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endroits, et forme comme de gros grains de chapelet; de temps en temps la tête se rapproche de la queue au point de figurer un cercle entier; au bout de quelques heures ses mouvements diminuent beaucoup, et par degrés sensibles; ensuite elle s'étend, se tuméfie, et se meut à peine; le conduit génératif fait saillie hors de l'ouverture générative de deux à trois lignes environ; par intervalles il se raccourcit, il s'alonge, il se roidit, et au bout de quarante-huit heures il tombe un peu sur le côté plongez cette sangsue dans de l'eau pure, elle donnera des signes de vie plus évidents qu'étant dans la solution aqueuse d'opium; mais bientôt elle meurt et reste tuméfiée: si la sangsue a sucé du sang depuis huit ou quinze jours on trouve tous les estomacs remplis d'un sang très fluide, vermeil, et pour ainsi dire raréfié. L'opium n'abolit la sensibilité et le mouvement de la sangsue comme ceux de l'homme; elle n'est pas le seul animal qui éprouve ces effets particuliers de l'opium; on voit même plusieurs quadrupèdes auxquels cette substance cause des convulsions sans assoupisse→ ment (par exemple le mouton."

pas

Expériences sur les sangsues avec les

spiritueux.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE.

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Jetez une sangsue

dans du vin généreux, elle s'étend, se raccourcit, se contourne et se meut de mille manières; elle vomit de la mucosité et une grande partie du sang que les estomacs renferment : après le vomissement elle s'agite avec plus de force pendant quelques secondes, ensuite les mouvements diminuent, elle se rapetisse, un instant après elle meurt et devient flasque ; depuis les premiers instants de l'immersion jusqu'à la mort il se passe tout au plus vingt minutes. Le vin, comme certaines personnes le prétendent, ne ranime donc pas les sangsues, au point de leur faire mordre les vaisseaux sanguins et en sucer le sang fortement et long-temps; au contraire, en les arrosant de vin lorsqu'elles sont en action, elles se détachent presqu'aussitôt...

. DEUXIÈME EXPÉRIENCE. Plongez dans l'eande-vie une sangsue, elle entre en convulsion pendant une ou deux secondes ; ensuite elle reste comme immobile, elle vomit de la mu

cosité et une partie du sang contenu dans les estomacs, elle se rapetisse, elle se met en cercle, la tête et la queue tournées du côté du ventre; l'extrémité de la queue forme un godet, la bouche est béante, la lèvre supérieure recourbée en dedans ; le sang vomi se coagule dans l'eau-de-vie, la mucosité rendue par la bouche et par les conduits excréteurs des téguments ne s'y dissout pas; ensuite la sangsue devient dure et roide; au bout de dix ou quinze minutes elle meurt. Plus l'eau-de-vie est dépouillée d'eau, plus elle agit sur la sangsue et la fait périr promptement.

3. La sangsue laissée après sa mort dans l'eaude-vie y conserve moins sa forme ordinaire que dans la solution aqueuse de sublimé corrosif, La sangsue ainsi morte, ensuite macérée pendant deux ou trois heures dans l'eau pure, devient plus propre à la dissection que la sangsue morte naturellement dans l'eau aiguisée de nitre, ou de sel marin ou de tabac.

Expériences sur les sangsues avec les acides végétaux et minéraux.

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sue à l'action du vinaigre contenu dans un bocal, elle s'agite violemment pendant six ou huit heures, suivant la force du vinaigre; durant ce temps elle rend par la bouche et les mamelons beaucoup de mucosité, ensuite elle devient roide et meurt. Vingt-quatre heures après sa mort l'épiderme se soulève en plusieurs endroits du tissu mamelonné, et on le détache avec assez de facilité. La putréfaction de cette même sangsue est beaucoup retardée dans le vinaigre, pourvu qu'il soit concentré.

Le vinaigre n'agit point sur l'homme d'une manière aussi funeste, à moins qu'il ne prenne du vinaigre très concentré, et à très haute dose; mais étant mêlé avec beaucoup d'eau, il est souvent fort utile à l'homme, tandis qu'il cause toujours la mort à la sangsue, quoique uni avec beaucoup d'eau. J'ai encore observé que le vinaigre fait presque autant de mal à la brebis qu'à la sangsue. Le vinaigre étant appliqué sur la morsure de la sangsue, après sa chute, arrête souvent le cours du sang,

DEUXIÈME EXPÉRIENCE. Jetez une sangsue dans un bocal contenant eau trois onces, et acide marin rectifié une drachme; aussitôt

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la sangsue entre en convulsion, elle se rapetisse, la tête se rapproche de la queue et au bout de quinze secondes environ elle meurt; il se dégage de son corps des bulles d'air dont un grand nombre reste long-temps attaché à la surface des téguments; après sa mort elle surnage trente-six ou quarante-huit heures; son corps reste plusieurs semaines sans se putréfier.

La sangsue plongée dans cinq onces d'eau pure aiguisée d'un ou deux grains d'acide marin concentré meurt ordinairement la première heure. L'homme n'éprouve pas des effets aussi funestes de cette boisson; elle tempère la soif pour un instant, mais elle cause toujours à l'estomac plus ou moins de douleur : il ne faut donc jamais préférer pour l'homme en état de santé, comme en état de maladie, cet acide à celui du vinaigre, sous prétexte que l'acide marin s'oppose plus à la putridité.

TROISIÈME EXPÉRIENCE.

Renfermez une

sangsue dans un bocal où vous aurez versé eau trois onces, et acide nitreux rectifié une drachme. Phénomènes semblables à ceux de l'expérience précédente; seulement la sangsue

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