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gents et la compression, que de laver les morsures avec l'eau chaude pour enlever les caillots et favoriser le cours du sang.

La sangsue n'est pas en
pas en général si

général si prompte à mordre les jeunes gens, les adultes et sur-tout les vieillards: ces derniers ont le

sang communément disposé à se coaguler en sortant de la veine entamée par la sangsue; elle fait des morsures plus petites et moins profondes que chez les jeunes gens, et quelquefois elle ne veut pas mordre.

Les sangsues mordent et sucent avec plus de promptitude les femmes que les hommes, et des morsures faites aux premières il sort ordinairement plus de sang, et il est plus difficile d'en arrêter le cours : elles mordent avec célé rité aux cuisses et aux jambes de ceux qui viennent de faire un exercice violent à pied, et il s'écoule souvent des morsures beaucoup de sang; aussi les chasseurs qui entrent les jambes nues dans des marais les ont-ils aussitôt couvertes de sangsues. Les demi-bains d'eau chaude, les frictions sèches et de longue durée sur les extrémités inférieures tendent de même à les faire promptement mordre par les

sangsues et à faire couler de leurs morsures une plus grande quantité de sang.

Le laboureur et tous les ouvriers dont la peau est endurcie, dont la transpiration exhale une odeur forte par l'effet d'une nourriture grossière, d'un travail forcé, et qui s'exposent continuellement à toutes les intempéries de l'air, ne sont pas aussi facilement mordus et aussi long-temps sucés par les sangsues que le riche financier et la petite-maîtresse.

Les sangsues n'agissent pas également sur l'homme dans toutes les saisons, sous les climats tempérés, tels que celui de la France. Depuis le mois de mai jusqu'en août, elles mordent avec force et promptitude, elles sucent beaucoup de

sang en peu de temps, et après leur chute il s'écoule plus de sang des morsures qu'en aucune autre saison. Pendant les grandes chaleurs de l'été, les sangsues paroissent aussi actives, mais souvent elles sucent moins de sang, elles tombent plus tôt, et d'ordinaire il découle moins de sang de leurs morsures: peut-être cela vientil de ce que, sur la fin de cette saison, le sang est plus disposé à se coaguler. Vers le dernier mois de l'automne, elles ne mordent pas avec autant d'activité qu'au printemps et en été, et

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il sort moins de sang de leurs morsures, à cause que le sang est plus prompt à se coaguler. L'hiver est de toutes les saisons celle où les sangsues mordent avec plus de lenteur; souvent elles tombent avant de s'être gorgées d'une grande quantité de sang, et le caillot ne tarde pas à se former peu de temps après leur chute: plus le froid est considérable, plus on a de la peine à les faire mordre; alors elles sucent peu de sang, et le caillot se forme quelquefois avec tant de promptitude, qu'il est souvent très difficile de l'empêcher de prendre une forte consistance, et de le détacher, soit en lavant continuellement les morsures, soit même en frottant la plaie avec des linges imbibés d'eau très chaude.

Après la chute des sangsues, lorsqu'il faut accélérer le cours du sang qui est trop lent, ou qui s'arrête, approchez de l'endroit mordu par les sangsues des corps chauds au point de faire gonfler les vaisseaux de la peau, de causer de la rougeur, une vive chaleur, quelquefois même un sentiment douloureux d'ardeur. Les uns appliquent de l'eau très chaude en bain, en vapeur, en douche, en fomentation, ou en lotion ; ils ont soin en même temps d'enlever avec un linge imbibé d'eau très chaude le caillot,

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mesure qu'il commence à se former; mais lorsque vous enlevez le caillot avec trop de force, vous, causez une douleur plus ou moins vive: les autres tiennent près des morsures des corps très chauds, tels qu'un fer rouge, ou des bougies allumées, et en même temps lavent fortement la morsure avec un linge imbibé d'eau chaude; le caillot se forme difficilement, la chaleur, la rougeur et la douleur deviennent plus grandes.

Toutes les fois qu'on est obligé d'employer un de ces moyens pour favoriser le cours du sang après, la chute des sangsues, on est certain d'augmenter l'irritation et la sensibilité de la partie mordue et de tout le système nerveux déjà accrues par l'action des sangsues. Cette augmentation de sensibilité et d'irritation se soutient avec plus ou moins de force pendant douze, vingt-quatre, trente-six et quelquefois quarante-huit heures, particulièrement chez les bilieux et les personnes très irritables. D'ordinaire ces symptômes n'acquièrent beaucoup d'intensité douze heures après la suppresque sion entière du sang.

L'évacuation sanguine étant supprimée par la nature ou par l'art, il reste communément

une douleur légère et de plus ou moins longue durée; les bords de la morsure et les environs se tuméfient sensiblement; la chaleur, la rougeur et la tension augmentent; les artères voisines de l'endroit mordu continuent de battre avec plus de force que celles des parties éloignées; au bout de quinze, vingt-quatre, quarante-huit heures au plus, la plupart de ces symptômes diminuent; la portion des téguments qui environne la morsure acquiert, comme nous l'avons déjà dit, une couleur violette semblable à celle de l'enchymose, ensuite elle prend une couleur jaunâtre qui s'efface par degrés insensibles; quelquefois la peau reste ainsi colorée en jaune douze ou quinze jours. Le lendemain de la morsure, le caillot contenu dans la plaie est plus sec et plus noirâtre; il diminue chaque jour de volume et disparoît entièrement pour faire place à une cicatrice dont la forme est triangulaire; cette cicatrice, quelques mois après la morsure de la sangsue, présente plus de blancheur que le reste des téguments, et elle se maintient ainsi pendant un grand nombre d'années.

Le jour qui suit la morsure, il s'établit aux bords de la plaie une démangeaison assez vive

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