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adressa à l'Assemblée constitnante une pétition en faveur du partage égal des successions dans les familles nobles. A cette époque il fit quelques voyages à Paris, où il se lia avec Bernardin de Saint-Pierre, Legouvé et d'autres littérateurs. De retour dans son pays, il fut arrêté et conduit à Rennes par ordre de Carrier, et sauvé par quel ques amis de collége; arrêté de nouveau et emprisonné à Quimper, comme fédéraliste, par ordre du comité de surveillance, il subit une détention de quatre mois. Les habitants de la commune où il avait ses propriétés le réclamèrent avec tant d'instance qu'il fut enfin rendu à la liberté. Depuis il a excercé à plusieurs reprises des fonctions municipales dans cette même commune. Se tenant d'abord éloigné des affaires, M. Keratry se livra sans réserve aux études littéraires et philosophico-religieuses. Il avait publié en 1791 un recueil de contes et idylles; il imprima ensuite des études de mœurs, un petit poëme biblique en prose, et des études religieuses. A la première restauration, il fut nommé conseiller de préfecture à Quimper. Élu député par le Finistère en 1818, il vint s'asseoir au côté gauche de la chambre, défendit la loi électorale et la liberté de la presse. L'année suivante, il attaqua les jésuites. En même temps, il luttait dans la presse, et donnait des articles vifs et piquants au Courrier français. Lorsque la censure fut établie sur les journaux, M. Keratry composa trois brochures politiques, qui produisirent une vive sensation. A la chambre il s'éleva encore contre la tendance à intervenir en Espagne, contre l'impôt du sel et l'odieux privilége des maisons de jeux et de la loterie. Lors du procès de la conspiration de Saumur, le procureur général Mangin l'incrimina dans un de ses réquisitoires; M. Keratry réclama judiciairement, et s'associa à la plainte portée par Benjamin Constant au tribunal de l'opinion publique contre cette accusation. Réélu en 1822, il échoua en 1824. Au mois de mars 1827, un article du Courrier français intitulé: Mensonges de M. de Villèle, fut attaqué par le procureur du roi. M. Keratry s'empressa de s'en déclarer l'auteur et d'en assumer toute la responsabilité. Acquitté en première instance, il le fut également par la cour royale, qui ent à prononcer sur l'appel du parquet. M. Keratry plaida lui-même sa cause devant les deux juridictions. Réélu en 1827, il fut un des deux cent vingt-et-un députés qui votèrent en 1830 la fameuse adresse dans laquelle la chambre déclarait au roi que le ministère Polignac n'avait pas la confiance de la nation. Après la dissolution de la chambre, les électeurs lui rendirent son mandat, et il entra d'une manière décidée dans le mouvement des libéraux. Le 27 juillet 1830 il signa la protestation des députés de la gauche présents à Paris contre les ordonnances du 25, et prit une part active à tous les actes qui amenèrent l'établissement du nouveau gouvernement. Le 30 il fut du nombre

