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petite, plus aplatie et n'adhère aux parois du vase que par la bouche; la queue est renversée et pour ainsi dire étranglée proche de son extrémité; vers la fin du second jour ou le troisième jour elle meurt. L'horreur que la que la sangsue a pour l'urine suffiroit seule pour l'empêcher de pénétrer de l'urètre, dans la vessie d'une femme, lorsqu'elle prend un bain dans un ruisseau, encore il faudroit supposer l'orifice de l'urètre et son canal absolument insensibles, dilatés et incapables de se contracter.

QUATRIÈME EXPÉRIENCE.-Jetez dans une fiole contenant trois onces de matière fécale délayée avec trois onces d'eau pure une sangsue vigoureuse encore pleine de sang sucé depuis deux mois, elle s'agite, ensuite elle se borne à fairedes efforts pour sortir du vase. Elle tient continuellement sa bouche collée contre la toile ou le papier qui bouchele col de la fiole: deux jours environ se passent sans qu'elle change d'attitude, qu'elle vomisse du sang, et qu'elle paroisse souffrir. Le troisième jour la sangsue s'agite; ensuite elle reste assez tranquille. Le cinquième jour elle vomit un peu de sang et meurt. Rarement elle vit jusqu'à la fin du sixième jour.

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En appliquant une sangsue sur les bords de l'anus, ou sur les hémorroïdes, si elle passe dans le rectum, ne şoyez point inquiet sur le sort du malade; ordinairement la sangsue ne tarde pas à sortir du rectum sans avoir mordu aucun vaisseau sanguin, tellement elle répugne à l'odeur de la matière fécale. Cependant il y a des médecins qui assurent avoir observé la sangsue séjourner dans l'intestin rectum ou dans le colon pendant deux ou trois jours, ensuite sortir par l'anus vivante et plus grosse.

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Remplissez de

CINQUIÈME EXPÉRIENCE. lait de vache une fiole, faites-y entrer une sangsue vigoureuse, bouchez exactement le vase avec une toile; la sangsue paroît aussi tranquille que dans l'eau pure; son volume n'augmente ni ne diminue; elle ne vomit point de sang. Vers la fin du second ou du troisième jour ordinairement elle meurt : plus le lait se caille promptement, plus la mort est précipitée. La sangsue vit encore moins de temps lorsque le lait tourne le premier jour.

Lavez plusieurs fois la portion des téguments sur laquelle on veut appliquer des sangsues avec de l'eau pure, souvent elles mordront

avec plus de célérité et de force que si on l'avoit lavée avec du lait : d'ailleurs le lait ne nourrit pas la sangsue, et celle-ci le fait tourner plus tôt que s'il étoit abandonné à lui-même. Si quelquefois les frictions et les fomentations faites avec du lait chaud sur la partie où l'on veut faire mordre des sangsues ont réussi, il faut plutôt l'attribuer à la propreté, au relâchement et à la chaleur de la peau que le lait a produits, qu'aux qualités particulières du lait, comme appât pour la sangsue.

SIXIÈME EXPÉRIENCE. - Renfermez dans une fiole contenant quatre jaunes d'oeuf du jour une sangsue vigoureuse; elle se meut tranquillement; elle n'augmente point de volume; elle ne rend point de sang par la bouche et elle ne périt que le douzième ou quatorzième jour, quelquefois plus tard. Frottez avec un jaune d'œuf la portion des téguments où il faut faire mordre des sangsues, elles s'y attacheront difficilement, tandis qu'en lavant le même endroit avec de l'eau puré, les sangsues y adhèrent sur-le-champ. N'employez point le jaune d'œuf pour nourrir la sangsue; bien loin de vivre davantage, elle mourra plus tôt.

Faites parvenir dans une fiole où vous aurez versé blanc d'œuf cinq onces une sangsue vigoureuse retirée d'un étang depuis peu de jours, elle s'agite; le second jour elle rend beaucoup de sang par la bouche, elle se tient au fond du vase, la tête et la queue adhérentes à ses parois. Le quatrième jour elle rejette encore du sang; le cinquième jour elle meurt : quelquefois elle périt le troisième jour. Le blanc d'œuffrotté surla peau empêche ordinairement la sangsue d'y mordre; et bien loin de la nourrir, il est certain qu'il en abrége la vie beaucoup plus que le jaune d'œuf.

SEPTIÈME EXPÉRIENCE. - Renfermez dans un vase quatre sangsues avec huit onces de sang humain nouvellement tiré, elles se meuvent lentement; la bouche de chaque sangsue s'ouvre, s'alonge et par intervalles prend la forme d'un mamelon; elles adhèrent par la queue aux parois du vase; la tête flotte ordinairement au milieu du liquide. Le mouvement qu'on aperçoit dans le corps d'une sangsue qui suce le sang contenu dans un vaisseau sanguin n'est pas sensible dans ces sangsues; cependant, au bout de vingt

quatre heures, elles acquièrent un peu de grossear, mais jamais leur volume n'égale celui qu'une sangsue peut prendre en suçant durant dix minutes le sang d'un vaisseau sanguin auquel elle est attachée. Les jours suivants elles n'augmentent pas de volume, elles se tiennent. constamment dans le fluide; rarement la queue ou la tête adhère hors du fluide aux parois du vase; elles jouissent d'un léger mouvement, principalement depuis le troisième jour. Le neuvième et le dixième jour, elles se fixent hors du fluide aux parois du vase, en partie ou entièrement, et depuis cette époque elles commencent pour l'ordinaire à diminuer sensiblement de grosseur; entre le quinzième et le vingtième jour elles meurent toutes, et toujours plus petites qu'elles n'étoient le premier jour de leur

mmersion.

Dès le sixième jour, principalement en été et lorsque le vent du midi souffle, le sang où sont plongées les sangsues se décompose d'une manière très sensible; il devient chaque jour plus fluide, d'un rouge plus foncé et d'une odeur plus fétide; le seize, dix-sept, dix-huit, dix-neuf et vingt, il est d'un rouge noirâtre,

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