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Elocutionist, a collection of pieces in prose and verses; Londres, 1853, dix-neuvième édit. Les œuvres dramatiques de Sheridan Knowles, qui pour la plupart sont restées au répertoire courant de Covent-Garden et de Drury-Lane, ont été réunies sous le titre de Dramatic Works; 3 vol. in-8°. Paul LOUISY.

Cyclopædia of English Literature. - Men of the Time. – Gallery of literary Portraits. — National Portraits Gallery of illustrious Personages of th XIXth century. -Conv.- Lex.

KNOWLES (Thomas), théologien anglais, né à Ely, en 1723, mort le 6 octobre 1802. Il reçut son éducation au collège de Pembroke à Cambridge, et s'y fit agréger. Il fut pendant trente ans prédicateur de Sainte-Marie, et devint prébendaire d'Ely, recteur d'Ickworth et vicaire de Winston. Ses ouvrages sont pleins de savoir et écrits avec élégance; les principaux sont: The Scripture Doctrine of the existence and attributes of God; - Lord Hervey's and Dr Middleton's Letters on the Roman State; Primitive Christianity in favour of the Trinity; Observations on the divine mission of

Moses.

Z.

- Chalmers, Gener.

Gentleman's Magazine, LXXII. Biographical Dictionary. KNOWLTON (Thomas), botaniste anglais, né en 1692, mort en 1782. Il fut employé comme jardinier, d'abord chez le Dr Sherrard, et ensuite chez lord Burlington à Lanesborough dans le comté d'York. Il s'occupa de sciences, particulièrement de botanique, et se fit connaître par quelques bonnes observations. Il découvrit à Walbengsenmere le globa conferva, appelé par Linné conferva ægagrophila, et qui parait être formé par des feuilles de la zostère marine qui se décomposent dans l'estomac des poissons. Il fit insérer dans les Philosophical Transactions des observations sur la situation de l'ancienne Delgovicia, sur deux hommes d'une taille extraordinaire et sur deux cornes de cerf trouvées dans le comté d'York.

Z.

Rose, New general Biographical Dictionary. KNOX (Jean), le principal auteur de la réformation en Écosse, naquit en 1505, selon les uns, à Giffort, village du Lothian oriental, et selon d'autres, qui s'appuient sur des traditions locales, à Haddington, chef-lieu de ce comté, et mourut à Édimbourg, le 24 novembre 1572. Il reçut une éducation soignée, d'abord à l'école d'Haddington, et ensuite à l'université de Saint-André, où il se rendit en 1524. Jean Major était alors l'oracle de cette université. Disciple de Gerson et de Pierre d'Ailly, il enseignait leur doctrine de la suprématie des conciles généraux sur les papes, et, l'étendant aux matières politiques, il ajoutait que l'autorité des rois dérive du peuple. C'est à ses leçons et non à Genève, comme on l'assure d'ordinaire, que Knox, ainsi que son condisciple Buchanan, puisa les principes démocratiques qu'il voulut faire triompher plus tard dans l'État et dans l'Église. Après avoir été reçu