des quarante députés qui signèrent l'acte de nomination du duc d'Orléans comme lieutenant général du royaume, et du nombre des douze qui portèrent cet acte au Palais-Royal. Il participa á la révision de la charte, et insista surtout pour obtenir l'insertion de ces mots : « La religion catholique est professée par la majorité des Français. » Peu de temps après, M. Keratry demanda avec ardeur l'abolition de la peine de mort pour délits politiques. A peine, la proposition de Tracy venait-elle d'être lue que M. Keratry s'élança à la tribune, et sollicita de l'assem. blée que séance tenante une supplique fût adressée au roi pour qu'il consentit à l'abolition au moins partielle de la peine de mort. Plus tard il s'opposa à ce qu'une décoration spéciale fùt créée pour les vainqueurs de Juillet. Lors de la discussion sur la loi municipale, il vota pour que la nomination des maires fût laissée au roi. Au Inoment des troubles occasionnés par la cérémonie funèbre en mémoire de la mort du duc de Berry à Saint-Germain-l'Auxerrois, il se plaignit des étudiants, qui désertaient les écoles pour s'ériger en pouvoir exécutif permanent, et regretta qu'on eût gratté les fleurs de lis sur les monuments; elles représentaient, disait-il, non la restauration, mais huit siècles de gloire. I soutint ensuite l'hérédité de la pairie. Nommé plus tard rapporteur de la proposition Portalis pour l'abolition de la fête funèbre du 21 janvier, il développa longuement le principe de l'inviolabilité royale, et fit un éloge pathétique des vertus de Louis XVI. Eusèbe Salverte ayant proposé de décerner les honneurs du Panthéon à Benjamin Constant, Foy et Manuel, M. Keratry se joignit aux orateurs du centre, dont les discours déterminèrent Salverte à retirer sa proposition. 'Il vota le budget, et fit partie de la commission qui proposa la liste civile du roi Louis-Philippe. A propos de la loi contre les associations, il soutint la nécessité de se rallier autour du trône. Nommé conseiller d'État, après la révolution de juillet, M. Keratry devint plus tard président de la commission de surveillance des theatres royaux subventionnés. Toujours réélu député, il fut appelé à la pairie en 1837. A la chambre des pairs, il soutint encore de toutes ses forces la politique conservatrice. Après la révolution de Février, il envoya sa démission de conseiller d'État, en protestant contre le régime de violence que lui semblaient indiquer les circulaires de M. LedruRollin, ministre de l'intérieur. En 1849 il fut élu par le département du Finistère pour l'Assemblée législative, qu'il présida à l'ouverture comme doyen d'âge. Le discours qu'il prononça alors souleva une vive tempête sur les bancs du parti le plus avancé dans les opinions démocra tiques. Il vota avec la majorité, et resta fidèle à ses opinions même lorsque son mandat fut violemment rompu. Depuis le 2 décembre 1851 il vit dans la retraite.

On a de M. Keratry: Contes et Idylles;

