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MONSIEUR

DE POURCEAUGNAC

COMÉDIE-BALLET

FAITE À CHAMBORD, POUR LE DIVERTISSEMENT DU ROI,

AU MOIS DE SEPTEMBRE 1669,

ET REPRÉSENTÉE EN PUBLIC À PARIS, POUR LA PREMIÈRE FOIS,
SUR LE THÉÂTRE DU PALAIS-ROYAL,

LE 15 NOVEMBRE DE LA MÊME ANNÉE 1669,

PAR LA TROUPE DU ROI.

L'achevé d'imprimer pour la première fois est du 3 mars 1670;
le millésime de l'édition originale est 1670 (*).

(*) Textes comparés à l'édition originale : 1° pour la comédie et les intermèdes, la réimpression séparée de 1673, et les éditions collectives de 1674 et de 1682; 2° pour les vers des intermèdes, le livret intitulé le Divertissement de Chambord (1669), dont on trouvera l'ensemble à l'Appendice avec les commencements seulement des poésies.

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SBRIGANI, Napolitain, homme d'intrigue. SECOND SUISSE.

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(1) La liste des acteurs est rejetée après l'ouverture dans les éditions de 1674 et de 1682.

(2) NÉRINE, femme d'intrigue, feinte Picarde.” (Éd. 1682.)

L'ouverture" se fait par Éraste, qui conduit un grand concert de voix et d'instruments, pour une sérénade, dont les paroles, chantées par trois voix en manière de dialogue, sont faites sur le sujet de la comédie, et expriment les sentiments de deux amants, qui, étant bien ensemble, sont traversés par le caprice des parents").

PREMIÈRE VOIX.

Répands, charmante nuit, répands sur tous les yeux

De tes pavots la douce violence,

Et ne laisse veiller en ces aimables lieux

Que les cœurs que l'Amour soumet à sa puissance.
Tes ombres et ton silence,

Plus beau (3) que le plus beau jour,

Offrent de doux moments à soupirer d'amour.

DEUXIÈME VOIX.

Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose!
A d'aimables penchants notre cœur nous dispose,
Mais on a des tyrans à qui l'on doit le jour :
Que soupirer d'amour

Est une douce chose,

Quand rien à nos vœux ne s'oppose !

(1) On verra à l'Appendice où et en quoi, dans les intermèdes, le livret du Divertissement de Chambord diffère, en dehors des poésies, du texte de nos trois éditions de la comédie-ballet.

(2)

....par le caprice des parents.

ÉRASTE aux Musiciens. Suivez les ordres

que je vous ai donné (sic) pour la sérénade; pour moi, je me retire et ne veux point paroître ici. (Éd. 1682.)"

(3) ~ Plus beaux. (Éd. 1674, 1682.)

TROISIÈME VOIX.

Tout ce qu'à nos vœux on oppose,

Contre un parfait amour ne gagne jamais rien;

Et

pour vaincre toute chose,

Il ne faut que s'aimer bien.

LES TROIS VOIX ensemble.

Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :

Les rigueurs des parents, la contrainte cruelle,
L'absence, les travaux, la fortune rebelle,
Ne font que redoubler une amitié fidèle.
Aimons-nous donc d'une ardeur éternelle :
Quand deux cœurs s'aiment bien,

Tout le reste n'est rien.

La sérénade est suivie d'une danse de deux pages, pendant laquelle quatre curieux de spectacles ayants pris querelle ensemble, mettent l'épée à la main. Après un assez agréable combat, ils sont séparés par deux Suisses, qui, les ayant mis d'accord, dansent avec eux, au son de tous les instruments.

MONSIEUR

DE POURCEAUGNAC.

COMÉDIE "".

ACTE I.

SCÈNE PREMIÈRE.

JULIE, ÉRASTE, NÉRINE.

JULIE.

Mon Dieu! Éraste, gardons d'être surpris; je tremble qu'on ne nous voye ensemble, et tout seroit perdu, après la défense que l'on m'a faite.

ÉRASTE.

Je regarde de tous côtés, et je n'aperçois rien.

JULIE.

Aye aussi l'œil au guet, Nérine, et prends bien garde qu'il ne vienne personne.

NÉRINE.

Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez à vous dire (2)

(1) COMÉDIE (Comédie-ballet, éd. 1682) faite à Chambord (Chambor, éd. 1674), pour le divertissement du Roi.» (Éd. 1674, 1682.)

(2) « ce que vous avez à nous dire. » (Éd. 1673, 1674.)

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