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premiers jours d'une inflammation de gorge; la chaleur, la rougeur, la douleur, la tuméfaction des amygdales et du voile du palais n'augmentent pas avec autant de rapidité; le malade avale quelquefois moins difficilement; il se sent la tête plus dégagée, la respiration plus libre; et si l'inflammation ne se résout pas, la suppuration et l'ouverture naturelle de l'abcès seront moins douloureuses et sans danger. Au contraire, appliquez les sangsues autour du cou; aucun symptôme ne s'adoucira, les artères carotides battront avec plus de force, la suppuration et l'ouverture de l'abcès seront très douloureuses, et quelquefois accompagnées de danger.

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C'est dans toutes les espèces d'inflammation de la tête que la plupart des empiriques et des praticiens routiniers ont coutume, les premiers jours de l'inflammation, d'appliquer les sangsues à la tête ou au cou mais il y a d'autres praticiens qui proposent de les appliquer d'abord aux cuisses, ensuite, dans le cours de la maladie, aux environs de la partie enflammée, quand même on auroit négligé de lesfaire mordre aux cuisses dès les premiers jours; parceque, disent-ils, leur application faite aux

cuisses dans le cours de la maladie n'établit plus de révulsion des parties supérieures vers les parties inférieures; parcequ'étant mises vers les parties voisines du mal, les sangsues évacuent plus promptement le sang qui cause l'inflammation de la partie, et qu'elles détruisent plus facilement le principe de l'inflammation. - Cette pratique n'est point fondée sur l'observation; quel que soit l'intervalle de temps qu'ait parcouru l'inflammation de la tête ou du cou, les morsures des sangsues aux cuisses diminuent toujours l'inflammation, tandis que le contraire résulte de l'application des sangsues à la tête ou

au cou.

L'inflammation du larynx, plus commune qu'on ne pense dans le courant de la fièvre pourprée et des maladies catarrheuses épidémiques, présente des symptômes moins alarmants, après l'application plus ou moins réitérée des sangsues aux cuisses les premiers jours de la maladie ; la difficulté de respirer, la doufeur à la trachée-artère, la toux, la fièvre sont moins vives ; et la nature, les jours suivants, a moins d'obstacles à vaincre pour la résolution.

Les gencives d'un enfantsont-elles tuméfiées, douloureuses, chaudes et fort rouges par une

dentition difficile; l'enfant est-il menacé de convulsion; appliquez plusieurs sangsues aux cuisses; les symptômes de l'inflammation et l'excès d'irritation se calment avec plus de promptitude, et la dentition s'opère avec plus de facilité que si on les faisoit mordre à la nuque, ou bien derrière les oreilles, où l'on a coutume de les appliquer.

Le troisième, le quatrième, ou le cinquième jour de l'inflammation de poitrine, lá douleur de côté, la difficulté de respirer et d'expectorer, et la toux se soutiennent-elles avec force malgré les saignées faites au bras avec la lancette, dans le principe de la maladie ; hâtezvous de mettre les sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine; elles diminuent la douleur, la difficulté de respirer et la violence de la toux; elles favorisent par-là les efforts de la nature pour une crise heureuse. Si cependant l'inflammation de poitrine vient d'une suppression du flux menstruel, du flux hémorroïdal, des hémorroïdes, des lochies, ou du lait, faites mordre les sangsues aux cuisses; la douleur de côté, l'oppression et la toux se calmeront, et la résolution s'opérera plus sûrement que par la saignée au bras avec la lancette.

Lorsque, le premier ou le second jour de l'inflammation de poitrine, le flux menstruel paroît, gardez-vous de ne pas saigner, crainte, de supprimer les ordinaires; il est vrai que la saignée au bras produit souvent cet effet: mais au lieu de pratiquer la saignée au bras avec la lancette, faites mordre plusieurs fois des sangsues à la cuisse; elles n'arrêteront point les menstrues; au contraire, elles les rendront plus abondantes, et la résolution de l'inflammation de poitrine arrivera le septième ou huitième jour.

Dans toutes les maladies inflammatoires où les règles coulent dès le premier jour, et où il faut nécessairement saigner, si vous appliquez les sangsues aux cuisses, à la place de la saignée avec la lancette, vous verrez tous les symptômes se calmer, et mettre la nature en état de terminer l'inflammation par la résolution.

Quand on n'a pas pratiqué la saignée au bras. avec la lancette les quatre ou cinq premiers: jours de l'inflammation de poitrine, et que les forces sont abattues, avec grande difficulté de respirer, toux, vive douleur de côté et fièvre considérable, faites sur-le-champ mordre un grand nombre de sangsues à l'endroit doulou

reux; elles ne détruiront pas les forces vitales et musculaires, la respiration deviendra plus libre, le pouls meilleur et l'expectoration plus facile, et la nature pourra encore triompher de la maladie.

Les deux premiers jours de l'inflammation du diaphragme, du foie, de l'estomac, des intestins, du mésentère, des reins, de la vessie, des ligaments larges de la matrice, ou de la matrice, après avoir tiré du bras par la lancette plus ou moins de sang, suivant l'espèce d'inflammation, l'âge, le tempérament, la constitution, les habitudes du sujet, la saison, la constitution de l'atmosphère, etc., appliquez des sangsues au bras dès la fin du second jour et le troisième jour; l'inflammation, quelque forte qu'elle soit, diminuera, et les forces vitales et musculaires ne s'affoibliront pas autant que par la saignée au bras avec la lancette; mais les sangsues mises sur les cuisses ou aux bords de l'anus rendront certainement l'inflammation de ces viscères plus forte : il faut pourtant excepter leur inflammation par suppression du flux hémorroïdal ou du flux menstruel, ou par répercussion des hémorroïdes; alors l'application nombreuse et souvent répétée des

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