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Paris, 1791, mentée d'une Réponse de l'auteur à quelques Le Voyage de vingtin-12; Frédéric in-8°; critiques; Paris, 1825, quatre heures; Paris, an vi (1800), in-12; Styndall, ou la fatale année; Paris, 1827, Lusus et Cydippe, ou les voisins de l'Ar1828, 5 vol. in-12; Pièces officielles du cadie, poëme traduit du grec; Paris, an ix (1801), 2 vol. in-18 : c'est une traduction sup- procès soutenu par M. Keratry et Me Meposée; Mon Habit mordoré, ou Joseph etrilhou, avocat pour Le Courrier français; Paris, 1827, in-8°; Quelques Pensées. Mon son maitre; Paris, 1802, 2 vol. in-12; - Ruth - Du Maami Lesmann; Paris, 1832, in-18; et Noémi, ou les deux veuves, poëme; Paris, De l'Existence de Dieu riage des Prêtres catholiques, suivant la pro1811, 1824, in-18; position de M. Portalis, député du Var, viceet de l'Immortalité de l'ame; Paris, 1815, in-12; Inductions morales et physiologi- président du tribunal de première instance de la Seine; Paris, 1833, in-8°; — Saphira, ou ques; Paris, 1817, 1818, 1841, in-12; - AnParis et Rome sous l'empire; Paris, 1835, nuaire de l'école française de peinture, ou 3 vol. in-8°; - La Baronne de Kerleya, ou lettres sur le Salon de 1819; Paris, 1820, in-12; De l'Association de bienfaisance une famille bretonne à Paris; Paris, 1836, 2 vol. in-8°; Questions à l'ordre du jour; souscrite par cinquante-quatre députés des Paris, 1837, in-8°: l'auteur y traite: 1o du rédépartements en faveur des prévenus et de gime politique intérieur de la France; 2o de sa leurs familles, en réponse aux journaux,de Ré- législation criminelle; 3° de son système d'édul'ultracisme; Paris, 1820, in-8°; cation publique; 4° de l'application de la peine caflexions soumises au roi et aux chambres pitale; Opinion de M. Keratry, membre de sur le moment présent; Paris, 1820, in-8°; la Chambre des Députés, et de la commission De la Séance du 15 janvier 1820 et de l'inspéciale de surveillance près des théâtres fluence que peuvent avoir les projets du ministère sur les destinées de l'État; Paris, 1820, royaux sur les subventions théâtrales; Paris, 1837, in-4°;- Une Fin de Siècle, ou huit ans ; in-8°; Documents pour servir à l'histoire de Lettre Lettre adressée Paris, 1840, 2 vol. in-8°; France en 1820; Paris, 1820, in-8°; au collège électoral du Finistère; 1849, in-8"; à M. le baron Mounier sur la Censure; Que deviendra la France? Paris, 1851, Lettre de J.-J. Rousseau à M. le comte de in-8°; - Clarisse ; Paris, 1854, in-8°. M. Keratry Girardin sur la destitution de ce dernier; a travaillé au Journal général, aux Tablettes Réflexions sur l'état du christianisme en La France telle universelles, à la Revue Encyclopédique et au France; Paris, 1820, in-8°; Courrier français. Il a donné dans le Livre des qu'on l'a faite, ou suite aux documents pour Cent-et-un: Les Gens de lettres d'autrefois servir à l'histoire de France en 1820 et 1821; (tome II), et Les Gens de lettres d'aujourParis, 1821, in-8°; — De l'Organisation munid'hui (tome VI). Il a fourni de nombreux arcipale en France et du projet présenté aux ticles à l'Encyclopédie moderne et au Dictionchambres, en 1821, par le gouvernement du roi naire de la Conversation. L. L-T. sous l'empire de la Charte, avec des notes de Lanjuinais; Paris, 1821, in-8°;- Du Beau dans les Arts d'Imitation, avec un examen raisonné des productions des diverses écoles de peinture, de sculpture, et en particulier de celle de France; Paris, 1822, 3 vol. in-18 ou 2 vol. in-12 ouvrage faisant partie de l'Encyclopédie des Dames ; Examen philosophique des Considérations sur le sentiment du sublime et du beau dans le rapport des caractères, des tempéraments, des sexes, des climats et des religions, d'Em. Kant; Paris, 1823, in-8°; - Le Guide de l'Artiste et de l'Amateur, contenant le poëme de la Peinture de Dufresnoy, avec une traduction nouvelle, revue par M. Keratry, suivie de Réflexions de ce dernier auteur de notes de Reynolds, de l'Essai sur la Peinture de Diderot, d'une Lettre sur le Paysage de Gessner, et trois Lettres tirées du Paresseux sur l'observation des règles, l'imitation de la nature et la Le dernier beauté; Paris, 1823, in-12; des Beaumanoir, ou la tour d'Helven; Paris, 1824, 1843, 4 vol. in-12; Du Culte en général, et de son état particulièrement en France; Paris, 1825, in-8°; 2e édition, aug

Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biogr. nouv. des Contemp. Sarrut et Saint-Edme, Biog. des Hommes du Jour, tome 1er, 2o partie, p. 336. - Birague, Ann. Histor. Lebas, Dict Encyclop. et Biogr., 1844, IVe partic, p. 67. — de la France. - Dict. de la Convers. - Biogr. des Députés.-Biog. des 750 Représ. à l'Assemblée legislative. Bourquelot et Quérard, La France Littéraire. Moniteur, Maury, La Littérature Franç. Contemp. 1827 à 1851.- Lesur, Annuaire Hist., 1851.

