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eaux pures et vives que dans les eaux fétides et stagnantes.

Le lait, l'eau sucrée, l'eau panée refroidie, le jaune d'œufs frais, sont des fluides nutritifs pour lesquels la sangsue montre plus de répugnance que d'attrait plongez une sangsue dans un de ces fluides, elle n'y acquiert pas de la grosseur; elle fera des efforts pour en sortir, et si on la force d'y rester, au bout d'un certain temps elle y meurt, quelque soin qu'on ait de renouveler le fluide. C'est donc mal à propos qu'on frotte avec du lait ou de l'eau suerée l'endroit des téguments où l'on veut faire mordre la sangsue; nous avons observé que souvent ces lotions imprégnoient la peau d'une saveur qui répugnoit à la sangsue au point de l'empêcher de s'attacher aux téguments et de les mordre; au lieu lieu que les lotions et les frictions avec l'eau pure et chaude sur la peau, jusqu'à ce qu'elle devienne rouge, la préparent de manière que la sangsue mord avec plus de promptitude parceque le goût de la sangsue n'est blessé par aucune substance étrangère, que le sang abonde plus dans les petits vaisseaux sanguins, et qu'elle les mord plus facilement. ip skera a old

De l'ouïe. Jusqu'à notre temps, on n'a découvert dans la sangsue aucun organe destiné à recevoir l'impression des sons et à transmettre cette impression au cerveau par des nerfs particuliers.

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On a fait plusieurs expériences pour s'assurer si la sangsue entend; toutes nous portent à croire qu'elle est privée de l'ouïe dans l'eau et hors de l'eau : le bruit qu'on fait autour de la sangsue ne l'affecte point: jouit-elle du repos, elle n'entre point en mouvement; fait-elle des mouvements, ils ne deviennent pas plus accélérés. Un bruit éclatant vient-il à agiter avec force l'air et l'eau qui environnent la sangsue, elle se meut aussitôt avec plus ou moins de célérité; mais de tels mouvements ne sont produits que par l'impression désagréable que lui cause le fort ébranlement de l'air et de l'eau.

De la vue. Quelques recherches anatomiques qu'on ait faites sur la sangsue pour découvrir des organes capables de remplir les fonctions des yeux, on n'a encore rien trouvé de semblable ou d'approchant,!

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Placez à une certaine distance de la sangsue un obstacle qui s'oppose à sa marche, ou qui

lui nuise, l'animal ne s'en détournera que lorsqu'il le touchera. Des sangsues renfermées en grand nombre dans un vase rempli d'eau pure, étant pendant la nuit dans un parfait repos; approchez subitement du vase une lumière très vive, il arrive souvent que plusieurs de ces sangsues se meuvent; cette expérience réussit mieux, à ce qu'on prétend, en été que dans les autres saisons,

Cependant cette expérience n'est pas toujours accompagnée des mêmes effets: fréquemmentles sangsues restent immobiles, ou lorsque deux où trois se meuvent, les autres restent tranquilles; pourquoi ces dernières seroient-elles insensibles à la lumière? ou plutôt est-ce la lumière qui engage les sangsues à se mouvoir? leurs mouvements ne peuvent-ils peuvent-ils pas dépendre d'une autre cause, comme de l'agitation imprimée au vase et à l'eau en marchant pour approcher la lumière? mais aussi d'un autre côté, pourquoi les sangsues jouissent-elles ordinairément d'un grand repos pendant la nuit, et pourquoi imitent-elles en cela la plupart des animaux qui ne sont pas obligés de chercher la nuit leur nourriture? Ce n'est pas qu'elles ne s'élancent in, re. L 1 cop m p obek-do un

souvent la nuit sur les animaux dont le sang leur est agréable, et qui les approchent de trop près.

De la génération.

La sangsue est hermaphrodite; sa structure paroît le démontrer à ceux qui recherchent les hypothèses les plus vraisemblables. Toutes les sangsues médicinales ont la même structure; elles ont chacune les parties de la génération mâles et femelles.

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1.

Dès que la sangsue a résolu de se reproduire, elle se roule sur elle-même, le tuyau génératif extérieur sort de son fourreau, il se roidit, s'alonge et pénètre dans le vagin situé deux lignes environ au-dessous de l'ouverture -du tuyau génératif; en même temps les vésicules prolifères placées sur le devant des lobes du cerveau.. secontractent et versent chá cune par un conduit légèrement tortueux une semence de nature fluide et presque trans-parente dans le conduit de la grande vessie séminale logée entre les deux lobes du cerveau: à l'instant où la semence des petites vésicules arrive dans le conduit de la grande vésicule cette semence rencontre celle que la grande

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vésicule vient de chasser: alors les deux semences se mêlent avant de parvenir dans le conduit génératif. Les parois de la grande vésicule séminale ont une tunique musculeuse si épaisse, qu'elles poussent avec force la semence contenue et qu'elles impriment un mouvement semblable à la semence des petites vésicules séminales; les deux semences, qu'on doit supposer d'une nature différente, semblent à l'oeil avoir les mêmes qualités pour la fluidité, la couleur et la transparence. Le conduit génératif ou filiforme logé dans le vagin sert donc à transporter les deux semencés. lancées par la grande vésicule dans la matrice : tout y est préparé pour admettre la semence et l'unir avec la semence verséé par J'ovaire de la matrice dans sa cavité. De l'union de ces deux semences naît un foetus ou un embryon dont les enveloppes touchent les parois de la matrice; là ce foetus prend de l'accroissément jusqu'à ce qu'il ait acquis assez de force pour pouvoir vivre hors de la matrice sans le secours de la sangsue qui l'a fécondé. Au moment où la sangsue va expulser le foetus, le vagin et son ouverture extérieure se dilatent; la matrice chasse le foetus, les membranes qui l'enveloppent se déchirent, il sort du vagin et il

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