maître ès arts, il enseigna la philosophie dans un des colléges de l'université de Saint-André. En 1530 il reçut l'ordination. La théologie scolastique n'avait jamais eu d'attrait pour lui; à peu près à cette époque, il en abandonna tout à fait l'étude, et se mit à lire les Pères de l'Église, principalement saint Jérôme et saint Augustin. De cette lecture il passa à celle de la Bible. Il y a là déjà une preuve qu'il commençait à prendre goût aux opinions nouvelles que Patrik Hamilton, Garvin Lagie, Tindal et Wishart prêchaient depuis peu en Ecosse. Enfin, en 1542, il en fit ouvertement profession, et les enseigna dans ses leçons de philosophie. Poursuivi bientôt, comme hérétique, par les ordres du cardinal Beaton, il se réfugia dans le midi de l'Écosse. Après le meurtre de ce prélat, les lairds de Languiddrie et d'Orniton l'entraînèrent au château de SaintAndré (1547), qui était entre les mains de ceux qui venaient de commettre ce crime. Cependant, à la fin de juillet, le château fut forcé de se rendre aux armes de la régente, soutenues d'une flotte française, commandée par L. Strozzi, et la garnison fut amenée en France, où les uns furent enfermés au Mont-Saint-Michel et les autres conduits aux galères. Knox fut du nombre de ces derniers. Les premiers réussirent à s'évader; les seconds furent rendus à la liberté, dix-huit mois après, quand le mariage de Marie Stuart avec le dauphin fut arrêté. Knox se rendit alors en Angleterre. Il y travailla avec ardeur à la propagation de la réforme, quoiqu'il n'approuvât ni la hiérarchie épiscopale qu'on avait conservée, ni les formes du culte, qui se rapprochaient trop encore, selon lui, des formes catholiques. Mais il ne crut pas pouvoir devenir membre de l'Église réformée anglicane, et il refusa une chaire de pasteur à Londres et plus tard l'évêché de Newcastle. Après l'avènement de Marie au trône, il lutta quelque temps contre les mesures prises pour étouffer le protestantisme. Cédant enfin aux sollicitations de ses amis, il s'embarqua pour la France au cominencement de 1554, et se rendit à Genève. Calvin le reçut avec la bienvaillance la plus marquée. La ressemblance de leurs caractères, autant pour le moins que celle de leurs principes, resserra vite entre eux les liens de l'amitié. Vers le milieu de cette année, il espéra pouvoir rentrer dans sa patrie. Il quitta Genève; mais, arrivé à Dieppe, il reçut des nouvelles qui le décidèrent à ne pas pousser son voyage plus loin. Il retourna auprès de Calvin. Pour occuper ses loisirs, il se livra à l'étude de l'hébreu. Appelé, quelque temps après, à Francfort-sur-le-Mein, où des Anglais réfugiés avaient formé une Église protestante, il voulut y introduire les formes du culte genevois, rencontra une vive opposition, et se retira de nouveau à Genève. L'année suivante (1555), profitant de l'espèce de tolérance que Marie de Lorraine, autant par caractère que par politique, avait, dans les premiers temps de sa régence, laissé

cause de cette circonstance, sous le nom de The Geneve Bible. Ce fut encore à cette époque (1558) qu'il publia son singulier traité : The First blast of the trumpet against the monstrous government of Women. C'est à Marie

s'établir, il rentra en Ecosse, après une absence de huit ans. Il se mit aussitôt à parcourir le royaume, ranimant le zèle de ceux qui avaient déjà embrassé les opinions nouvelles, et travail. lant à leur gagner de nouveaux partisans. Parmi ceux qu'il réussit à amener à la cause protes-d'Angleterre, à Catherine de Médicis et à la rétante, il faut surtout nommer trois jeunes lords qui jouèrent plus tard un rôle-considérable dans les affaires de leur pays: Archibald Horn, depuis comte d'Argyle, James Stuart, frère naturel de Marie Stuart, depuis comte de Murray, et régent pendant la minorité de Jacques VI, et John Erskine, qui, connu plus tard sons le nom de comte de Murr, parvint aussi à la régence.

En 1556, la noblesse écossaise protestante forma une ligue dont le but avoué était la défense et la propagation du culte réformé; et comine déclaration publique de son existence et de ses desseins, elle engagea Knox à célébrer à Kylus, ancien siége des Lollands écossais, la sainte Cène selon le rite qu'il fit prévaloir plus tard dans l'Église réformée d'Écosse. Les évêques, irrités de cette audace, ne purent obtenir de la régente l'ordre de le faire arrêter; ils essayèrent de l'intimider, en le citant devant eux. Ce fut une occasion de triomphe pour le réformateur : il arriva à Édimbourg accompagné d'un si grand nombre de seigneurs écossais, que les évêques se virent contraints de céder et d'ajourner la citation. Pendant dix jours consécutifs, il monta en chaire soir et matin et prêcha devant une foule immense sans qu'on entreprît de s'y opposer. Le peuple, exalté par ses sermons, dispersa la procession annuelle de saint Giles, patron de la ville, et jeta dans le lac la statue du saint. A la vue de l'enthousiasme populaire, Knox crut que la cause du protestantisme était décidément gagnée; il s'aperçut bientôt qu'il avait trop présumé des circonstances du moment. Une requête qu'il présenta à la régente pour demander l'exercice public du culte réformé fut rejetée avec hauteur et dédain, et celle-ci, effrayée des progrès d'une révolution qui, en attaquant l'Église établie, menaçait l'ordre dans l'État, se laissa persuader par le clergé de la nécessité de sévir contre Knox. On donna l'ordre de le poursuivre. Le réformateur écossais «< mettait son courage, dit M. Mignet, à braver utilement les périls, mais non à y succomber certainement. Il mêlait la prudence à l'exaltation, et, selon les rencontres, il savait se dévouer ou se réserver ». En ce moment il sentit la nécessité de céder à l'orage. Il se retira de nouveau à Genève, où une congrégation anglaise l'appelait. A peine fut-il parti qu'il fut condamné à mort par l'assemblée des évêques, et brûlé en effigie à la haute croix d'Édimbourg. Il se hâta d'adresser à la noblesse et aux communes d'Étosse une lettre dans laquelle il protestait contre rette sentence et en appelait à un futur concile.