*KERAUDREN ( Pierre-François), médecin français, né à Brest, le 15 mai 1769, mort à Passy, le 16 août 1858. Il a rempli les fonctions de médecin inspecteur de la marine, et a publié entre autres : Réflexions sommaires sur le Scorbut, avec un tableau des moyens anti-scorbutiques; Paris, 1804, in-8°; Considérations et observations théoriques et pratiques sur la Syphilis dégénérée (Ext. des Mém. de la Société médicale d'Émulation); Paris, 1811, in-8°; - Mémoire sur les causes des maladies des marins et sur les soins à prendre pour conserver leur santé dans les ports de mer; Paris, 1817, in-8°; De la Fièvre jaune; Paris, 1823, in-8°. G. DE F. Louandre, La Littér, contemp. brairie.

Journal de la Li

KERBOGA, prince de Mossoul, mort en 1098.

Il combattit successivement pour le sultan de
Perse Barkiarok et pour les autres membres de
la famille de Malekschah qui se disputaient l'em-
pire. Prince de Mossoul, à l'arrivée des croisés
dans la Syrie, il vint les assiéger dans An-
tioche avec une armée formidable. Il traînait à
sa suite les prince d'Alep, de Damas, le gouver-
neur de Jérusalem et huit émirs de la Perse, de
la Palestine et de la Syrie. Plein de présomp-
tion, il se regardait comme le libérateur de l'A-
sie, et refusa dédaigneusement toutes les pro-
positions des croisés. Bien qu'il eût annoncé la
défaite des chrétiens au sultan de Perse et au
calife de Bagdad, il fut complétement battu sous
les murs d'Antioche et contraint de s'enfuir vers
l'Euphrate avec les débris de son armée. Il mou-
rut la même année 1098, suivant la prédiction
de sa mère.
F.-X. T.

Aboulféda. Matthieu d'Édesse. - Wilken, Commentatio de Bellis Cruciatorum. Guillaume de Tyr. Raymond d'Agiles.

KERBOGA ou KETBOGA, chef des Tartares, mort en 1260. Laissé par Oulagou pour continuer en Syrie les conquêtes des Tartares Mongols, il s'allia d'abord aux croisés contre les mameluks d'Égypte. Mais les chrétiens ayant pillé quelques villages musulmans qui payaient tribut aux Tartares, Kerboga, pour venger la mort de son neveu, tué dans la lutte, tourna contre eux ses armes. Il avait déjà envahi une partie de la Palestine, ravagé le territoire de Sidon et menaçait celui de Ptolémaïs, quand il perdit à Tibériade, contre les croisés et les mameluks, la victoire et la vie, en 1260. F.-X. T.

Marin Sanuto, liv. XIII, part. III. - Hayton, ch. XXVI. -Fragmentum de Statu Saracenorum. Michaud, Histoire des Croisades, V.

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le même volume, on trouve aussi les trois dis-
sertations suivantes : Conatus novus de Cepha
reprehenso; Kerckherdère y soutient que Ce-
phas était un autre que saint Pierre; — De an-
norum Numero quibus Jesus Christus popu-
lum instruxit; - De Cepha ter corrupto.
Il a aussi publié un grand nombre de poésies
latines et a laissé en manuscrit : Opus quatuor
Monarchiarum ; Tractatus de LXX Da-
nielis septimanis et Quatuor ætates, ouvrage
donnant des éclaircissements sur divers passages
de la Genèse.
E. G.

Becdelièvre-Hamal, Biogruphie Liégeoise, t. II. -
Chaudon et Delandine, Dict. Univ.

