la gloire Dieu et le salut des âmes qui vous ont animés jusqu'ici ne se démentiront point.

Et vous, N. T. 'C. F., nous vous exhortons à respecter, à écouter avec docilité la voix de vos Pasteurs, et à nous faciliter ainsi les fonctions du saint ministère, par votre zèle, votre piété, votre exactitude à accomplir la loi du Seigneur. Obéissez et soyez soumis, considérunt que nous veillons constamment sur vous, comme devant rendre compte de vos âmes, afin que nous nous acquittions de ce devoir avec joie et non en gémissant (1).

Quelle consolation pour nous, N. T. C. F., si, au moment de rendre compte de notre administration, nous pouvons vous présenter devant le trône de Dieu et lui dire à l'exemple du Pasteur des Pasteurs: Pére saint, j'ai conservé tous ceux que vous m'avez donnés et nul d'eux n'a péri (2)! Alors vous et nous, nous entendrons de sa bouche ces paroles consolantes: Venez les bénis de mon Père; possédez le royaume qui vous a été préparé dès l'origine du monde (3).

Puisse le Dieu des miséricordes écouter favorablement nos vœux et nous accorder à tous cette grâce ineffable! nous ordonnons, elc.

A ces causes,

N. J. Evêque de Namur. Par mandement : A. F. J. Hauzeur, Secrét.

CIRCULAIRE DE M.

L'ADMINISTRATEUR

DE L'ARCHEVÊCHÉ DE COLOGNE SUR LA CONDAMNATION DES OUVRAGES DU DOCTEUR HERMÈS.

Nous donnons ici la traduction d'une pièce qui nous semble mériter quelque attention.

A MM. les Doyens de l'archidiocèse de Cologne.

» Nous donnons avis au clergé du diocèse que, par correspondance particulière et la voie des journaux, nous avons appris que

(2) Hebr. xii, 17. (3) Joan. xv11, 12. (4) Matth. xxv, 34. Tome III.

5

[ocr errors]

.

[ocr errors]
[ocr errors]

Sa Sainteté Grégoire XVI a prohibe et fait mettre à l'index les écrits suivans de feu Georges Hermès , Docteur en Théologie et professeur de l'université de Bonn :

ů 1°. Introduction à la Théologie catholique, première partie : introduction philosophique. Munster, chez Coppenrath ; 1819.

12°. Introduction à la Théologie catholique, seconde partie : introduction positive, première division. Munster, 1829.

» 3o. Dogmatique catholique , mise au jour après la mort de l'auteur par M. le Docteur Achterfild. Munster, 1834.

» Comme il est du devoir de tout catholique, de se soumettre au jugement du S. Siége dans toutes les questions qui ont pour objet la doctrine de l'Eglise , nous croyons avoir tout lieu d'attendre cette soumission dans le cas présent, de chacun des fidèles de ce diocèse , s'il arrive que la prohibition dont nous venons de parler soit un jour promulguée.

n Néanmoins il est à craindre, à raison de la diversité d'opinions, qu'on ne dispute pour et contre, dans les assemblées et réunions officielles, ce qui rarement a lieu , sans que l'union et la charité chrétienne en souffrent. Pour cette raison , nous imposons à tous les Ecclésiastiques, le plus rigoureur silence sur ce sujet et leur défendons de parler de ces questions ou d'y faire même allusion dans leurs exhortations, sermons et catéchismes.

* Si des fidèles , inquiétés par les imprudentes communications des journaux, prioient leurs curés de les instruire sur ce point; ceux-ci seront à même de calmer les âmes troublées en se conformant aux règles de la prudence pastorale.

» Nous espérons que tous les Ecclésiastiques, quelles que soient les doctrines auxquelles ils sont attachés, ne manifesteront que les sentimens d'une sincère humilité et de la charité chrétienne, et qu'aucun d'eux ne se laissera entraîner par l'orgueil et l'esprit de parti.

» MM. les Doyens sont chargés de donner au Clergé communecation de la présente circulaire. » Cologne, le 29 octobre 1835.

