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parler. La phraséologie elle-même, gravée insensiblement dans la mémoire par la répétition, ne fera qu'un avec la pensée. En lisant et en écoutant, on apprend toujours quelque chose, et plus particulièrement à écrire et à parler. En parlant et en écrivant, on n'apprend rien, pas même la langue: l'esprit ne s'enrichit pas d'un mot, d'une idée.

Certains novateurs prétendent enseigner de prime abord à parler une langue, sans se prévaloir des instincts dont est doué l'homme, pour cette acquisition. Mais ce mépris des intentions manifestes de la Providence ne produit jamais que l'insuccès.

Quel que soit le point de vue sous lequel on envisage l'importance relative des quartre branches, l'art de parler n'occupe que la troisième place. L'art d'écrire, comme le moins utile et le plus difficile, sera le dernier qui réclamera l'attention des étudiants. Voici donc l'ordre à suivre dans l'étude d'une langue étrangère ·

1° L'art de lire.
2° L'art d'entendre.
3° L'art de parler.
4° L'art d'écrire.

Chacun de ces arts est une préparation à ceux qui suivent. Ainsi s'harmonisent les études linguis tiques: l'art de lire conduit à l'art d'entendre; tous deux conduisent à l'art de parler, et les trois ensem. ble à celui d'écrire.

While insisting upon this order in a progressive course of linguistic studies, as being perfectly in keeping with the laws of our physical and mental organization, we do not mean to say that it is essential to be entirely conversant with each of these objects before attempting the following one, but that the student should, from the start, direct his attention exclusively to the first; he can then gradually divide it between that object and the three others, according to his improvement in each of them—in which case it becomes an auxiliary for the acquirement of the others.

Reading and hearing being the first objects of study, grammar need not be considered; it does not teach the sense of words and phrases; it is not the ART OF READING AND WRITING. We can understand that methods in which priority is given to the arts of speaking and writing should have recourse to it, as they offer no models for imitation, and that students must be guided by rules; but, as regards the first two arts we allude to, grammar is of no use what

ever.

Our objections to grammar, in reference to those who are just attempting the study of a foreign language, apply also to pronunciation, which affords no assistance to comprehend the text, and discover the sense of written words. Pronunciation is only needed for talking, as orthography is only required for writing. Therefore, it will only be at a later period that a special study of pronunciation, based

En insistant sur cet ordre, dans la marche progressive des études linguistiques, comme étant en parfait accord avec les lois de notre organisation physique et mentale, nous ne voulons pas dire qu'il faille posséder complètement chacun de ces objets avant de passer au suivant, mais bien que l'étudiant doit, au début, diriger exclusivement son attention sur le premier; puis la partager successivement entre celui-ci et les trois autres, à mesure que ses progrès dans chacun d'eux en font un auxiliaire pour l'acquisition des autres.

Lire et entendre étant les premiers objets de l'étude, la grammaire n'a rien à y voir: elle ne donne pas le sens des phrases et des mots; elle n'est pas l'ART DE LIRE ET D'ENTENDRE. Nous comprenons que les méthodes qui donnent la priorité aux arts de parler et d'écrire y aient recours, puisqu'elles ne présentent pas de modèles à imiter et que les règles sont alors les guides de l'étudiant; mais, pour les deux premiers arts, elle n'a pas de raison d'être.

Nos objections contre la grammaire, au début de l'étude d'une langue étrangère, s'appliquent également à la prononciation, qui n'aide nullement à comprendre le texte, à découvrir le sens des mots écrits. On n'a besoin de la prononciation que pour parler, comme on n'a besoin de l'orthographe que pour écrire. Ce sera donc plus tard, comme élément de la parole, qu'on en fera une étude spéciale,

upon imitation, as the element of speech, will be made. Meanwhile, to guard against bad habits, it will be sufficient to read a foreign language, and hear it spoken, without pronouncing it. By practising the first art, the student will become familiar with orthography; by practising the second, he will become familiar with pronunciation.

THE ART OF READING.

Reading is direct or indirect. Direct reading, that by which, as in the mother-tongue, thoughts are directly recalled by the written expression, is the end to be attained. Indirect reading, that by which ideas are interpreted through the medium of the native idiom, that is to say, translation, is merely an introduction to direct reading, or what is properly called reading. To read directly a foreign language, is to think in that language; to translate it, is to think in our own.

Pupils should begin to translate at once; and every facility for doing so should be afforded them; not for translation in itself, but as a means of leading them to direct reading. They will be the better able to practise in that manner that translation does not require the aid of a teacher. When a child. hears its own language, it learns how to understand it without assistance; at a later period in life, we should be able to learn how to read a foreign idiom alone. Self-tuition in that art is almost a necessity,

basée sur l'imitation. En attendant, pour se garder de mauvaises habitudes, il suffira de lire et d'entendre la langue étrangère sans la prononcer. Par la pratique du premier art, on se familiarisera avec l'orthographe; par la pratique du second, on se familiarisera avec la prononciation.

L'ART DE LIRE.

La lecture est directe ou indirecte. La lecture directe, celle par laquelle l'expression écrite, ainsi que cela a lieu dans la langue maternelle, rappelle directement la pensée, est le but. La lecture indirecte, celle par laquelle on arrive à l'idée par l'intermédiaire de la langue natale, c'est-à-dire la traduction, n'est qu'une introduction à la lecture directe, ou lecture proprement dite. Lire directement une langue étrangère, c'est penser dans cette langue; la traduire, c'est penser dans la nôtre.

On ne saurait commencer trop tôt la traduction, ni en trop faciliter le travail, non pour elle-même, mais comme moyen de conduire les étudiants à la lecture directe. Ils pourront d'autant mieux s'y exercer à volonté qu'elle n'exige pas l'aide d'un maître. L'enfant apprend seul à comprendre sa langue quand on la parle on doit pouvoir, à un âge plus avancé, apprendre seul à lire une langue étrangère. S'instruire soi-même dans cet art est presque une nécessité; car, outre que les leçons du professeur sont

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