KERCKHOVE (Jean-Polyander VAN DEN }, théologien hollandais, né à Metz, le 26 mars 1568, mort le 4 février 1646. II fut élevé à Embden, où son père s'était rendu en qualité de ministre de l'Église française. Après avoir étudié la philosophie et l'hébreu à Brême, il alla suivre à Heidelberg les cours de théologie de Fr. du Jon et de Fort. Crellius; il partit ensuite, en 1588, pour Genève, où il termina ses études sous la direction de Théodore de Bèze et d'Antoine

Lafaye. En 1591 il fut nommé pasteur de l'église française à Leyde, et se rendit peu de temps après à Dordrecht, et y occupa les mêmes fonctions pendant vingt ans. En 1611 il fut appelé à Leyde pour y remplir la chaire de théologie vacante depuis la mort d'Arminius. En 1618 il assista au synode de Dordrecht, dont il fut chargé, avec d'autres théologiens de rédiger les canons; il fit aussi partie de la commission nommée pour réviser la traduction hollandaise de la Bible. On a de lui: Accord des passages de l'Écriture qui semblent être contraires les uns aux autres; Dordrecht, 1599, in-12;

Theses logicæ atque ethicæ; 1602; - Les Actes mémorables des Grecs recueillis en bas allemand par André Demètre et traduits en français; Dordrecht, 1602, in-8° : cet ouvrage avait été écrit pour encourager les Hollandais par le tableau des actions héroïques des Grecs à résister aux entreprises de l'Espagne; - Res

KERCKHERDÈRE (Jean-Gérard ), théologien et philologue néerlandais, né vers 1678, à Fauqueront, près Maestricht, mort le 16 mars 1738. Après avoir étudié la philosophie et la théologie à Louvain, il y enseigna les belleslettres pendant plusieurs années, et devint ensuite professeur d'histoire au collège des trois langues. En 1708, l'empereur Joseph Jer le nomma son historiographe. On a de Kerckher-ponsio ad interpolata A. Cocheletii, doctoris dère Grammatica Latina; Louvain, 1706, in-12 ouvrage d'une grande érudition; Systema Apocalypticum; Louvain, 1708, in-12; · Prodromus Danielicus, sive novi conatus historici, critici in celeberrimas difficultates historiæ Veteris Testamenti, monarchiarum Asiæ, etc., ac præcipue Danielem prophetam ; Louvain, 1711, in-12, ouvrage plein de recherches savantes; De Monarchia Romæ paganz secundum concordiam inter prophetas Danielem et Joannem; consequens historia a monarchiæ conditoribus usque ad urbis et imperii ruinam; accessit series historiæ apocalyptica; Louvain, 1727, in-12;

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sorbonnistæ; 1610; le P. Cochelet répondit
- Miscellaneæ
par son Cameterium Calvini;
Tractationes theologicæ, in quibus agitur de
prædestinatione et Cœna Domini; Leyde,
1629, in-8°; · Prima Concertatio anti-soci-
niana; Amsterdam, 1640, in-8°; De essen-
tiali Christi Existentia Concertatio, contra
Johannem Crellium; Leyde, 1643, in-12;
Judicium de comæ et vestium usu et abusu;
Leyde, 1644, in-12. Outre plusieurs autres ou-
vrages de controverse, Kerckhove a composé
des Poemata, publiés à Genève et à Heidelberg,
ainsi que des Orationes; il a aussi édité les Com-
mentarii in Proverbia Salomonis de Thomas
Cartwright, et il a pris part à la publication de
la Synopsis purioris Theologiæ; Leyde, 1625,
in-8°.
E. G.

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Meursius, Athena Batav. Foppens, Bibliotheca Belgica. Spanheim, Oratio funebris in excessum Pol. a Kerckoven; Leyde, 1646. in-fol. Boxhorn, Theatrum Hollandiæ, p. 361.- Paquot, Mémoires pour servir à l'hist. littér, des Pays-Bas, t. V. Joh. Fabricius, Historia Bibliothecarum, pars, IV, p. 92.

