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du flacon, et bouchant, autant qu'il lui est possible, l'ouverture du tuyau de verre par lequel le gaz muriatique s'élève; lorsque ce gaz occupe les trois quarts du vase les forces et le mouvement de la sangsue disparoissent presque entièrement. Le flacon est-il rempli de gaz muriatique et totalement privé d'eau, on ne découvre plus auçun signe de vie: bouchez exactement le récipient avant de retirer son cou de l'eau, la sangsue meurt la bouche ouverte, l'extrémité de la queue épanouie, les téguments d'une couleur grise fondée. Au bout de deux heures environ la sangsue devient blanche ou plutôt d'un blane légèrement› jaunâtre. Le deuxième et troisième jour, jusqu'au septième, la sangsue acquiert par degrés une grande blan cheur; l'ouverture extérieure du canal excrémentiel (anus) située sur le dos à une ligne environ de l'extrémité de la queue, devient sensible à la vue sans le secours de la loupe le cou est renfoncé et aplats du côté du ventre: La sangsue morte reste plusieurs années exposée à cette vapeur dans un flacon exactement bouché, sans éprouver d'autre altération que la disparition des différentes couleurs des téguments. Peut-être que ce gaz si propre à blan

chir la plupart des corps colorés sera employé avec succès pour conserver les animaux morts 2 particulièrement les insectes et autres petits animaux dont on ne craint pas d'altérer les cou leurs.

L'homme ne peut supporter l'action de ce gaz sans éprouver dans le larynx et la trachée artère une espèce de picotement plus ou moins fort, qui le force à tousser et qui gêne sa respiration; ce sentiment va jusqu'à produire une espèce de suffocation lorsque le gaz est aspiré à haute dose et que les poumons se trouvent très irritables et délicats. Cependant, lorsque ce gaz a passé à travers plusieurs eaux pures, je crois qu'il n'est pas si nuisible à l'homme; mais alors il est peut-être incapable de corriger les diverses impuretés de l'air contre lesquelles on a coutume d'employer la vapeur qui s'élève du mélange ci-dessus.

CINQUIÈME EXPÉRIENCE.

Mettez une sang

sue dans un récipient où vous ferez passer à l'aide de l'appareil pneumato - chimique du gaz acide muriatique formé par le mélange du sel marin et de l'acide vitriolique concentré, la sangsue s'agite violemment pendant le passage

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du gaz, elle cherche à en éviter l'action en se réfugiant dans l'eau ; à mesure que la quantité du gaz augmente et déplace l'eau, la sangsue continue à s'agiter, elle rend par la bouche de la sérosité, de la mucosité et du sang; à peine le récipient est-il entièrement rempli de gaz, qu'elle se raccourcit et se durcit, ses rides transversales deviennent très saillantes; elle reste immobile et meurt; deux heures après sa mort elle prend au milieu du gaz le double de son volume, elle reste ainsi plusieurs semaines sans changer de couleur.

Si on transvase le gaz où la sangsue est morte dans un autre vase contenant une sangsue très vivace, celle-ci devient flasque, la portion inférieure du corps se tuméfie beaucoup, les mouvements deviennent rares, et elle ne rend par la bouche qu'une médiocre quantité de sérosité blanchâtre légèrement muqueuse : dès le sixième jour les mouvements sont presque insensibles, et elle meurt le neuvième ou le dixième jour, molle, flasque, tuméfiée et nageant pour ainsi dire dans la sérosité blanchâtre qu'elle a rendue par la bouche : quelque temps qu'on la conserve dans ce gaz, elle ne blanchit pas plus que la sangsue morte précé

demment et gardée dans le gaz acide muriatique.

Il ne faut pas conclure de ce que le gaz acide muriatique cause la mort à la sangsue, qu'il doive être funeste à l'homme; l'expérience et l'observation sont les seules à écouter. L'homme adulte, robuste et bien portant, éprouve de la vapeur qui s'élève du mélange de sel marin et d'acide vitriolique, une espèce de douleur dans le larynx et la trachée artère, qui l'excite à tousser, et qui est accompagnée d'une suffocation d'autant plus forte qu'il aspire une grande quantité de gaz, qu'il a les a les poumons délicats, et qu'il se trouve renfermé dans un endroit resserré où l'air se renouvelle difficilement : lorsqu'on veut employer le gaz acide muriatique pour corriger certaines impuretés de l'air, il importe donc d'éloigner les hommes et sur-tout les malades de l'endroit infecté.

Renfermez une sang

SIXIÈME EXPÉRIENCE. sue dans un flacon que vous remplirez, à l'aide de l'appareil pneumato-chimique, de gaz hydrogène [ gaz inflammable ] formé par le mélange de la limaille de fer et de l'acide vitriolique; sangsue fait des mouvements très lents, elle

la

paroît comme engourdie; les premiers jours elle conserve sa forme et sa grosseur ordinaires, seulement le corps est concave le long du dos, elle ne rend par la bouche ni mucosité ni sang; la bouche et l'extrémité de la queue sont la plupart du temps collées aux parois du vase; elle ne change point de couleur, toute la surface de son corps semble privée d'humidité ou plu tôt de cette espèce de mucosité transparente dont elle est lubrifiée naturellement dans l'eau ou au sortir de l'eau.

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Au bout d'une semaine les mouvements de tout le corps de la sangsue diminuent chaque jour d'une manière sensible; elle acquiert plus de volume sans changer de couleur ni de forme, elle loge une grande partie de son corps dans le goulöt du flacon, qu'on a soin de tenir renversé quoique hermétiquement fermé; le quatorzième, le quinzième, ou le seizième jour, la tête cesse d'adhérer aux parois du vase, et elle rend par la bouche une très petite quantité dé sérosité; enfin la sangsue meurt du dix-huitième au vingtième jour, flasque, humectée et plus grosse qu'elle ne l'étoit les premiers jours: quelque temps après sa mort il sort de sa bouche plus ou moins de sang clair et séreux.

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