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et approchant de l'état naturel; quelquefois la sensibilité et le mouvement commenceront à se montrer dans les premières vingt-quatre heures si vous réitérez le lendemain la même application des sangsues, leurs effets salutaires seront encore plus sensibles, et les sinapismes dont on aura couvert dès le premier jour les jambes et les pieds agiront avec plus d'efficacité. Appliquez-vous des sangsues à la tempe, au cou et à la nuque; elles nuiront aux bons effets de la saignée au pied avec la lancette et de l'application des sangsues aux cuisses; elles augmenteront les symptômes d'apoplexie, au lieu de les diminuer.

Lorsqu'un adulte ou un vieillard sanguin éprouve des douleurs de tête gravatives, des. étourdissements, des tintements dans les oreilles, une espèce de stupeur dans les extrémités, et de l'assoupissement,, appliquez des sangsues aux cuisses; si le sang coule des morsures en assez grande quantité, et si les morsures et les environs s'enflamment, on évite l'apoplexie: réitérez la même application toutes les fois que les symptômes ci-dessus reparoîtront, vous obtiendrez des effets semblables, pourvu qu'il sorte des morsures la quantité de sang indi-.

quée, et que les environs des morsures s'enflamment.

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Le vomissement accompagné de pléthore et de disposition inflammatoire se calme et souvent disparoît après l'application des sangsues au bras; le pouls se développe, la douleur et la tension à l'épigastre sont moins fortes les sangsues mises aux cuisses pour la même cause sont moins avantageuses, elles n'apaisent ni la douleur d'estomac, ni le vomissement; elles ne favorisent pas même l'action des remèdes propres à l'arrêter lorsque leurs morsures au bras ne soulagent pas, on a rarement observé que les sangsues, sur la région de l'estomac, aient produit de bons effets : il en est ainsi de la passion iliaque, du cholera-morbus, avec pléthore; le premier jour les sangsues mises en grand nombre au bras calment le vomissement et les douleurs; appliquées aux cuisses elles augmentent les symptômes, et posées sur la partie la plus douloureuse du ventre, il est extraordinaire qu'elles soulagent.

Les sangsues qu'on fait mordre aux cuisses au moment où l'hémorragie nasale devient trop abondante diminuent souvent l'hémorragie, et quelquefois la suspendent; la saignée au bras

ou au pied avec la lancette ne produit pas ordinairement des effets aussi sensibles : au contraire, les sangsues aux tempes ou au cou, bien loin d'arrêter l'hémorragie, l'accroissent. Les douleurs de tête, les étourdissements, la rougeur des pomettes, le fort battement des artères temporales, et l'envie continuelle de se frotter l'intérieur du nez se font-ils sentir, et menacent-ils de l'hémorragie nasale; on la préviendra si on fait mordre des sangsues aux cuisses, s'il s'écoule des morsures une grande quantité de sang, et si les plaies et les environs s'enflamment beaucoup.

Le premier jour de l'hémoptysie avec pléthore, les sangsues aux cuisses diminuent sensiblement l'expectoration sanguinolente; mais particulièrement lorsqu'il s'écoule des morsures beaucoup de sang, et que les morsures et les partics voisines s'enflamment sans exciter une grande sensibilité et irritabilité : l'application des sangsues aux cuisses les jours suivants semble être moins favorable parceque les morsures augmentent davantage l'irritation; cependant cette saignée supprime plus souvent l'hémoptysie que celle au bras ou au pied par la lancette. Les sangsues mises sur la poitrine,

après les avoir fait mordre aux cuisses, ont rarement contribué à la suppression de l'expectoration sanguine. Mais lorsque l'hémoptysie dépend de la répercussion du flux menstruel, n'appliquez jamais les sangsues ailleurs qu'à la cuisse, elles rappellent quelquefois le flux menstruel pour l'hémoptysie par suppression du flux hémorroïdal, faites-les mordre aux bords de l'anus ou aux hémorroïdes, elles suspendent alors l'hémoptysie et empêchent souvent qu'elle n'ait des suites funestes. Les personnes disposées à l'hémoptysie l'éloigneront ou en seront plus rarement atteintes si elles ont recours aux sangsues mises sur les cuisses au moins une fois tous les mois, tant que la poitrine est menacée d'hémorragie: alors les sangsues font souvent disparoître la difficulté de respirer, la toux, les douleurs de poitrine; alors les remèdes capables d'adoucir et de mettre les poumons à l'abri de toute espèce d'hémorragie produisent de meilleurs effets.

Le vomissement de sang, le pissement de sang et l'hémorragie utérine pléthoriques diminuent sensiblement, en faisant mordre des sangsues au bras; au lieu que les sangsues aux cuisses augmentent ces évacuations.

Appliquez des sangsues au bras d'une femme sujette à des pertes utérines par engorgement ou autre affection de la matrice, vous éloignez de beaucoup le temps de l'hémorragie utérine, vous en diminuez l'excès, et vous calmez d'une manière évidente les symptômes plus ou moins considérables qui ont coutume de précéder l'évacuation, de l'accompagner et de la'suivre. Si, au moment que la perte utérine commence, vous appliquez des sangsues au bras, vous la rendez moins abondante et il ne survient pas de symptômes fâcheux, principalement lorsqu'il s'échappe une certaine quantité de sang des morsures et que leurs environs s'enflamment. Les sangsues mises aux cuisses produisent presque toujours des effets contraires.

La saignée au bras avec la lancette, si usitée en pareil cas, ne diminue pas aussi fréquemment l'hémorragie utérine, à moins qu'on ne tire beaucoup de sang; encore cette hémorragie paroît-elle souvent quelques heures après : d'ailleurs la saignée avec la lancette abat beaucoup plus les forces et fait souvent naître des accidents plus graves que ceux qu'on avoit à craindre de l'hémorragie utérine.

Comme il importe de prévenir l'hémorragie

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