» L’Administrateur de l'Archevêché,

Signé : HUSGEN. O Il faut se demander ici en premier lieu, quel est le but particulier de M. l'administrateur du diocèse de Cologne, en publiant cette circulaire. Veut-il faire connoître la décision du Saint-Siége relativement aux écrits dont il est question ? non, il la suppose déjà connue par les imprudentes communications des journaux et par les correspondances particulières. Il n'auroit garde, d'ailleurs, de faire cette publication officiellement. Que veutil donc, et quel est son dessein ? Le Bref du Pape est authentique, il n'en doute pas ; il en est instruit par correspondance

[ocr errors]
[ocr errors]

particulière. Et s'il doutoft, rien ne lui seroft plus facile que de s'éclairer et de dissiper ce doute. Ecrit-il donc pour recommander l'obéissance à cette décision? Plût à Dieu! mais il est évident, qu'il n'est pas question de cela, puisque M. l'administrateur dit assez formellement qu'il n'attache l'obligation de se soumettre qu'à la condition de la promulgation du Bref.

Comme il est du devoir de tout catholique, dit-il, de se soumettre au jugement du S. Siége dans toutes les questions qui ont pour objet la doctrine de l'Eglise, nous croyons avoir tout lieu d'attendre cette soumission dans le cas présent, de chacun des fidèles de ce diocèse, s'il arrive que la prohibition dont nous venons de parler soit un jour promulguée. » S'il arrive! la précaution est bonne, et jamais conjonction conditionnelle ne fut mieux employée. M. Husgen sait bien qu'il n'est rien moins que certain que le bref dont il s'agit, soit jamais promulgué dans le diocèse de Cologne, parce qu'il sait bien que la correspondance officielle avec le Saint-Siége est soumise au contrôle du gouvernement, et avec quelle facilité les pièces qui viennent de Rome s'égarent dans les larges cartons du cabinet de Berlin. Et cependant, si la promulgation n'a pas lieu, M. Husgen n'exige pas qu'on se soumette !

Mais encore un coup, que fait-il donc? et quel est le vrai sens de sa circulaire? M. Husgen paroît simplement vouloir qu'on se taise, qu'on ne dispute pas contre ou pour les doctrines condamnées. « Nous imposons, dit-il, à tous les Ecclésiastiques le plus rigoureux silence sur ce sujet et leur défendons de parler de ces questions au même d'y faire allusion. » Et pourquoi ce silence? pourquoi faut-il que les Ecclésiastiques qui pensent bien, se taisent, s'il est vrai, comme on nous l'assure, que l'on continue, à l'université de Bonn, l'enseignement public des erreurs condamnées ? Comment peut-on leur imposer le plus rigoureux silence, aujourd'hui que le Saint-Siége a parlé? Comment peuvent-ils se taire, en voyant que M. l'administrateur du diocèse lui-même n'accorde aucune force obligatoire à la décision du Saint-Siége, avant qu'elle ait été promulguée dans le diocèse, et qu'il attache tant d'importance à une misérable formalité? Ignore-t-il ou peut-il ignorer que les écrits dogmatiques du Souverain-Pontife n'ont besoin d'aucune promulgation dans les provinces, pour être obligatoires (1)? Est-il donc juste d'imposer le silence au Clergé dans de semblables circonstances?

Mais qu'on examine bien les choses. A qui impose-t-on le silence? Est-ce bien à tout le Clergé? Est-ce aux partisans des doctrines d'Hermès, comme à ceux qui les condamnent? Il nous

[ocr errors]

(1) Voir notre tome Ier, page 370, article sur la promulgation des Bulles du Pape on Belgique.

semble qu'on n'a pas agi avec cette impartialité. Si d'un côté on peut continuer d'enseigner les erreurs condamnées, il est évident que l'obligation de se taire ne concerne que les Ecclésiastiques qui condamnent Hermès et qui se soumettent au Saint Siége. Et dans ce cas, le silence recommandé par M. Husgen, auroit une étrange signification.

La colère contre les journaux qui ont publié le Bref du SaintPère, s'explique sans difficulté. S'ils ne l'avoient point publié, ce Bref seroit probablement encore inconnu aux fidèles du diocèse de Cologne, et M. Husgen n'auroit pas besoin de faire des circulaires pour leur recommander le silence; l'enseignement des mauvaises doctrines continueroit tout doucement sans opposition. Donc, les journaux ont mal fait.