Le temps de son exil fut consacré à une traduction nouvelle de la Bible en anglais. Cette traduction, imprimée à Genève, est connue, à

gente d'Écosse qu'il en voulait ; mais il blessa, sans le vouloir, Élisabeth, qui, quand elle fut montée sur le trône, ne lui pardonna jamais cette diatribe contre le gouvernement des femmes.

Cependant, la réforme s'étendait en Écosse; la noblesse protestante avait signé à Édimbourg, le 3 décembre 1557, un nouveau covenant; et la régente ne paraissait pas trop hostile aux opinions nouvelles. Knox, qui avait renoncé pour quelque temps à rentrer en Écosse, pour ne pas y soulever des troubles inutiles, crut pouvoir y revenir vers le milieu de 1559. Le moment était mal choisi. Marie de Lorraine, obligée de suivre la politique adoptée par les Guise et de favoriser leurs desseins contre le trône encore mal affermi d'Élisabeth, en s'appuyant sur les catholiques, venait de se déclarer contre le parti protestant, qui avait répondu par une menace de révolte. Le primat avait cité les ministres protestants à comparaître devant lui à Stirling, le 10 mai 1559. Knox, qui arrivait au fort de la bataille, se décida à obéir à la citation, et la noblesse protestante se réunit à Perth pour l'accompagner. Dans le dessein de prévenir une collision qui semblait imminente, la régente promit de faire ajourner la citation. Confiant en cette promesse, les ministres ne quittèrent pas Perth; mais ils furent condamnés par contumace et mis hors la loi. La nouvelle en arriva à Perth au moment même où Knox venait de prononcer un discours véhément contre l'Église catholique. Elle ajouta à l'exaltation produite déjà par ce sermon, et un prêtre qui disait la messe, ayant eu l'imprudence de frapper un jeune homme qui l'avait injurié, la fureur populaire éclata et renversa tous les édifices catholiques de la ville et des environs. Cette rage de destruction se répandit dans beaucoup d'autres lieux. La régente, dans sa colère, menaça de raser Perth jusque dans ses fondements. La guerre civile devint inévitable. Les lords de la congrégation, maîtres de Perth, s'emparèrent de Stirling et marchèrent sur Édimbourg, où ils entrèrent le 30 juin. Amené en triomphe dans la capitale, mais obligé bientôt d'en sortir avec les troupes protestantes forcées à capituler, Knox se mit à parcourir l'Écosse pour relever le courage de ses coreligionnaires. Après la mort de la reine régente (10 juin 1560), un traité de paix fut signé entre les deux partis, le 5 juillet. Le parlement, réuni bientôt après, adopta par acclamation, le 17 août, une confession de foi présentée par Knox; mais la discipline qu'il avait été chargé de rédiger, avec trois de ses collègues, et qui était d'une extrême sévérité, n'obtint pas la même approbation, et ne fut admise qu'en partie, la noblesse étant

peu disposée à se soumettre aux censures des pasteurs et convoitant les biens du clergé catho lique, que les ministres se proposaient d'affecter à l'entretien du culte et des écoles et au soulagement des pauvres. Mais du moins le système presbytérien fut adopté; c'était le point essentiel pour Knox.