KERCKOVE (Jean-Baptiste ), homme politique belge, né à Oost-Ecloo, le 5 janvier 1790, mort le 13 décembre 1832. Élève du séminaire de Gand, il fut enveloppé dans les rigueurs dont le clergé de ce diocèse était l'objet par suite de son opposition au gouvernement de Napoléon Ier, à l'occasion de la captivité de Pie VII à Fontainebleau. Plus tard, après la chute de l'empire français, Kerckove devint vicaire à Sinay, puis à Courtray, et en 1826 il obtint la cure de Rupelmonde. Il s'occupait de travaux littéraires, en particulier de traductions d'ouvrages français en flamand, et faisait paraître des articles dans les journaux. Il y soutint les griefs des catholiques contre le gouvernement hollandais. Après la révolution de 1830, il fut nommé représentant au congrès, où il figura parmi les membres de l'opposition.

V. R.

Biog. Belge. Henrion, Annuaire Biogr., ann. 1834. KERCKRING (Théodore), médecin hollandais, né à Amsterdam, mort le 2 novembre 1693, à Hambourg. Issu d'une famille protestante originaire de Lubeck, il ne commença qu'à dixhuit ans l'étude du latin, sous François van Ende, épousa tour à tour les deux filles de son maître, et passa en France après s'être converti à la religion catholique. En 1678 il alla résider à Hambourg, et y acquit le titre d'envoyé du grand-duc de Toscane. Il jouit d'une grande renommée, et fut membre de la Société royale de Londres. Il fit des observations intéressantes sur la formation des os, découvrit un moyen de liquéfier le succin en lui conservant sa transparence, fut l'un des défenseurs du système de la génération par les germes et par les œufs, grand sujet de dispute parmi les savants d'alors, et disséqua plus de soixante-dix foetus, classés d'après leur âge, afin d'en étudier le développement. Peut-être est-ce à son changement de religion qu'il faut attribuer l'animosité dont il fut l'objet; les anecdotes scandaleuses couraient sur son compte: ainsi on l'accusait d'avoir causé la mort de sa première femme, pour épouser sa sœur. De son côté, Haller prétend qu'il se faisait aider par Ruysch dans ses préparations anatomiques, et par Pechlin dans la rédaction de ses ouvrages. Il prétendait avoir une foule de recettes secrètes, notamment pour faire de l'or avec un mélange de mercure et d'antimoine, et pour tirer du vitriol du cuivre. On a de lui: Spicilegium anatomicum, continens observationum anatomicarum variarum centuriam unam; addita est osteogenia fœtuum, etc.; Amsterd, 1670, 1673, in-4"; Anthropogeniæ Ichnographia, seu conformatio fœtus ab ovo usque ad ossificationis principia; ibid., 1671, in-4°, fig.; Paris, 1672. Dans ce traité, Kerc

kring prétend qu'on trouve des œufs dans le corps de toutes les femmes: Reperiuntur ea (ova), dit-il, in testiculis feminarum, non tantum earum quæ per conjugii usum fecundæ sunt, sed etiam virginum, non secus ac sit in gallinis, quæ ova ponunt etiamsi galli ignorent consuetudinem. Il a aussi donné une version latine d'un traité de Basile Valentin, sous le titre Currus triumphalis antimonii; Amsterd., 1661, in-12. Ses œuvres anatomiques ou physiologiques ont été réimprimées à Leyde, 1717, in-4°. P. L-Y.

Koenig, Bibliotheca vetus et nova. — Morbofius, Polyh. Philos., t. 11.. Chanfepié, Nouveau Dict. Hist., t. III.A. Haller, Bibliotheca Chirurgica et Anatomica. Biographie Médicale.

Dis

KERESSTURY ( Aloys-Joseph DE), historien hongrois, né en 1765, mort à Pesth, le 21 avril 1825. Après avoir professé pendant longtemps l'histoire universelle et l'histoire politique à l'académie de Grand-Varadin, il vint à Pesth, où il passa seize ans. L'empereur François Ier, en reconnaissance des services rendus par Keresstury à l'histoire hongroise, lui conféra des titres de noblesse. On a de lui: Compendium Historiæ universalis; Pesth, 1817-1819, 3 vol.; sertatio de Hungarorum Origine atque priDismis Incunabulis; Pesth, 1819, in-8"; sertationes historico-criticæ occasione tentaminum publicarum vulgatæ, queis Belæ regis notarii ætas atque de origine, sedibus asiaticis ac migratione 'aliisque gestis Magyarorum traditiones adversus novatorum calumnias et figmenta vindicantur; Pesth, 1812, etc. R. L.

