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tient encore un moment par le cordon ombilical à une portion intérieure de ses enveloppes; ce cordon étant rompu, le foetus vit dans l'eau comme toutes les autres sangsues.

La situation et la structuré de l'ovaire et son conduit qui s'ouvre dans la cavité de la matrice semblent démontrer ce système. On peut encore avancer que la semence lancée par le tuyau génératif dans la matrice pénètre dans l'ovaire, et y féconde un ou plusieurs œufs; ils se détachent et restent plus ou moins de temps dans la matrice; si on croit que la sangsue est ovipare, alors l'œuf reste peu de temps dans la matrice, il va au fond de l'eau, séjourne dans la bourbe, où la sangsue éclôt et ne tarde pas à s'attacher à de petits insectes dont elle dévore sang. Au contraire, si on veut que la sangsue soit vivipare, le foetus contenu dans l'œuf se développe dans la matrice, rompt les parois de l'œuf, et est chassé vivant et sans enveloppe par la matrice hors du vagin.

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Il est impossible de prouver d'une manière évidente tout ce que nous venons d'avancer. Personne jusqu'à présent n'a vu ni le tuyau génératif introduit dans le vagin, ni l'œuf, ni l'embryon sortant du vagin. Quand même on

seroit parvenu à saisir le moment de l'introduction du conduit génératif dans le vagin, s'ensuivroit-il qu'on sait, à n'en pouvoir douter, s'il y a réellement un ovaire, si les deux semences se mêlent avec celles de la matrice, si elles fécondent un œuf, et comment la fécondation s'opère pour former un embryon ou donner la vie à un œuf?

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Est-il démontré que les sangsues ne peuvent pas s'accoupler en se mettant ventre contre ventre, de manière que l'extrémité antérieure de l'une regarde l'extrémité postérieure de l'autre; alors le conduit génératif de la première sangsue entre dans le vagin de la seconde, tandis que cette dernière sangsue fait pénétrer son conduit génératif dans le vagin de la première ainsi chaque sangsue reçoit et introduit le conduit génératif. Comme on n'a pas encore surpris. les sangsues au moment de leur conjonction pour la génération, on ne peut rien affirmer de certain. !

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Depuis qu'on s'occupe des sangsues, ceux des naturalistes qui veulent tout expliquer ne sont point d'accord sur les organes de la géné ration, et sur la manière dont elle s'opère. Les premiers reconnoissent deux vésicules séminales

situées au devant des lobes du cerveau et d'où partent deux conduits nommés déférents, qui s'abouchent immédiatement avec la grande vésicule séminale que ces anatomistes prétendent être la matrice. Là se mêle avec la semence propre à cet organe celle des vésicules séminales; et de l'union des molécules organiques de l'une et l'autre semence il naît un œuf, ou un être composé d'une enveloppe et d'un fluide où nage un fœtus adhérant par une espèce de cordon ombilical à la face interne de l'enveloppe.

Lorsque le fœtus a atteint une certaine grandeur, la matrice se contracte, le conduit génératif qu'ils appellent vagin se dilate, et lé fœtus en est expulsé sans enveloppe, ou avec une enveloppe sous forme d'un œuf. Les créateurs de cette hypothèse n'avoient aucune connoissance de la matrice et de son vagin; il n'est donc étonnant qu'ils aient pris la grande vésicule séminale pour la matrice, et qu'ils aient fait pénétrer dans sa cavité les vaisseaux défé

rents.

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Les seconds n'admettent point de vésicules génératives ou séminales; mais ils prétendent que les lobes du cerveau sont deux testicules ou

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deux petits sacs qui renferment chacun une liqueur séminale blanche plus ou moins épaisse; qu'il part de chaque testicule un conduit destiné à porter la semence dans la grande vésicule séminale prise également pour matrice; cet organe contient une semence qui lui est propre; de l'union de ces deux semences il résulte un fœtus: cette hypothèse tombe en ruine lorsqu'on fait attention que les lobes du cerveau ne sont point des testicules, que la grande vésicule séminale n'est pas la matrice; qu'il existe réellement de petites vésicules séminales situées sur le cerveau, avec lequel elles n'ont point de communication, et qu'elles dégénèrent chacune en un conduit, et que ces conduits s'abouchent avec le grand conduit génératif.

Les troisièmes, mieux instruits de la structure des principaux organes de la génération que les naturalistes ci dessus, avancent qu'ils ont remarqué vers le quart antérieur de la sangsue deux testicules connus sous le nom de cerveau; qu'ils sont formés d'une tunique épaisse où se ramifient des vaisseaux sanguins, et qu'ils contiennent un liquide blanchâtre, épais, appelé semence. De chaque testi

cule il part deux canaux, l'un blanchâtre, l'autre grisâtre. Lorsqu'on comprime, disent-ils, le tes ticule, il passe de la semence dans le canal blanchâtre qui la verse immédiatement dans le conduit de la grande vésicule séminale. Le canal grisâtre naît de la partie inférieure du testicule; ce canal s'abouche avec le canal blanchâtre, et en chemin faisant il reçoit un petit canal qui vient d'une petite vésicule séminale : le canal grisâtre renferme un fluide transparent où l'on voit quelquefois des molécules blanchâtres. La grande vésicule, où ces deux espèces de semence se rendent et se mêlent, a des parois très épaisses et d'une nature presque tendineuse. Cette vésicule va en se rétrécissant et s'unit au canal cylindrique qui se replie sur lui-même, en affectant une double courbure: de l'extrémité de ce cylindre on voit sortir le corps filiforme (conduit génératif extérieur); il jouit de la faculté de se contracter et de s'étendre, et il peut acquérir, selon eux, la longueur de deux pouces l'extrémité du cylindre d'où sort le corps filiforme est fixée aux bords de l'ouverture qu'on observe à la peau.

Les organes femelles situés derrière les testicules (cerveau) présentent deux corps ovales,

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