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vous verrez les dents s'avancer, se rapprocher, et quelquefois se retirer au point d'être recou vertes par les faisceaux musculeux qui les font mouvoir : irritez le cerveau avec un instrument quelconque, ou avec une liqueur corrosive, il ne donne aucun signe de mouvement; irritez les muscles voisins du cerveau, ils n'entrent pas dans une plus forte contraction; irritez lá vésicule générative, elle se contracte et se relâche irrégulièrement pendant un court espace de temps; la matrice étant irritée, rarement elle se dilate et se contracte ou alternativement ou dans des temps irréguliers; plus souvent elle ne jouit d'aucun mouvement malgré qu'on

l'irrite.

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L'œsophage, le canal alimentaire et les estomacs se contractent plus ou moins toutes les fois qu'on les irrite.

Employez tous les moyens capables de causer de l'irritation aux ganglions, aux deux cordons nerveux latéraux, ils paroissent aussi insensibles que le cerveau; les parties environnantes n'entrent point en mouvement.

La tunique musculeuse des téguments étant agacée par un instrument ou par une liqueur corrosive, elle donne des marques évidentes

A

d'une grande irritabilité et sensibilité; mais elle paroît moins sensible que les mamelons de

la peau.

La plus grande sensibilité réside dans les parties extérieures et intérieures de la tête et du pharynx, principalement dans les parties charnues et mamelonnées des lèvres et de la bouche.

Ouvrez en tout sens différentes sangsues; fixez-les, et examinez attentivement à la loupe ou au microscope les vaisseaux sanguins, vous n'y apercevrez jamais aucune espèce de mouvement particulier, par conséquent ni systole ni diastole.

La sangsue jouit d'une sensibilité et d'une force contractive très grandes : lorsque les sangsues s'attachent aux téguments, lorsqu'elles mordent, et pendant qu'elles sucent, ne les touchez point, ou le moins que vous pourrez; tâchez encore de ne les fatiguer par aucune espèce de fluide ou de vapeur, crainte qu'étant trop irritées elles ne mordent pas avec la même promptitude, et qu'elles ne sucent pas autant de temps et aussi fortement.

DEUXIÈME EXPÉRIENCE.

Prenez trois sang

sues vivantes, vigoureuses, et depuis peu de temps renfermées dans un bocal avec de l'eau pure; coupez la première dans toute sa longueur et en deux parties égales, la seconde en travers devant le cerveau, et la troisième en travers derrière le cerveau. Les deux portions de la première sangsue, aussitôt après leur section, se rapetissent; étant mises dans l'eau, chacune se replie sur elle-même en manière de spirale, où elles se meuvent en tout sens: leurs mouvements ou leurs contractions constantes en spirale cessent ordinairement au bout de vingt-quatre, trente-six ou quarante-huit heures, quelquefois ils se soutiennent pendant soixante heures lorsqu'on a soin de changer souvent l'eau, et que la sangsue est vigoureuse. Supposé qu'on laisse tout le cerveau dans une des portions, celle-la survivra à l'autre au moins douze heures.

Les deux portions de la sangsue coupée en travers devant le cerveau, mises dans l'eau, fournissent un sang vermeil; elles s'agitent beaucoup, principalement la queue; elles adhèrent par intervalles plus ou moins de temps aux parois du vase; la portion antérieure meurt communément le quatrième jour, et la queue

ou la portion qui contient le cerveau le sixième, le septième, ou le huitième jour : la section en travers de la sangsue n'est-elle pas entière; les portions coupées ne tendent point à se rapprocher; les plaies sont boursoufflées et blanchâtres.

La troisième sangsue étant coupée en travers

derrière le cerveau, il arrive que la portion antérieure jouit plus long-temps de la vie que la portion postérieure privée du cerveau: cependant les deux portions de cette sangsue meurent plus tôt que celles de la seconde sangsue dont la portion postérieure renferme le

cerveau.

Lorsqu'une sangsue suce le sang d'un vaisseau, coupez-là en travers proche de ses premiers estomacs, ordinairement sa bouche cesse d'adhérer une demi-heure au plus après la

section..

TROISIÈME EXPÉRIENCE. 1° Coupez l'extrémité de la queue d'une sangsue au moment où elle est attachée à un vaisseau sanguin, et où elle en sucé le sang; la succion continue, et il sort par la blessure une quantité de sang à peu près égale à celle que la avale : quel

sangsue

quefois la succion et l'évacuation du sang par la blessure durent presqu'autant que la suc

cion du sang par une sangsue qui n'a pas été blessée, c'est-à-dire trois quarts d'heure, une heure et demie, au plus; souvent aussi la durée de la succion par la sangsue blessée n'est que d'une demi-heure ou d'un quart d'heure : il arrive encore fréquemment qu'après la chute de la sangsue blessée le sang ne coule pas en aussi grande abondance qu'après la sé paration volontaire de la sangsûe qu'on n'a pas irritée. Il vaut donc mieux, dans l'application des sangsues, les laisser sucer tranquillement le sang, que de les mutiler pendant la succion : les anciens avoient donc tort de couper l'extré mité opposée à la tête de la sangsue pour la faire sucer plus long-temps et causer une plus grande évacuation de sang.

2o Pendant que la sangsue, attachée aux tégu ments de l'homme, avale le sang du vaisseau qu'elle a ouvert, coupez transversalement le cou à deux ou trois lignes environ des lèvres; la sangsue continuera d'avaler du sang durant six, quinze ou vingt minutes, et elle rendra par la blessure tout le sang qu'elle avale; ensuite cette portion de la sangsue se détachera,

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