Convers-Lex,

KERGORLAY (Gabriel-Louis-Marie, comte DE), homme politique français, né le 11 décembre 1766, mort le 24 mars 1830. Fils d'Alain-Marie, comte de Kergorlay, lieutenant général des armées du roi, mort en 1787, il appartenait à une ancienne famille de Bretagne, qui a fourni une ascendante à la maison de Bourbon, en la personne de Jeanne de Kergorlay, aïeule au huitième degré du roi Henri IV. Officier de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, Gabriel de Kergorlay épousa, en 1787, Marie-Élisabeth-Justine de Faudoas. Député de la Manche de 1820 à 1827, il fut nommé pair de France par Charles X, avant la révolution de Juillet, et mourut laissant deux fils.

L. L-T.

Tisseron et de Quincy, Notice histor. sur la maison de Kergorlay, dans les Archives des Hommes du Jour.

KERGORLAY (Louis-Florian-Paul, comte DE), homme politique et publiciste français, né le 26 avril 1769, mort en 1856. Frère cadet du précédent, il fut à l'âge de dix ans reçu chevalier de justice de l'ordre de Malte. Au commencement de la révolution, il était déjà investi du grade de capitaine dans un régiment de cavalerie. Il émigra, et fit la campagne de Champagne avec les frères du roi. Après cette campagne, il

reprit ses voyages à l'étranger. Il rentra en France sous le consulat, et refusa de servir l'empire. En 1814 le roi le créa chevalier de Saint-Louis. Dans les Cent Jours, le comte de Kergorlay vota contre l'acte additionnel aux constitutions de l'empire, et publia une lettre dans laquelle il protestait contre l'article du décret qui interdisait de proposer le rétablissement des Bourbons, « convaincu, disait-il, que le rétablissement de cette dynastie sur le trône est le seul moyen de rendre le bonheur aux Français ». Il protestait en même temps contre le vote de l'armée. Cette lettre ne fut pas poursuivie. Un mois après, un nouvel écrit du comte de Kergorlay, intitulé: Des lois existantes et du décret du 9 mai 1815, détermina des poursuites contre lui et son imprimeur; mais on arrêta son frère Gabriel à sa place, et il put se cacher. L'identité de son frère ayant été reconnue, celui-ci fut mis en liberté le surlendemain. Après la seconde Restauration, le comte Florian de Kergorlay fut élu député par le collége électoral de l'Oise. Il se plaça à l'extrême droite, et vota constamment avec elle. Le 23 novembre il fut nommé l'un des secrétaires de la chambre. Il s'éleva avec force contre la loi dite d'amnistie, et déposa une proposition pour demander la responsabilité des ministres. L'évasion de La Valette excita en lui un sentiment de profonde indignation. Le 19 avril il demanda pour le clergé, au nom d'une commission dont il était le rapporteur, 41 millions et la restitution de ses biens non vendus. La chambre fut dissoute, et le comte de Kergorlay échoua aux premières élections. Il écrivit alors dans le Conservateur, et y fit profession de son amour pour la religion, pour la royauté légitime et pour la charte. Réélu député en 1820 après la loi du double vote, puis en 1822, il fut appelé à la chambre haute par Louis XVIII, le 23 décembre 1823. Lorque éclata la révolution de juillet, il était à Bruxelles. C'est de là qu'il adressa le 9 août à M. Pasquier une lettre dont celui ci refusa l'insertion au procès-verbal de la séance. Le comte de Kergorlay fit alors insérer sa lettre dans la Gazette de France et dans la Quotidienne. Il y disait qu'il « ignorait en vertu de quel droit s'étaient faites et l'adoption d'une nouvelle charte et l'élection d'un nouveau roi; que quant à lui, il avait prêté un serment à ses rois et à la charte constitutionnelle, et qu'il avait toujours compris en le leur prêtant qu'il engageait sa fidélité nonseulement à eux mais à leurs légitimes successeurs, et qu'il ne croyait pas que les erreurs qu'ils pourraient commettre le dussent délier de ce serment. » Cette lettre fut dénoncée par M. le comte de Montalivet à la chambre des pairs. Considéré comme pair, son auteur fut cité à la barre de la chambre, avec de Genoude et Lubis, rédacteurs de la Gazette de France, et Briand, rédacteur de La Quotidienne, comme inculpés de provocation à la haine et au mépris du gouvernement et d'offenses envers la personne da roi. Lubis fut acquitté ; de Genoude et Briand, gé