La mort de François II (décembre 1560) ramena Marie Stuart à Édimbourg. Malgré l'antipathie de la reine pour un homme qui lui paraissait la cause principale de la ruine de l'Église, elle le fit appeler auprès d'elle, peu de temps après son arrivée en Écosse, dans le dessein ou de le gagner ou de l'intimider. L'entrevue n'eut pas le succès qu'elle en attendait. Le réformateur se défendit vivement d'avoir soulevé la nation contre son autorité; mais il ne craignit pas de développer en sa présence la théorie sur le pouvoir des rois. Il rapporta de cette entrevue une fâcheuse impression. « Dans mon entretien avec la reine, écrivit-il à Cécil, elle a montré plus d'artifice que je n'en ai jamais rencontré dans un âge aussi peu avancé. » Dès ce moment, plein de défiance pour la reine, qu'il jugeait pleine de dissimulation, il voyait dans toutes ses actions des motifs de crainte pour la réforme, et il redoubla de véhémence dans ses sermons. «Votre Grâce, écrit l'ambassadeur anglais à Cécil, nous exhorte à la fermeté; vos avis sont superflus, car il y a ici un homme dont la voix nous ranime avec plus de force que ne pourraient le faire six cents trompettes, retentissant incessamment à nos oreilles. » Des fêtes ayant été données à la cour, peu après le massacre de Vassy, Knox les attribua à la joie causée par la nouvelle de cet événement, et il prêcha aussitôt un sermon foudroyant contre les joies mondaines et contre les ennemis de la réformation. Cité devant la reine et accusé d'avoir poussé le peuple à la révolte, il n'hésita pas à répéter devant elle son sermon, et au moment qu'il se retirait, un courtisan ayant témoigné son étonnement d'une telle audace, il se retourna, et lui dit: « Et comment aurais-je été effrayé par le visage d'une jolie femme, quand j'ai plus d'une fois regardé en face des hommes irrités, sans trop grande épouvante?»

Quelques prêtres ayant repris l'exercice de leurs fonctions, malgré les défenses du dernier parlement, et la noblesse protestante s'étant emparée d'eux, Marie Stuart fit de nouveau appeler Knox auprès d'elle (mai 1563), pour l'engager à user de son influence sur ses partisans en faveur de ces prêtres. Le réformateur lui répondit avec une liberté de langage, quelque peu brutale, que si elle faisait elle-même exécuter les lois, les protestants n'auraient pas été dans la nécessité de se faire justice eux-mêmes. Il ne fut pas moins acerbe dans une autre occasion: il avait prêché sans ménagement contre le projet qu'on supposait à la reine d'épouser don Carlos. Marie Stuart hui reprochant de se mêler, sans mandat, des affaires du gouvernement : « Qui

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êtes-vous dans l'État, lui dit-elle, pour tenir un pareil langage? Je suis citoyen, répondit-il; et bien que je ne sois, Madame, ni comte, ni lord, ni baron, Dieu m'a fait, tout indigne que je vous en paraisse, membre utile de l'État, et comme tel j'ai le devoir, aussi bien qu'un membre de la noblesse, de mettre le peuple en garde contre les dangers; et par cette raison ce que j'ai dit en public, je le répète maintenant devant vous. » A la suite de l'arrestation de deux bourgeois d'Édimbourg qui avaient troublé la célébration de la messe à la chapelle de la reine, Knox, prenant leur cause pour celle de la réforme tout entière, invita, par une circulaire, la noblesse protestante à se réunir pour délibérer sur les intérêts communs. On saisit aussitôt cette occasion pour l'accuser de haute trahison, quoique des réunions semblables à celles qu'il venait de convoquer eussent été tolérées jusque alors. Traduit devant une assemblée de nobles, il eut pour accusateur le secrétaire d'État Maitland, qu'il réduisit facilement au silence, en lui rappelant qu'il avait lui-même fait autrefois partie de ces assemblées. Il fut absous à la presque unanimité des voix. Cette affaire n'eut pas d'autre effet que d'élever encore plus haut le reformateur dans l'opinion publique, qui vit en lui la vigilante sentinelle de la religion nouvelle.

La face des choses changea cependant bientôt. Après la défaite des lords de la congrégation qui s'étaient réunis en armes à Stirling, à la suite du mariage de la reine avec Darnley (juillet 1565), le réformateur écossais se trouva dans une position difficile, quoiqu'il n'eût pris aucune part à la rébellion. Le meurtre de Rizzio, auquel il était entièrement étranger, aggrava encore sa situation. Il ne crut pas prudent de s'exposer au courroux de la reine, et il se retira en Angleterre. Il n'eut aucune part aux graves événements qui amenèrent la déposition de Marie Stuart. Il apprit en Angleterre, presque en même temps, l'assassinat de Darnley, le mariage de la reine avec Bothwell, la ligue de la noblesse, l'arrestation de Marie et la nomination du comte Murray à la régence. Il se hâta de rentrer en Écosse; et quand il fut question de prononcer sur le sort de la reine, il se rangea d'abord du côté de ceux qui voulaient la traduire devant un tribunal, mais il accéda ensuite à l'opinion de ceux qui voulaient la retenir en captivité.

