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comprendre la suivante et de poursuivre la lecture. Il en est tout autrement par les procédés à phrases décousues: rien de plus fatigant, de plus décourageant que le travail auquel ils soumettent l'étudiant. Les récits dont nos livres se composent appartiennent au langage usuel: ils contiennent les locutions les plus ordinairement employées, et familiariseront ainsi l'étudiant avec les éléments les plus utiles de la conversation.

Ces premiers volumes initieront les commençants non-seulement aux mots anglais, mais aux locutions les plus en usage dans les conversations ordinaires. Ainsi, on atteindra le double but qu'on doit se proposer dans la pratique du premier art, l'INTELLIGENCE DE LA LANGUE ÉCRITE et l'ACQUISITION DES MATÉRIAUX NÉCESSAIRES À L'EXPRESSION DE DA PENSÉE.

Un texte inconnu ne peut s'expliquer que par un texte connu qui en soit l'équivalent. C'est cet équivalent, autrement dit la traduction, dont a besoin. un commençant qui ne pourrait faire ce travail de lui-même; car, ainsi que nous l'avons dit, on ne peut traduire que ce que l'on comprend. Dans la langue maternelle, l'enfant n'a pas à chercher le sens des phrases qu'il entend prononcer; les signes naturels du langage d'action le lui donnent à l'avance; car le geste et l'expression du visage sont plus rapides que la parole. De même pour le texte étranger, on n'en cherchera pas la traduction : elle est sous les yeux.

Following this translation phrase by phrase from the English to the French text, that is, from the familiar ideas to the unknown words, the student will gradually, without pronouncing them, without studying their construction, but merely in a general way, identify the ideas expressed in English with the words themselves, as a child identifies the ideas conveyed to it by its mother's action with the phrases she pronounces.

This connection between the two idioms facilitates the alternate use of both texts; it is particularly essential in the first volumes, as, every thing being new to beginners, they should repeat the same phrases frequently, in both languages, comparing them to each other to discover the difference in their phraseology, to find out the words of the foreign text which correspond with their own, and become entirely familiar with their meaning and application.

The English phrase should be read first, then repeated, the eye following meanwhile the corresponding text in French. It will be necessary, at first, to pay particular attention to the words relating to each other, in the two phrases; but the difficulty will soon diminish, in consequence of the frequent recurrence of ordinary words, especially those of the second class (1).

(1) Refer to the classification of words, in "The Study of Lan guages."

Passant phrase par phrase de cette traduction au texte anglais, c'est-à-dire de l'idée connue aux mots inconnus, l'étudiant attachera à ces derniers, sans les prononcer et sans en faire la construction, mais en bloc, la pensée qu'exprime chaque phrase anglaise, comme l'enfant attache à celles que prononce sa mère les idées que lui communique le langage d'action dont elle les accompagne.

Ce rapprochement des deux idiomes facilite le passage alternatif d'un texte à l'autre ; il est d'autant plus désirable dans les premiers volumes, que, tout y étant nouveau, inconnu pour les commençants, ils doivent revenir fréquemment sur les mêmes phrases dans les deux langues, en les comparant l'une avec l'autre pour saisir la différence de leur construction, découvrir les mots du texte étranger qui correspondent à ceux du texte interprète, et se bien pénétrer de leur forme et de leur signification.

On lira préalablement la phrase française, puis on la répétera, en suivant des yeux, dans le texte anglais, celle qu'elle explique. La recherche des mots correspondants dans les deux phrases demandera d'abord quelque attention; mais bientôt elle présentera peu de difficulté, par suite du retour fréquent des mots les plus usités, surtout de ceux de la seconde classe (1).

(1) Voir, pour notre classification des mots, Étude des langues,

ch. II.

The relation between the English and the French words being well understood, the former will convey to the mind the precise meaning of the latter, their full import in each particular case; the dictionary, on the contrary, only gives the general sense, leaving the mind in a state of uncertainty. True, it enumerates (if it is complete) various acceptations; but, ignorant as a beginner must necessarily be of the author's ideas, he cannot among all these acceptations select the proper one. And how much time lost in this fastidious research!

If it should happen that the opposite interpretation should not immediately convey the meaning of the French word corresponding with the English, it would be sufficient to pursue the reading; in all probability it will be repeated, either in the following lines, or in the succeeding pages, where the phraseology will give the exact signification. Thus it is in the mother-tongue. The first phrase we hear, gives us a vague idea of the meaning of a word; the second, in which the same word is repeated, makes it clearer to our mind; the third, the fourth, lead us to closer conjectures, until, finally, a last induction determines the sense we should attach to it. By this process we, imperceptibly and unassisted, succeed in learning in a very precise manner, the sense of a great number of expressions which no definition could explain to us.

La correspondance étant une fois bien établie entre les mots français et les mots anglais, les premiers feront connaître le sens précis des seconds, leur signification exacte dans chaque cas particulier; le dictionnaire, au contraire, n'en donne que le sens général et laisse l'esprit dans l'incertitude. Il en énumère, il est vrai, s'il est volumineux, les diverses acceptions; mais, dans l'ignorance où se trouve un commençant de la pensée de l'auteur, il ne peut choisir entre toutes ces acceptions celle qui convient le mieux. Quel temps d'ailleurs ne perd-on pas dans cette recherche fastidieuse !

S'il arrivait qu'au moyen de l'interprétation en regard on ne trouvât pas de prime abord le mot anglais correspondant au mot français, il suffirait de poursuivre sa lecture pour le retrouver probablement quelques lignes ou quelques pages plus loin dans des phrases différentes qui l'expliqueraient. C'est ainsi que nous procédons dans la langue maternelle. La première phrase que nous entendons nous fait entrevoir vaguement la signification d'un mot; la seconde où se trouve ce mot nous en rapproche davantage; une troisième, une quatrième resserrent encore le champ des conjectures, jusqu'à ce qu'enfin une dernière induction nous fixe entièrement sur l'idée que nous devons y attacher. Voilà comment nous parvenons imperceptiblement et sans secours étranger à saisir d'une manière très-précise le sens d'un nombre considérable de termes qu'il nous serait impossible d'expliquer par aucune définition.

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