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que

sangsues aux cuisses ou aux bords de l'anus calme l'inflammation et la résout; tandis qu'elle devient plus violente par la saignée au bras, soit avec la lancette, soit avec les sangsues. Aussitôt l'inflammation de matrice par mauvaise manoeuvre de l'accoucheur, par accouchement laborieux, par froid, par dépôt de lait, ou par suppression des lochies, commence à se déclarer, faites mordre un très grand nombre de sangsues à la cuisse; la tension et la douleur du ventre ne tardent pas à diminuer, le pouls se développe et devient plus régulier; au lieu que si on les fait mordre au bras, vous n'observerez point de soulagement, et vous aurez moins d'espérance d'obtenir la résolution, et par conséquent de sauver la malade.

Appliquez des sangsues aux bras les deux premiers jours d'une inflammation érysipélateuse essentielle des cuisses ou des jambes; la douleur, la chaleur, la tuméfaction prendront un accroissement moins considérable, la résolution sera plus sûre et plus prompte que si

on abandonnoit la maladie aux seuls soins de la nature la saignée au bras avec la lancette ne diminue pas ces symptômes aussi sensible

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ment, à moins qu'il ne faille sur - le- champ évacuer une grande quantité de sang à cause de la violence de l'inflammation et de l'état de pléthore où se trouve le malade; mais les sangsues qu'on fera mordre le lendemain au bras diminueront bien plus l'inflammation que la saignée avec la lancette. Si l'on applique les sangsues sur l'érysipele, ou aux environs, l'inflammation augmentera souvent jusqu'à se terminer par suppuration, et quelquefois par gangrène cet effet est plus ordinaire dans l'érysipèle du visage ou du scrotum, lorsqu'on y applique des sangsues; tandis qu'en les mettant aux cuisses pour l'érysipèle du visage, et au bras pour l'érysipèle du scrotum, on voit la chaleur, la rougeur, la tension et la douleur de cette tumeur diminuer sensiblement, et la résolution s'opérer avec plus de promptitude.

Les maladies douloureuses de la tête avec pléthore, ou avec disposition inflammatoire, sont ordinairement calmées pendant et après l'application des sangsues; le pouls, s'il est petit et concentré, se développe; au contraire, s'il est plein et fort, il bat plus lentement et avec moins de force. La plupart des praticiens routiniers, en semblables circonstances, font

mordre les sangsues sur l'endroit douloureux, ou aux environs; mais s'ils avoient voulu observer, ils auroient vu que la morsure et la succion des sangsues, au lieu de diminuer le diamètre des vaisseaux de la tête, la chaleur et les battements des artères et la sensibilité, les augmentent: il faut néanmoins excepter les douleurs de tête par répercussion d'humeur teigneuse; les sangsues mises sur le cuir chevelu, rappellent alors à l'extérieur une plus grande quantité de sang et d'humeur teigneuse; la chaleur du cuir chevelu, le gonflement des vaisseaux extérieurs de la tête sont plus grands; 'souvent il s'établit une inflammation et une suppuration teigneuse dans les morsures, alors les douleurs de tête diminuent.

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Pour combattre les douleurs de têté par ré percussion d'humeur dartreuse, d'humeur rhumatismale, ou d'humeur goutteuse, etc. si vous mettez des sangsues sur les parties des extrémités anciennement affectées d'une de ces douleurs, elles établissent souvent une inflammation, une démangeaison et une douleur plus fortes qu'elles ne le feroient dans d'autres parties du corps; et plus ces symptômes se mon

trent avec force, plus la douleur de tête éprouve du soulagement.

On obtient un sembla ble avantage dans les douleurs qui attaquent le tronc, lorsqu'elles dépendent d'un excès de pléthore de la répercussion d'une humeur goutteuse, rhumatismale, galeuse ou dartreuse, etc., en faisant mordre les sangsues à l'endroit douloureux, et aux bras plutôt qu'aux cuisses; il en est de même pour la douleur du tronc par répercussion d'une humeur morbifique, en les appli-. quant sur les parties anciennement affectées de cette humeur : plus les sangsues enflamment les parties qui environnent les morsures, plus le soulagement est marqué. La douleur dépendelle d'un principe inconnu; est-elle accompagnée d'un excès d'irritabilité et de sensibilité, tant dans la partie affectée que dans tout le système nerveux; les sangsues, sur quelque partie qu'elles soient appliquées, augmentent la douleur, et souvent donnent lieu à des mouvements convulsifs; ce qu'on observe fréquemment chez les personnes affectées de douleurs hystériques ou hypocondriaques.

Les douleurs du poumon, du foie, de la rate, de l'estomac, des intestins, des reins et de la

vessie, qui n'ont pas pour principe la répercussion du flux hémorroïdal, ou du flux menstruel, souvent se calment lorsqu'on applique des sangsues aux bras, et qu'elles y causent une rougeur et une chaleur assez vives: n'en résulteil point de soulagement; plusieurs tentent leur application sur les parties extérieures de l'organe affecté ; mais rarement elles procurent de bons effets; elles augmentent plutôt la douleur qu'elles ne l'adoucissent. Ces douleurs proviennent-elles de la répercussion de la goutte ou du rhumatisme; faites mordre les sangsues sur les endroits des extrémités anciennement affectées d'une de ces maladies; souvent elles tempèrent la douleur, particulièrement lorsqu'elles enflamment beaucoup la portion des téguments mordue, ou lorsqu'elles rappellent l'ancienne douleur : ce dernier phénomène arrive quelquefois. Quant aux douleurs du ventre par répercussion du flux menstruel, les morsures des sangsues aux parties supérieures des cuisses calment ces douleurs, et rétablissent parfois le flux menstruel. Dans les douleurs de ventre par répercussion du flux hémorroïdal, l'application des sangsues aux bords de l'anus, ou sur les hémorroïdes externes, diminue la co

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