La réforme paraissait décidément triomphante, et Knox se disposait à vivre désormais dans la retraite, quand l'évasion de la reine (1568) et plus tard l'assassinat du régent (1570) jetèrent de nouveau le royautne dans la plus com plète confusion et le forcèrent à prendre de nouveau la parole pour la défense de la réforme et de la liberté. Malade et souffrant encore d'une attaque d'apoplexie, il fut contraint de quitter Édimbourg quand les Hamilton se furent emparés du château de cette ville. Il se retira à Saint-André. Il ne rentra à Édimbourg qu'après

la mort du comte de Lennox et celle de l'archevêque de Saint-André. Mais il était déjà près de la fin de sa carrière. Huit jours avant sa dernière heure, il réunit autour de lui les anciens de l'Église d'Édimbourg, et, dans un discours touchant, il leur rendit une espèce de compte de sa vie tout entière. « Je me suis toujours efforcé, leur dit-il en terminant, d'être un fidèle dispensateur des mystères de l'Église, et je puis dire avec vérité que je n'ai jamais trafiqué de la parole de Dieu, que jamais je n'ai cherché à plaire à personne, que jamais je n'ai songé à servir ni les passions d'autrui ni les miennes, et quelles que soient les calomnies de mes ennemis, ma propre conscience me justifie et m'absout. >> La sérénité de ses derniers moments fut troublée par un scrupule singulier, qui achève de peindre cet homme, et qui est propre à donner une idée de son époque, si différente de la nôtre. Adversaire décidé de la doctrine du mérite des ceuvres et partisan extrême de celle du salut par pure grâce, il regardait la juste confiance qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir à l'approche de la mort, comme une tentation du démon qui cherchait une dernière fois à le priver des récompenses éternelles, en lui faisant croire qu'il les avait méritées par ses travaux. Le comte Morton prononça sur sa tombe cette courte, mais énergique oraison funèbre : « Ici repose l'homme qui jamais ne craignit la face d'aucun homme. »

Knox s'était marié deux fois sa première femme fut Marjory Bowes de Berwick, qu'il épousa en 1550 et qui mourut en 1560, et sa seconde Marguerite Stuart, fille de lord Ochiltrée, qu'il épousa en 1564, et qui lui survécut. Il eut de la première deux fils, qui étudièrent la théologie et moururent à Cambridge, et trois filles, qui se marièrent avec des pasteurs, et dont la plus jeune est connue par le courage avec lequel elle partagea les infortunes de Welch, son époux.

Les jugements divers sur le réformateur écossais se ressentent naturellement des intérêts de parti. Condamné comme un audacieux novateur par les catholiques, pour avoir attaqué l'Église de Rome; comme un perturbateur de l'ordre social par les anglicans, pour avoir combattu le pouvoir absolu et la hiérarchie épiscopale; et comme un farouche fanatique par les indifférents, qui ne tiennent pas assez compte des idées et des tendances de son époque, il a été, d'un autre côté, hautement approuvé et prôné par Calvin, qui fut son ami, par Th. de Bèze, qui eut des relations avec lui, et en général par les écrivains réformés. Si l'on se place en dehors de tout esprit de parti, on reconnaîtra qu'il posséda à un haut degré les qualités les plus propres à assurer en Écosse le triomphe de la liberté religieuse et de la liberté civile, qui lui paraissaient inséparables. Si sa raison ne fut pas toujours au-dessus des préjugés de son siècle, ni sa piété entièrement pure de fanatisme,

ni son caractère dégagé de tous les défauts de son pays et de son temps, il eut cet amour de l'indépendance et ce bon sens pratique qui forment les traits les plus caractéristiques de sa nation; et, guidé plus sèrement par eux que par de profondes connaissances, auxquelles il n'était pas d'ailleurs étranger, il proposa à ses compatriotes moins un système subtil et compliqué de théologie, pour lequel il avait peu de goût et qui serait resté sans effet sur des esprits peu cultivés mais sensés, que des vues religieuses claires et parlant à la conscience, et des institutions simples, d'une application facile et d'une utilité évidente.