"

rants responsables, furent condamnés à un mois de prison, et malgré la plaidoirie de Me Berryer le comte de Kergorlay fut condamné à 500 fr. d'amende et à six meis de prison. Il paya son amende et fit ses six mois de prison. Compromis en 1832 dans le complot du Carlo Alberto, il fut acquitté au commencement de 1833. La même année le comte de Kergorlay comparut sur les bancs de la cour d'assises comme auteur d'une lettre insérée le 12 novembre dans La Quotidienne, lettre dans laquelle le ministère public trouvait le délit d'attaque aux droits que le roi tenait du vœu de la nation exprimé dans la déclaration du 7 août 1830. Malgré le réquisitoire de M. Aylies, le comte de Kergorlay fut acquitté. En 1836 il fut de nouveau cité en cour d'assises pour sa lettre insérée dans La Quotidienne, à propos de vingt-trois Vendéens qui devaient être jugés à Niort. Cette lettre, considérée comme renfermant une excitation à la révolte et paraissant établir que la guerre de Vendée était une guerre légitime, valut à son auteur quatre mois de prison et 2,000 fr. d'amende. Sa fidélité à défendre la légitimité lui avait valu dans son parti le surnom de la voix rigide. De son mariage avec Mlle de La Luzerne, le comte de Kergorlay a eu trois enfants un fils et deux filles. Outre la brochure dont nous avons parlé, le comte de Kergorlay a publié Du Droit de Pétition; Paris, 1819, in-8°; - Réponse à un libelle calomnieux inséré contre M. de Kergorlay au Moniteur du 9 mai 1832 par l'autorité du ministre de la guerre; 1832, in-8°; · Lettres à M. le ministre de la guerre, président du conseil des ministres; 1833, in-8°; Discours prononcé devant la cour d'assises de la Seine, le 13 février 1834; 1834, in-8°; Fragment historique; Paris, 1842, in-8° : à l'occasion de l'Histoire de la Vendée militaire. Un grand nombre de ses discours, prononcés à la tribune de 1816 à 1821, ont aussi été imprimés à part. L. L-T.

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Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biographie nouvelle des Contemporains. Sarrut et Saint-Edme, Biographie des Hommes du Jour, tome 1er, 2e partie, p. 347. - Tisseron et de Quincy, Notice historique sur la Maison de Kergorlay, dans les Archives des Hommes du Jour. Quérard, La France Litteraire. - Bourquelot et Maury, La Littérature Française Contemporains.

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* KERGORLAY (Jean-Florian-Hervé, comte DE), homme politique et agronome français, fils aîné du comte Gabriel-Louis-Marie de Kergorlay, né en 1803. Retiré dans une ferme modèle du département de la Manche, il s'occupa d'agriculture, devint membre de la Société d'Agriculture, du conseil général des hospices de Paris, et, après la révolution de Février, du conseil général de la Manche, du conseil central d'agriculture, et du conseil de perfectionnement des établissements d'instruction agricole. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, il se prononça fortement pour le nouveau régime, fut élu | député de la Manche comme candidat du gouver

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