l'ouverture de la bouche à la manière d'une langue, et qui cependant est environnée de la lèvre inférieure et de la portion externe de la lèvre supérieure La face externe des lèvres est distincte de la face interne par une couleur d'un gris brun, tandis que la face interne est d'un gris blanchâtre.

Les deux lèvres en s'appliquant sur un corps solide et transparent, quelquefois même sans adhérer à aucun corps, représentent souvent trois angles égaux dont les sommets opposés se réunissent entre eux en un seul point. C'est ainsi que la bouche se trouve au moment où les lèvres adhèrent aux tégumens pour ouvrir avec les dents un vaisseau sanguin.

La lèvre supérieure est beaucoup plus grande que la lèvre inférieure : toutes deux sont composées de l'épiderme, de la tunique colorée, de la tunique mamelonnée et d'une tunique musculeuse formant deux plans de fibres : les fibres musculaires du plan externe de la lèvre supérieure, réunies à celles du même plan de la lèvre inférieure, sont circulaires. Les fibres musculaires du second plan des deux lèvres sont longitudinales; elles partent

du centre des lèvres réunies et épanouies pour se rendre en ligne droite à leur circonférence.

Les deux lèvres en général sont douées d'une sensibilité plus grande que le reste du corps. On observe sur leur face interne et externe une multitude de petits mamelons d'où il s'écoule continuellement, et en petite quantité, une humeur douce, limpide et moins visqueuse que celle qui sort des conduits excrétoires de l'extrémité de la queue; il ne faut pas confondre ce suintement avec l'humeur plus ou moins muqueuse que la bouche rend en beaucoup plus grande quantité que l'extrémité de la queue.

Les ouvertures extérieures du ventre sont au nombre de deux; l'une antérieure, nommée générative, l'autre postérieure, appelée ouverture du vagin.

L'ouverture générative, ronde, petite, 'souvent visible sans le secours de la loupe, est située au milieu du ventre, à dix, onze ou douze lignes environ de la lèvre inférieure de la bouche d'une sangsue de quatre pouces de lon

gueur. Les bords de cette ouverture jouissent d'une grande sensibilité; ils sont susceptibles de contraction et de relâchement : leur contraction est presque constante tant que la sangsue est vigoureuse et bien portante; dans ce cas, l'ouverture est bouchée au point de ne pouvoir la distinguer avec la loupe. L'ouverture générative tient à une espèce de fourreau musculeux capable de s'élargir, de s'alonger et de se retirer, qui s'attache par son extrémité opposée à la moitié et plus du conduit génératif.

L'ouverture du vagin située au milieu du ventre, derrière et à deux lignes environ de l'ouverture générative, est plus petite que cette dernière, et n'est ordinairement visible, même à la loupe, qu'après la mort de la sangsue : les bords et les parois de l'ouverture du vagin se relâchent rarement, et leur relâchement est de peu de durée : cette ouverture s'abouche immédiatement avec le vagin, canal étroit, assez court, d'un tissu délicat et continu avec la matrice. Le stylet le plus fin, introduit par l'ouverture du vagin, ne peut parvenir dans le canal au-delà d'un quart de ligne au plus; et si on veut pousser plus avant le stylet, il fait de

fausses routes et ne pénètre point dans la matrice: l'injection trouve les mêmes obstacles.

Les ouvertures du dos sont au nombre de deux; l'une antérieure, appelée dorsale, la seconde postérieure, nommée anus.

L'ouverture dorsale, située sur la bande brune qui occupe le milieu et le long du dos, est plus proche de la queue que de la tête; cette ouverture devient visible en tenant la sangsue vivante plongée dans l'huile essentielle de térébenthine; alors les bords de l'ouvertures'élèvent et représentent une espèce de mamelon ouvert dans son centre, et d'où sort plus ou moins de matière qui paroît séreuse : l'œil armé d'une loupe n'aperçoit point l'ouverture dorsale dans la sangsue vivante, au moins je n'ai pu saisir l'instant où elle tenoit cette ouverture dilatée et apparente. Il m'a été impossible jusqu'à prétent d'y introduire un stylet ou la canule la plus fine de la seringue à injecter les vaisseaux les plus déliés, sans faire de fausses routes; par conséquent je n'ai pu découvrir la partie interne avec laquelle l'ouverture dorsale s'abouche.

L'ouverture postérieure du dos (anus) est située vers l'extrémité postérieure de la bande brune du dos, entre les deux dernières rides circulaires devant le bord du disque ou de l'extrémité postérieure de la queue : cette ouverture est ronde, quelquefois visible sans le secours de la loupe, mais plus distincte avec la loupe dans la sangsue morte par le tabac ou par le nitre, etc., que dans la sangsue vivante et jouissant d'une bonne santé. Lorsqu'on presse entre les doigts les parties voisines de l'anus, il en sort pour l'ordinaire par jets une matière excrémentielle noirâtre ou d'un brun noirâtre, sous la forme d'un fil.

Les bords de l'anus continus avec ceux de l'intestin excrémentiel admettent dans leur structure un sphincter musculeux et vraisemblablement des muscles qui tendent à le dilater en même temps qu'il se relâche.

La queue de la sangsue, divisée en partie antérieure et partie postérieure, ne présente de remarquable au-dessus de sa partie antérieure que l'anus dont nous venons de parler, et vers sa partie postérieure que le disque.

Les tégumens de la partie antérieure de la