Outre sa traduction anglaise de la Bible et plusieurs écrits de circonstances, Knox a laissé une histoire de la réformation de l'Écosse depuis 1422 jusqu'en 1567, sous ce titre : History of the Reformation of Religion within the realm of Scotland; Londres, 1644, in-fol.; trois autres éditions, dont la dernière, Édimbourg, 1732, in-fol., renferme ses autres écrits. On a une édition complète de ses œuvres : Works of John Knox, collected and edited by Duv. Laing; Edimbourg, 1846, in-8°. Michel NICOLAS.

M. Crie, Life of J. Knox, 3o édit.; Édimbourg, 1814, in-8o; Planck en a publié un abrégé en allemand, Gættingue 1817, in-8°. Ch. Niemeyer, Knox Leben; Leipzig, 1824, in-8°. - Th. Mac Crie, Life of John Knox, 1832 (compte rendu dans l'Edinburgh Review, Juillet 1953).

KNOX (Robert), voyageur anglais, né en 1638, mort vers 1700. Fils d'un capitaine au service de la Compagnie des Indes, il s'embarqua le 20 janvier 1657, sur le navire Annah, que commandait son père. Ils descendirent à Madras, puis à Masulipatnam. Ils étaient en chargement lorsque, surpris par un ras de mer, le 19 novembre 1659, ils virent leur vaisseau complétement désemparé. Ne trouvant aucun moyen de radoubage au fort Saint-Georges (côte de Coromandel), ils se dirigèrent sur l'ile de Ceylan, et atterrirent à Cotaïn, où ils commencèrent d'excellentes relations avec les naturels, tandis qu'on réparait leur navire. Mais, par une trahison dont le motif est resté inconnu, les deux Knox furent saisis par les insulaires avec quinze de leurs matelots. Par la volonté du sultan de Candy, le jeune Knox fut dépêché au vaisseau pour engager son équipage à se rendre aux Chingulais. Loin de remplir cette mission forcée, d'accord avec son père, il constitua le lieutenant seul commandant du bord, lui ordonnant de désobéir à son père et à lui-même tant qu'ils seraient tous deux en captivité, s'il leur arrivait que les souffrances leur arrachassent quelque chose d'indigne et de contraire à l'honneur de leur pavillon. Il retourna ensuite auprès de son père. Deux mois plus tard, le lieutenant prit la mer et abandonna ses compatriotes prisonniers, qui furent dispersés dans différentes parties de l'ile (16 septembre 1660). On assigna pour résidence aux Knox une ville située à dix lieues au nord de Candy. Un an plus tard Knox père mourut. Son

que, et suivie de Pièces officielles, telles que le Mandement de l'évêque du Canada, les Ordres du jour des Français; des Plans pour la défense du pays, etc. A. DE L. Rose, New Biograph. Dict. — Arnault, Jay, Jouy, etc., Nouvelle Biographie des Contemp.

KNOX (John), libraire écossais, né vers 1720, mort le 1er août 1791. Il avait une librairie à Londres sur le Strand, et il acquit une grande fortune, qu'il consacra à des entreprises d'utilité publique pour son pays. Il contribua entièrement à relever la pêche des harengs, et fit établir des pêcheries dans plusieurs petites villes de la côte nord-est de l'Écosse. Il visita et explora seize fois ce royaume dans l'espace de vingttrois ans à partir de 1764. On a de lui: Tour trough the Highlands of Scotland; 1785, in-8°; traduit en français par Th. Mandan, Paris, 1790, 2 vol. in-8°. Z.