Arrêtons-nous aussi un moment sur la recommandation que M. Husgen fait aux Pasteurs de calmer les ames troublées. « Si des fidèles, dit-il, inquiétés par les imprudentes communications des journaux, prioient leurs curés de les instruire sur ce point, ceux-ci seront à même de calmer les ames troublées en se conformant aux règles de la prudence pastorale. «Mais quelles sont ces règles? La première règle n'est-ce pas d'obéir à l'Eglise et à son Chef? Or, ce n'est pas la règle que M. Husgen propose aux Pasteurs. Il ne leur recommande l'obéissance que conditionnellement. Quelle règle auroient donc les Pasteurs, s'ils se conformoient à la circulaire de M. Husgen? Il est évident que chacun auroit la sienne, c'est-à-dire, qu'ils n'en auroient aucune, et que donneroit tel conseil, et l'autre tel autre.

l'un

Et voilà où l'on en vient, quand on s'écarte une fois de ce chemin droit et étroit, de cette voie unique où Jésus-Christ nous ordonne de marcher. Nous n'avons qu'un moyen de nous préserver de l'erreur, c'est de rester étroitement unis à l'Eglise et au Saint-Siége,

AVIS DE LA CONGREGATION DE L'INDEX SUR LES VERSIONS DE LA BIBLE EN LANGUE VULGAIRE.

» Comme il a été rapporté d'une manière certaine à la congrégation que les saints livres de l'Ecriture sont imprimés en quelques lieux en langue vulgaire, sans observer les lois salutaires portées à cet égard, et comme il est à craindre de là que, d'après la conspiration des hommes pervers qui existe surtout aujourd'hui, des erreurs ne soient insinuées à l'ombre, et sous la protection de la divine parole, la congrégation a pensé devoir rappeler à tout ce qui a déjà été prescrit, savoir que les versions de la Bible en langue vulgaire ne doivent être permises que lors

qu'elles ont été approuvées par le siége apostolique, ou lorsqu'elles sont publiées avec des notes tirées des saints Pères ou d'autres savans et catholiques (décret de la Cong. de l'Index du 15 juin 1757); il faut de plus s'attacher entièrement à ce qui a été statué sur la matière par la quatrième règle de l'Index, et depuis par l'ordre du pape Clément VIII. »

NOUVELLES.

ROME ET BElgique.

ROME. Le jour de S. Grégoire-le-Grand, 12 mars, le SaintPère est allé à l'église de ce saint Pape, faire sa prière et entendre une messe, célébrée à l'autel de S. Grégoire par un de ses chapelains. De là Sa Sainteté est allée prier dans l'église de S. Laurent in Miranda, élévée sur l'ancien temple d'Antonin et Faustine. Le 25 mars, jour de l'Annonciation, le Saint-Père a ter.u chapelle à sainte Marie de la Minerve, où M. le Cardinal Sala a célébré la messe. Le dimanche des Rameaux, Sa Sainteté a béni et distribué les Rameaux dans la chapelle du Vatican, et assisté à la messe pontificale, chantée par M. le cardinal Castracane. Le même jour, M. le cardinal Odescalchi, accompagné du tribunal de la Pénitencerie, est allé entendre les confessions à Saint-Jean-deLatran.

- Le mercredi-Saint, les ténèbres ont été chantées dans la chapelle Sixtine du Vatican. Ce jour-là M. le cardinal de Grégorio, Grand-Pénitencier, est allé entendre les confessions à St.Pierre. Le Jeudi-Saint Sa Sainteté, vêtue pontificalement, s'est rendue à la chapelle Sixtine, et a assisté sur son trône à la messe solennelle, célébrée par M. le cardinal Pacca. Après la messe, le Saint-Père, précédé du sacré collége et des prélats, a porté processionnellement le saint Sacrement à la chapelle Pauline, pour y être déposé dans une urne selon l'usage. Ensuite Sa Sainteté a été portée sur son siége à la galerie de l'église Saint-Pierre, d'où elle a donné la bénédiction papale à la multitude rassemblée. Elle est descendue dans l'Eglise Saint-Pierre, où elle a lavé les pieds à 13 pélerins prêtres, puis elle les a servis à table dans la salle ducale du palais. Les matines ont été chantées le soir à l'heure accoutumée, et M. le cardinal de Gregorio est allé de nouveau entendre les confessions dans la même église. Après matines, Sa Sainteté, accompagnée des Cardinaux et de sa cour, est descendue dans l'église, pour vénérer les reliques de la passion. Le Samedi-Saint, le Souverain Pontife a assisté à l'office du par M. le cardinal Sala. Le jour de Pâque, Sa Sain

matin célébré

« PrécédentContinuer »