fils, longtemps malade, dut avoir recours à l'in- nisons, de leur sol, de leur climat et de leurs dustrie pour vivre. Il se mit à tricoter des vête-productions, avec un Journal météorologiments de coton, qu'il vendit avantageusement et du produit desquels il put acquérir une petite propriété. Il trafiqua ensuite sur les grains. Plusieurs fois le gouverneur de Saint-Georges et l'ambassadeur de Hollande réclamèrent la liberté des marins anglais, ce fut sans succès. Après de nombreuses péripéties, Robert Knox et un de ses compagnons réussirent à tromper leurs surveillants (22 septembre 1679); ils gagnèrent le fort hollandais d'Arepa (18 octobre), et avec l'aide du gouverneur atteignirent Colombo, l'une des principales villes de la côte occidentale de l'île de Ceylan. Knox s'embarqua pour Batavia, où il arriva le 5 janvier 1680. Le gouvernement hollandais chercha vainement à se l'attacher ou à profiter de ses connaissances sur Ceylan ; Knox repoussa toutes les offres, et, montant à Bentam sur un bâtiment anglais, il revit sa patrie en septembre 1680. La Compagnie des Indes britan. niques lui confia bientôt le commandement d'un vaisseau sur lequel il fit plusieurs voyages dans les mers du sud. Robert Knox a écrit la relation de sa captivité et de son séjour à Ceylan sous ce titre : Historical Relation of the Island of Ceylon, etc.; Londres, 1681, in-4°, avec fig. et cartes la préface est de Robert Hooke. Cet ouvrage est très-rare; il a été réimprimé en 1817, à la suite d'une History of island of Ceylon. La Relation de Knox a été traduite en français Relation ou Voyage de l'ile de Ceylan dans les Indes orientales, etc.; Paris et Lyon, 1684 et 1693; Amsterdam, 1693, 2 vol. in-12, avec fig.; trad. en allemand, Leipzig, 1681, in-4°, fig.; trad. en hollandais, Utrecht, 1692, in-4°, fig. Le livre de R. Knox est encore le meilleur que l'on ait écrit sur Ceylan et qui fasse le mieux connaître cette fle, sa division géographique, ses villes, ses productions, son gouvernement, ses habitants, leurs mœurs, leurs religion, leur langage, leur science, etc. Alfred DE LACAZE.

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Gorton, Biographical general Dictionary. Rose, Biographical Dictionary; Chalmers, General Biographical Dictionary. Colés, Ms. in British Museum.

KNOX (John), marin anglais, né à Édimbourg, mort à Dalkeith, en 1790. Il monta de grade en grade jusqu'à celui de capitaine, et prit une part active aux guerres qui eurent pour théâtre l'Amérique septentrionale. Il a publié une relation des événements dont il a été le témoin: An historical Account etc.; Londres, 1769, 2 vol. in-4°, trad. en français; son titre explique suffisamment les matières qu'elle renferme : Relation historique des campagnes faites en Amérique pendant les années 1757, 1759, 1760, contenant les événements les plus remarquables de cette période, notamment les deux sièges de Québec ; les ordres donnés par les amiraux et les officiers généraux; la description des pays où l'auteur a servi, celle de leurs forls et gar

Rose, New general Blog. Dictionary.

KNOX (Henri), général américain, né en 1750, mort à Thomas-Town, en 1806. Avant la guerre qui amena l'indépendance des colonies anglaises de l'Amérique, Knox s'était déjà fait remarquer par son ardent patriotisme; aussi futil l'un des premiers à prendre les armes. Il leva une compagnie franche, et durant les siéges de Boston se fit remarquer par sa valeur et son intelligence. Les officiers d'artillerie le placèrent à l'unanimité à la tête de leur corps. En 1776 Knox fut confirmé brigadier général d'artillerie, et en 1781 promu au grade de major général. Il se distingua à la prise de Cornwallis. Ami de Washington, en 1790 il succéda au général Lincoln en qualité de secrétaire de la guerre, et remplit ces fonctions jusqu'en 1794. Il se retira alors dans ses propriétés du comté du Maine, et vécut éloigné des fonctions publiques. Sa mort fut causée par un os de poulet qu'il avait avalé. A. DE L. Fared Sparks, The Library of American Biography, t. III, p. 13 et 15. Chaudon et Delandine, Dict. unio. (Supplément).

KNOX (Vigésime), littérateur anglais, né le 8 décembre 1752, à Newington-Green, mort le 6 septembre 1821, à Tunbridge. Fils d'un ecclésiastique, il entra aussi dans les ordres, fut élevé à l'université d'Oxford, où il occupa quelque temps une chaire d'humanités, devint en 1778 principal du collège de Tunbridge, dans le Kent, et dirigea cet établissement pendant plus de trente années. Latiniste instruit et prédica teur distingué, ses ouvrages, écrits dans un style simple et élégant, lui valurent de son temps une certaine réputation et furent traduits en plusieurs langues; on leur a reproché de manquer de vigueur et d'originalité. A l'époque de la révolution française, il prit part au mouvement politique, se montra libéral, et écrivit plusieurs brochures anonymes. Nous citerons de lui: Essays moral and literary; Londres, 1777, in-12, augmentés en 1778 de deux nouveaux

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